Une histoire de dingue : romance avortée et accusations sordides

Blogs

Une histoire de dingue : romance avortée et accusations sordides

Une histoire de dingue : romance avortée et accusations sordides

Khèlmatoul est un joli nom. Khèlmatoul n’est qu’un nom. Non ! Plus qu'un nom, Khèlmatoul est aussi une belle jeune fille. Mais elle a une nature très complexe. Elle est insaisissable ! Très calme, gardant parfois le silence pendant toute une journée, surtout quand elle est chez elle, l’on pourrait même croire qu’elle est muette. Cependant, en réalité, elle est très bavarde. Et cela vous ne le saurez que si elle est loin de sa famille, c'est-à-dire à l'école ou dans un lieu où personne ne la jugera. Oui, quand elle hume l'air en toute liberté, loin des regards.

Durant sa tendre enfance, lorsqu'elle eût son premier portable, son premier geste fut de se cacher dans un coin de la maison, près de l'enclos des moutons, pour s'enticher avec un jeune garçon à qui elle envoyait des messages doucereux. Au début de leur idylle, elle lui disait qu'elle n'était pas intéressée. Mais comme les messages fusèrent, tels des tirs de kalachnikov, elle accepta de tenter une relation. Novice, elle prit du plaisir à se voir draguer par un jeune de son âge qui, de surcroît, était soutenu par des amis proches d’elle et qui faisaient les entremetteurs. Ces derniers transmettaient oralement certains messages qui ne pouvaient être transmis via le portable. Car, sous nos tropiques, les temps sont durs et Orange ne fait pas de crédit.

En quelques jours, elle finit par dire oui. Malgré sa discrétion, le secret s'ébruita, à cause de son homme de confiance, un menteur, à qui elle racontait les moindres événements de sa vie.  Ainsi, certains voisins surent qu'elle venait d'avoir son premier copain. Bingo !

Toutefois, Il faut la comprendre. Elle est jeune  et ne sait vraiment pas ce qu’est l’amour. Voulant être à la mode, influencée de part et d’autre, mais surtout par ses camarades jeunes filles, elle voulût aussi avoir un copain.

Malheureusement ou heureusement, cette relation tourna court.
C’est au moment de cette rupture précoce qu'apparaît soudain l'homme qu'elle disait ne jamais aimer. Après plusieurs tentatives au cours desquelles le nouvel homme lui écrivit plusieurs messages, souvent sur des bouts de papier, tout en lui envoyant quelques petits cadeaux, elle finit une fois de plus par dire oui. Ah le fameux « oui » ! « Oui » est souvent un poison. Nous aimons bien l’entendre, alors que parfois un NON serait mieux.

Khèlmatoul avait un grand défaut. Ne savait-elle pas que les messages sont personnels ? Pourquoi s'amusait-elle à faire lire par ses sœurs tous les messages que son nouvel amour lui écrivait ? Un 15 octobre 2015, mois de son anniversaire, elle dit encore "oui" à cet homme, son deuxième "amour".
Pendant quatre bonnes années, ils vécurent un amour fou, un amour bien tranquille, qui faisait d’ailleurs beaucoup de jaloux. A la cinquième année, de petites divergences surgirent, du fait surtout qu’elle disait une chose et faisait le contraire.
         

Ah les femmes !

Parfois habillé de façon décente, parfois négligeant un peu son corps, ou portant des vêtements transparents. Elle veut être pieuse mais n’ose pas assumer son choix. Elle est du genre « ibaadou » aux pensées indescriptibles, facile à manipuler. Changeant de style de voile presque toujours, on pourrait bien l’appeler « la Voilée caméléon ».

Comme d'habitude, Khèlmatoul jurait en prononçant Le Nom D’ALLAH qu'elle passerait sa vie avec cet homme et lui avait promis même de porter, si Dieu le veut, leurs futurs enfants dans son ventre, un ventre encore aplati par ses nombreuses fringales. La trahison s’en suivra. Mais, comme vous savez, quand une fille est amoureuse –c’est aussi valable pour les hommes– elle est parfois comme dans du délire. Ses sentiments gagnent sur sa raison.

Les promesses de Khèlmatoul ? Que du vent ! Sa « parole caméléon » change de couleur tout le temps. 

Un jour, des disputes éclatèrent. Son homme ne supportait pas qu’elle fasse tout le contraire de ce qu'elle promettait ou disait. Mais était-elle une victime ou une coupable ? Pourquoi a-t-elle s’est transformée à ce point ? Qui l’influençait ? Qui essayait de transformer son cerveau ? La vérité a beau être ensevelie, elle sera déterrée un jour.

Khèlmatoul a maintenant un portable tactile avec deux puces. Rappelez-vous, quand elle s’amouracha avec son deuxième mec, elle aurait juré sur le Saint Coran de ne jamais s’adonner à des promenades nocturnes sur Whats App et Facebook. Chose étrange, elle cacha d’abord à son homme qu’elle avait une autre puce qu’elle utilisait pour ses petits deals de jeune fille.  Lorsqu’on la prit la main dans le sac, elle s’écria, en jurant que cette puce était destinée à communiquer sur Whats App, dans le cadre du partage des cours et documents scolaires. Un mensonge qui ne tiendra pas très longtemps, puisque la vérité éclata lorsqu’on sut avec qui elle échangeait des nuits entières au lieu d’étudier ses leçons.   

Les disputes avec son « fiancé » fusèrent. Et un jour, avec la complicité de plusieurs vautours, elle accusa ce dernier d’une accusation très grave. Son fiancé, énervé, jura la main sur Le Coran et les confondit tous.

Le Temps de Dieu n’est pas le temps des humains. Celui qui fait du mal à son prochain doit s’attendre à la vengeance du Ciel, tôt ou tard ! Comme si Dieu voulait rassurer l’accusé, Il lui permis d’avoir des activités qui lui permettaient de ne plus penser à cette sordide histoire. Maintenant, chacun, accusateurs et accusés, vaquent à ses occupations. Qui arrivera à bon port, qui n’arrivera pas ? Seul Dieu sait ! Mais une chose est sûre : le mensonge ne sort jamais victorieux devant la vérité. Plus le temps passe, plus certaines douleurs qu’on croyait avoir disparues, reviennent de plus belle.

L’accusé ne sera pas au bord de ses peines. Les comploteurs commencèrent à se moquer de lui, expliquant leurs causeries de quartier qu’il était chômeur, malgré qu’il possédait plusieurs diplômes. Ces ignorants, qu’on peut appeler « takhawaalukat » ont pour seule activité la médisance. Ils cherchent toujours ce qui leur permet de dire du mal de l’autre, cet autre qui les dérange, cet autre qu’ils n’aiment pas. Paix à leurs âmes, les pauvres !

La vie continue et la souffrance change de camp. Chacun est en train de voir les conséquences de son action. Le regret est amer. Et il est presque trop tard. Le mal est fait.

(suite….)

 

Malick Bayla Ndour,

Essai romanesque

 

 

 


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *