Gouvernance vertueuse et libération de Karim Wade : Une dissonance de Taille

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Gouvernance vertueuse et libération de Karim Wade : Une dissonance de Taille

 « Le gouvernement n’est pas la solution à notre problème, le gouvernement est le problème ». Cette sentence de Ronald Reagan proclamée haut et fort lors de son premier discours d’investiture le 20 janvier 1981 est aujourd’hui manifestement plus assommante de pertinence qu’au temps de l’auteur. Je choisis le Sénégal comme laboratoire pour étayer ces propos. Dès l’entame de son mandat, le président a entamé une série de réformes hardies. La pierre angulaire de ces réformes était la réhabilitation de la CREI  (Cour de Répression de l'Enrichissement Illicite), qualifiée par les férus du droit comme une juridiction d’exception à géométrie variable. Vus sous cet angle, les deux débats sur l’existence ou l’inexistence, la légalité ou l’illégalité de la CREI, relèvent de la casuistique, et sont volontiers laissés aux orfèvres du droit. Avec le gouvernement sénégalais, le débat continue de tourner autour de l’élargissement de Mr Karim Wade qui nous maintient en bourrique entre chantages et tournures démagogiques. Loin de moi l’idée de remettre en cause la grâce que l’article 35 de la constitution octroie au président de la république, mais force est de revenir sur le format de la libération de Karim. Tout est parti lors du fameux dialogue national dans une atmosphère marquée par des circonstances étrangement rarissimes entre l’APR et le PDS . On se rappelle des boutades d’Omar SARR et les réponses taquines du président de la république. A partir de là, le constat était unanime : Karim serait bientôt libéré (Admirez bien le conditionnel).

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Aujourd’hui, la libération de Karim s’oppose et s’inscrit tout simplement aux antipodes d’une gouvernance vertueuse , sobre et transparente que le président Macky Sall utilisait même comme son principal fer de lance pour remettre le pays sur les chantiers vertueux d’une croissance économique, durable et soutenue. Au contraire, je dirais même une gouvernance verbeuse et sombre car l’élargissement de Karim sonne comme une dissonance de taille à partir du moment où il repose sur un deal ou sur des supposées raisons humanitaires (décès de sa femme, vieillesse de ses parents, on nous parle de ses filles qui grandissent sans leur papa).Mais que NENNI! Dans quel pays sommes-nous vraiment ? Non seulement ma hauteur morale ne me permet pas de cautionner de tels balivernes, mais aussi l’entendement humain me recommande de balayer d’un revers de main ces arguments que je trouve absurdes, et dénués de pertinence. Pas besoin de revenir sur les détails accablants des folies dépensières et intempestives de Karim et qui ont rendu le gouvernement sénégalais «budgétivore» entre 2005 et 2012, car les faits sont là et les archives le démontrent aussi.

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Cette situation lourde de conséquence pour le pays, suffit largement pour dire que la grâce dont il a bénéficié est une insulte à notre intelligence, à notre dignité, à la démocratie et à toutes les valeurs morales et républicaines. « Nos hommes politiques d’aujourd’hui à l’exception de quelques-uns sont- ils de grands hommes ? C’est douteux : ils font de la politique une entreprise sanglante. Ils affament nos peuples, exilent nos cadres, sèment la mort ».Cette assertion prononcée par Camara Laye dans Le Maître de la parole en 1978 n’est pas avare de pertinence et devrait servir de référence fondatrice à nos dirigeants africains. Mais hélas ! On en a ras-le-bol de cette comédie politico - judiciaire au Sénégal où la médiocrité et l’hypocrisie s’exposent et s’applaudissent. C’est tout simplement kafkaïen, ridicule et déshonorant. Au moment où il prend le jet privé pour rallier le Qatar, les autres sénégalais fils de « badolos » ou de « gorgorlous » s’entassent dans les cellules en ces temps de canicule et de forte chaleur. Si d’aucuns sont là depuis 5,8 ,10 ans ou plus même, attendant avec courage et détermination leurs jugements, d’autres mal jugés croupissent lamentablement dans les prisons. Je leurs dirai de prendre leurs maux en patience car seule la justice divine est parfaite. Au Sénégal il existe une justice à deux vitesses : celle des pauvres et des riches ; deux poids, deux mesures. Au moment où je vous parle le chanteur Thione Seck poursuivi pour association de malfaiteurs, fabrication de faux signes monétaires, tentative d’escroquerie et blanchiment d’argents, se la coule douce dans son palace à Ouest foire. Le tonitruant promoteur de lutte Luc Nicolas, reconnu coupable de détention de drogue, association de malfaiteurs et complicité de tentative d’extorsion de fonds vadrouille tranquillement dans les rues de Mbour. Tahibou Ndiaye ancien directeur du CADASTRE accusé d’enrichissement illicite passe et repasse les nuits dans son somptueux château sis aux almadies. Je peux citer une ribambelle d’exemples tous plus choquants les uns des autres, mais avec un cœur meurtri je préfère les citer d’une manière  lapidaire.  Je crie haro ! et je condamne avec véhémence cette politique politicienne, cette politique de consanguinité qui nous font perdre nos acquis démocratiques dignement instaurés par Senghor.

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Boulimique en critiques et aphone en conseils, pourtant l’ex colistier de Wade pour ne pas le citer Idrissa Seck avait annoncé les prémices d’un deal. Pour la première fois je suis d’accord avec lui mais hélas les sénégalais n’avaient rien vu venir. Je crie un deal international orchestré par l’émir du Qatar en personne (Les visites intempestives du procureur du Qatar au palais en constituent une  parfaite  illustration.)

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Cependant cette traque des biens mal acquis et la réédition des comptes qui étaient une demande sociale sont rangées aux oubliettes et Karim Wade lui se la coule douce à Doha, certainement bien traité comme un prince par «son ami», l’Emir du Qatar. Oui le Qatar justement ce petit pays très riche joue aujourd’hui les funambules dans la scène internationale. Parce qu’il a compris que de nos jours « Si un pays n’a pas une bouche qui dégage une haleine de pétrole », il ne pèsera pas lourd sur l’échiquier international .Cependant nous n’avons pas beaucoup de richesses naturelles et minières mais nous disposons une autre richesse que le monde entier nous envie : cette richesse s’articule essentiellement sur notre stabilité, notre démocratie majeure, notre « Terranga », la parfaite cohabitation de nos religions et confréries  qui constituent même le soubassement de notre Sénégal de paix, de dialogue et de partage. Ainsi, ces acquis précités nous devons les défendre avec hargne et lucidité pour garder dignement notre intégrité  et notre souveraineté nationale,

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Aujourd’hui, auréolé par une sympathie et une solidarité que certains sénégalais amnésiques lui ont fait montre, Karim Wade est vu comme le prochain locataire du palais en 2019 .Voilà l’itinéraire d’un prisonnier et que certains Sénégalais (les libéraux en particulier) ont le toupet de soutenir mordicus qu’il « est blanc comme neige ». C’est la déconvenue  navrante, face à une situation tarabiscotée  mais aggravée des craintes de rechute et de récidive.

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PS : En posant cet acte le président Macky Sall a joué son va-tout, il a lancé sa dernière carte et les dés sont jetés Qu’a-t-il à dire  de plus au président si ce n’est de lui rappeler ce proverbe :« Quand tu montes à l’échelle, souris à tous ceux que tu dépasses, car tu croiseras les mêmes en redescendant.» .Aujourd’hui le vrai changement, la vraie alternance ne peuvent pas se faire en élisant toujours les mêmes hommes qui nous gouvernent médiocrement depuis 56 ans d’indépendance (PS, PDS, APR, AFP et la gauche sénégalaise). A mon humble avis le vrai changement s’opère et se matérialise avec des hommes avisés, dignes, intègres et imbus des valeurs patriotiques et républicaines jusqu’aux ongles (petit clin d’œil à Malick Gackou, à Abdoul Mbaye.).Si le premier, philanthrope de nature porte en bandoulière les vertus et les valeurs hautement humaines que sa grand-mère lui a inculquées dès son bas âge, le second né avec « une cuillère d’or dans la bouche » emboite le pas à son défunt papa Kéba Mbaye, pour faire du travail et de l’éthique son principal cheval de Troie pour conquérir le pouvoir.

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                                                       Vivement 2019 !

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                                                      Mandela, le patriote !

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Ngary Samba - #1

Excellent !

le Vendredi 15 Juillet, 2016 à 11:12:04RépondreAlerter

Laye - #2

Frère Aujourd'hui Parler De La Politique Sénégalaise Revient A être Un Révolutionnaire.les Politiciens D Une Part Se Comprennent Et Leur Entreprise Marche Normalement Le Peuple Mal Informé Et Mal Mené Devient Les Otages De Ces Deals.

le Samedi 16 Juillet, 2016 à 10:43:44RépondreAlerter

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