Le Blogs de : LeSociologue Rebelle

Je m’efforce constamment de garder mon sens du discernement en évitant les « syllogismes » hâtifs qui s’appuient sur des inférences fallacieuses de type « un tel a travaillé avec WADE, Wade était « mauvais », donc il est forcément « mauvais » ».

Si les détracteurs de bonne ou mauvaise foi avaient lu ne serait-ce que le livre de M. Wone, s'ils l'écoutaient sans a priori aucun, ils comprendraient qu'il n'a jamais été un homme de cour qui s'est servi au lieu de servir. C'est un homme d’Etat, à l'instar d'un Hadjibou Soumaré, aujourd'hui candidat déclaré, qui a mis son savoir et tout son cœur au service du Sénégal pour assumer les missions qui étaient les siennes.

Qui parmi vous a lu la lettre que M. Wone adressa au président WADE en 2004, dans laquelle il avertissait celui-ci contre ses propres illusions, mais aussi contre les manipulations mitonnées par son entourage à son encontre ? Lisez-là ! Elle est disponible en ligne et dans l'ouvrage Résistance qu'il publia en 2012. Peu de gens à l'époque auraient eu le courage de s'adresser au puissant Président Wade comme M. Wone l'a fait. La réponse de maître Wade suintait la colère. Reconnaissant son désaccord « total » avec M. Wone, l’avocat-président y affirmait clairement que lui demeurait "politique", et donc ne pouvait « traverser le désert » avec un « non politique », en l’occurrence M. Wone. Ce caractère fut l'un des défauts de Wade à l'époque. Sa séparation d'avec le Général Niang, alors ministre de l'Intérieur, était suscitée par des raisons analogues.

Dieu sait que j'ai commis, comme certains en commettent encore, beaucoup d'erreurs en pensant que toute personne ayant côtoyé Wade était un "diable". Et pourtant même Wade, malgré ses erreurs, a tellement de qualités ! Il y a toujours des "Fleurs" même dans le "Mal" (clin d’œil à Baudelaire). En plus Wade n'est pas, au regard des malversations financières cautionnées sous nos yeux par le régime de Macky Sall et du fonctionnement actuel de notre justice, le pire président que nous ayons eu. Qui donc nous parlait de « rupture », de « gestion sobre et vertueuse », de ces slogans devenus aujourd’hui la source de nos désillusions ?

L’heure est certes au réveil face aux « illusionnistes » de la politique, mais il nous faut surtout éviter de tomber dans des amalgames souvent trop faciles. Soyons bienveillants, même dans notre fermeté, sans jamais nous croire immarcescibles.

En effet, quand on pense à ses propres péchés, on n’a qu’une envie : pardonner à tout le monde. Oui, pardonner à tout le monde,  sauf bien sûr au despote sanguinaire qui s'enorgueillit de son sadisme ou qui, chaque fois qu'il ouvre la bouche, profère des menaces à l'encontre de son peuple et de son Opposition.

Je rappelle encore, à la suite de ces digressions que je crois utiles, et parce que je connais bien l'homme, que M. Amadou Tidiane Wone n'a jamais milité au Pds. Il a servi l'Etat en qualité de ministre, et je crois qu'il faille préférer ce type de citoyen à celui "alimentaire", celui du « ventre » et du « bas-ventre ».

L'Etat du Sénégal n’est la propriété d’aucun parti, encore moins d’une famille. Nous avons tous le devoir de le servir en mettant nos compétences à contribution, et cela, quelles que soient nos divergences. Si M. Wone a vraiment commis un « péché politique », ce serait probablement celui d’avoir travaillé pour le Sénégal en remplissant les fonctions de ministre de la République. Mais Dites donc, depuis quand d’ailleurs, le fait d’être ministre ou de servir son pays est-il devenu un péché ?

Paix à tous !

Le Sociologue Rebelle