Le Maroc dans la CEDEAO : Va-t-on vers une vassalisation économique de nos Etats ?

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Le Maroc dans la CEDEAO : Va-t-on vers une vassalisation économique de nos Etats ?

L’intégration régionale est devenue, depuis quelques décennies, un des paradigmes dominants du développement économique, marqué par le primat accordé à la suppression des barrières douanières, tarifaires, non tarifaires, à la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes. Le Maroc n’échappe pas à cette réalité. Sous l’impulsion de sa majesté le roi Mouhamed 6, le royaume chérifien change de stratégie et réoriente sa nouvelle diplomatie économique vers l’Afrique. Une vision royale, matérialisée par la multiplication des visites du roi en Afrique (51 depuis 2000), et in fine le dépôt de sa candidature en Février 2017 lors du sommet de Monrovia pour rejoindre la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).Pour l’instant, les chefs d’Etats ont donné leurs accords de principe et ont suggéré à la commission technique de se pencher sur le dossier pour  étudier les tenants et les aboutissants. En effet, ce bloc d’intégration économique régional, dont le siège se trouve à Abuja au Nigéria, regorge un marché de 320 millions de consommateurs. Il comprend 15 pays (Nigéria, Togo, Côte d'Ivoire, Mali, Sierra Leone, Bénin, Sénégal, Burkina Faso, Ghana, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Niger, Guinée Conakry, Liberia, Gambie). Rappelons que cette demande d’adhésion du Maroc est née dans un contexte économique mondial morose, marqué par des incertitudes et des aléas au lendemain de la crise financière de 2008.Cette dernière a créé un nouvel ordre économique mondial qui pousse les Etats à la conquête de nouveaux marchés en faisant abstraction à la logique géographique. Ainsi, les critères traditionnels d’appartenance à une zone géographique semblent être révolus, désormais nous sommes dans l’ère de la recomposition, de la reconfiguration des espaces économiques. Aujourd’hui, le Maroc s’inscrit dans le droit fil de cette théorie de régionalisation en vue de diversifier ses partenaires économiques, multiplier ses échanges commerciaux et dynamiser ses flux financiers. Pour y arriver, le roi se tourne vers l’Afrique, continent qui fait l’objet de nombreuses convoitises. En attestent ses propos prononcés avec pleins d’émotions à la tribune de l’Union Africaine (UA)  en Janvier 2017 : « Il est beau le jour où l’on rentre chez soi après une très longue absence (…) L’Afrique est mon continent et ma maison (…) Je rentre enfin chez moi, vous m’avez tous manqué ».

Les enjeux pour le Maroc

Cette demande d’adhésion du Maroc a des enjeux économiques, géopolitiques et géostratégiques. Il est membre de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), une zone d’intégration régionale, créée à Marrakech en 1989 et qui regroupe : l’Algérie, la Mauritanie, la Tunisie, et la Lybie. Aujourd’hui, l’UMA ne fonctionne plus car paralysée par les divergences internes entre le Maroc et l’Algérie notamment sur l’intégrité des territoires du Sahara occidental. Cependant, au-delà de l’enjeu géopolitique et géostratégique, ce qui nous intéresse le plus c’est l’enjeu économique.

Classé comme un pays pré-émergent, le Maroc dispose un tissu économique très diversifié et compétitif.  C’est un marché de 32 millions de consommateurs avec un PIB de 100 milliards de dollars soit 15 % le PIB de la CEDEAO. L’analyse de certains indicateurs économiques du pays permet de constater que le cadre macroéconomique est stable et saint. Il est caractérisé par sa mirifique position au classement du rapport Doing Busines de 2017. Le rapport pointe le royaume à la 68 ième rang sur 190 économies .Une performance qui fait du royaume , le pays le mieux noté en Afrique du Nord et un des meilleurs en Afrique .De plus, selon les estimations de la Banque Mondiale le PIB du pays avoisinerait les 110,87 milliards de dollars en 2018, le taux de chômage est projeté à 9,5% et un taux de croissance de 3, 1 % est attendu fin 2018.Selon, le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Boussaid, cette embelli s’explique, par la bonne tenue des fondamentaux économiques. Ces performances économiques propulsent le pays au rang de modèle en matière de développement humain, de progrès économiques et sociaux en Afrique. Toutefois, l’économie marocaine demeure conjoncturelle car elle est dépendante des activités agricoles, céréalières et de la pluviométrie comme le note le FMI dans son mémorandum de 2016. Les entreprises nationales sont arrivées à un stade où elles ne peuvent plus porter la croissance. La richesse est inégalement répartie, le chômage est galopant et la pauvreté sévit aussi dans le monde rural. Selon mon ancien professeur en macroéconomie, Redouane Taouil «  Le taux d’emploi, qui désigne la part de la population active occupée dans la population en âge d’activité, accuse une baisse continue en passant de 44,1 % en 2012 à 41,7% à 2016 ». Ainsi, pour infléchir la courbe du chômage, diversifier son tissu économique, lutter contre la concurrence accrue des firmes multinationales et avoir accès aux marchés et aux ressources rares, le roi a compris que rejoindre l’intégration africaine est une priorité pour le royaume chérifien.

Opportunités pour les pays de la CEDEAO

Le Maroc, de par son positionnement géographique, constitue une zone - tampon entre l’Afrique et l’Europe. C’est un carrefour, une passerelle entre ces deux continents. Sous cet angle de vue, la métaphore de l’arbre du feu Hassen II, est encore fraiche dans nos mémoires. « Le Maroc est un pays avec des racines puissamment ancrées en Afrique, le tronc sur le long de la côte nord-ouest atlantique et les branches et feuilles se trouvent en Europe ». Cette déclaration imagée est éclatante de pertinence et illustre royalement, l’image d’un pays, à la fois, carrefour des voies de communication et vitrine économique. Cette position stratégique lui vaut aujourd’hui une place de choix dans le commerce trilatéral : Chine- Afrique – Europe. Un commerce triangulaire dans lequel, le port de Tanger Med y joue un rôle extrêmement important. Outre l’enjeu géostratégique, le Maroc, avant même sa demande d’adhésion, a toujours été considéré comme un acteur économique majeur et qui a longtemps joué un rôle pionnier au sein de la CEDAO. Il entretient d’étroites et de bonnes relations avec les pays membres. C’est un principal émetteur d’Investissements Directs à l’Etranger (IDE) dans la zone. Le volume des investissements du royaume en Afrique de l’Ouest s’élève à 50%. Et l’Afrique en général capte près de 2/3 des IDE du Maroc. L’économiste sénégalais Moubarak LO, s’engouffre dans cette même brèche et souligne que : « Le Maroc est un atout inestimable en matière d'acheminement des investissements vers l'Afrique ». En plus, il est le deuxième exportateur intra continental derrière l’Afrique du Sud. Ces dernières années, le pays se positionne sur la technologie à haute pointe qui constitue la pièce maitresse de sa politique industrielle, redirigée vers l’Afrique. Cette stratégie de diversification économique axée sur la sous-traitance et la délocalisation, entrainera une valeur ajoutée sur le tissu industriel de certains pays jugés jusqu‘ici peu productifs. Une idée partagée aussi par Moubarak Lo, qui reconnait que cette stratégie de montée en gamme industrielle induira des créations d’emploi, de l’apprentissage, de la qualification de la main d’œuvre dans les pays réceptifs qui verront substantiellement leurs écosystèmes industriels élargis. Mieux, cette expansion de la diplomatie économique du Maroc en Afrique, est portée de nos jours par les fleurons de son économie dont les plus performants sont BMCE (Banque Marocaine du Commerce Extérieur), Attijariwafa Bank, BCP (Banque Centrale Populaire) Royal Air Maroc (RAM), Maroc Telecom, OCP (Office Chérifien du Phosphate), le groupe Addoha, Marjane, Acima etc. Aujourd’hui, le secteur bancaire, représenté par le groupe Attijariwafa Bank est présent dans 26 pays africains. Il dispose plus de 3.300 agences, 16.700 collaborateurs et 7 millions de clients en Afrique selon le Haut - Commissariat au Plan (HCP). Ainsi, 60 % des actifs bancaires en Afrique de l’Ouest sont détenus par le Maroc. Cette forte présence d’Attijariwafa Bank, fait d’elle, la quatrième banque la plus performante en Afrique selon Nasser Bourita, ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération internationale. De plus, toutes ces grandes entreprises sont présentes aujourd’hui dans la plupart des pays membres de la CEDEAO (Mali, Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée, Gabon etc.). Elles s’attachent à relever les défis grandissants du Maroc qui reposent essentiellement sur la réussite de son intégration économique africaine. Pour y arriver, le roi adopte une nouvelle approche qui se matérialise aujourd’hui par une multitude de signatures d’accords et de coopérations bilatérales. Nous allons analyser, ceux qui sont plus propices pour un Co- développement économique et une Co- émergence.

- Coopération Maroc / Nigeria : le Gazoduc comme trait  d’union entre les deux pays

Le Nigeria est la première économie dans l’espace CEDEAO et contribue à hauteur de 72 % de son PIB. Durant l’année 2016, les exportations du Maroc envers le Nigeria se sont chiffrées à 139 millions de dollars. Le Nigeria quant à lui a exporté près de 70 milliards de dollars envers le Maroc toujours la même année. Pour intensifier leurs échanges, les deux pays ont signé en 2017 un partenariat pour la mise en place d’un Gazoduc : un projet gaz contre engrais. Ce dernier sera entièrement financé par la Nigeria Sovereign Investment Autority (Autorité souveraine d’investissement du Nigéria) et Ithmar Capital (l'ex-Fonds Marocain de Développement Touristique (FMDT), reconverti aujourd’hui en fonds souverains. Le Nigeria bénéficierait de l’exploitation du phosphate du royaume avec l’OCP (Office Chérifien du Phosphate), pour combler son déficit en matière première (engrais). Pour le Maroc, ce projet est mis en place pour satisfaire ses besoins énergétiques et de ne plus continuer à dépendre de son voisin l'Algérie.

Un autre accord d’une grande envergure a été scellé par les deux pays : « le pipeline » qui ambitionne de relier sur une distance de 6000 Km Tanger et Lagos d’ici à 2023. Une véritable aubaine pour les économies ouest africaines. C’est un projet transversal et qui serait bénéfique à tous les pays limitrophes et du Nigéria et du Maroc. Ce projet intégrera les grands axes Tanger – Mauritanie, Dakar – Bamako – Abidjan- Abuja, le tout supervisé par une gare de triage depuis Laâyoune.

-Côte d’Ivoire /Maroc : Une coopération à haute intensité technologique

« La Côte d’Ivoire est devenue la première destination des investissements extérieurs du Maroc, et les échanges commerciaux entre nos deux pays ont triplé ». Ces propos tenus par Meriem Bensalah Chaqroun, présidente de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), lors de la visite du roi à Abidjan au mois de Février dernier, témoignent de la performativité et de l’importance grandissante acquise par la coopération entre les deux pays. La coopération entre les deux pays s’articule essentiellement sur des projets à hautes intensités technologiques dans les domaines du BTP, de la Chimie, de l’agroalimentaire, et de l’industrie manufacturière). Les échanges industriels (automobile, électricité et câblage) atteignent 10 %. Une belle performance qui montre que les relations économiques entre ces deux pays se sont fortement renforcées. En attestent aussi les 14 accords bilatéraux signés conjointement par le président Alassane Ouattara et le Roi Mohamed 6 à Abidjan le 27 Février 2017.Ces accords structurants sont bien ficelés et présentés dans un mémorandum d’entente et qui s’assignent comme missions d’assurer entre autres, le financement des PME tenus par les femmes, le financement du réseau routier en Côte d’Ivoire, le développement de l’économie sociale et solidaire , la création d’un Technocentre à Abidjan etc.

-Maroc/Sénégal : Une coopération multidimensionnelle

Le 06 novembre 2016, le roi Mouhamed 6, avait choisi la ville de Dakar pour y prononcer son traditionnel discours de la marche verte, dans lequel, il soutenait : « Ce pays (Le Sénégal), qui nous est si cher, a toujours été à la tête des défenseurs de l’intégrité territoriale et des intérêts supérieurs du Royaume. J’ai choisi le Sénégal au regard de la place particulière qu’il occupe en Afrique, grâce à son modèle démocratique historique, à sa stabilité politique et sociale et à son dynamisme économique ». Ces propos montrent que le Sénégal et le Maroc, qui, au-delà de leurs coopérations économiques, sont deux pays dont les relations bilatérales sont fortement consolidées tant sur le plan, économique, politique culturel, et géopolitique. Le Maroc veut faire du Sénégal sa porte d’entrée à la CEDEAO.  Une telle proximité qui se justifie durablement à travers des accords de partenariats multiformes et qui touchent les domaines du BTP, de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, du tourisme et de la formation professionnelle. Entre 2015 et 2017, 39 accords de coopération ont été signés entre les deux pays. Ce qui fait que le Maroc est le pays qui gagne le plus de marchés au Sénégal surtout dans le secteur du BTP. En ce sens, la construction de la Cité de l’Emergence à Diamniadio sur 6 tours de dix étages, a été octroyée aux entreprises marocaines, spécialistes dans le BTP. Et le dernier projet en date, est celui de la Cité des Affaires de l’Afrique de l’Ouest qui sera co-financée par la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDS) du Sénégal et la Caisse de Dépôt et de Gestion du Maroc (CDGM). Le royaume est aussi présent dans les secteurs de la finance et des assurances avec la présence du groupe Attijariwafa Bank.Au niveau des échanges, le Maroc exporte des produits agroalimentaires, des produits pharmaceutiques, des fils et câblages électriques. Elles s’élèvent à 13 %. Les exportations du Sénégal envers le Maroc (3 %), touchent plus des produits alimentaires, du textile et du coton. Certes, les échanges commerciaux se sont développés mais il ya aussi un déséquilibre et les résultats sont en deçà de leurs potentialités.

L’analyse de ces nombreux accords et conventions de partenariat économique entre le Maroc et ces pays de l’Afrique de l’Ouest, montre une forte présence du royaume dans le continent ces dernières années. Le pays est plus que jamais déterminé à jouer le rôle de moteur pour une croissance économique inclusive et partagée en Afrique. De ce fait, l’acceptation de sa demande d’adhésion  induirait des effets d’impulsions positifs tant sur la diversification que sur les transformations structurelles de nos économies. Les intérêts de la CEDEAO pourraient se traduire sur l’élargissement du marché commun, il y’aura forcément une élongation du marché, et une performance d’économie d’échelle. Le Maroc jouera le rôle de catalyseur dans la mesure où il apportera son expertise, son expérience et son savoir-faire. En ce sens, il pourrait jouer dans la CEDEAO, le même rôle que joue l’Allemagne dans l’Union Européenne : c’est-à-dire celui  de propulseur. Il jouera avec le Nigeria, le rôle de locomotive pour promouvoir la place de l’Afrique dans la chaine de valeur mondial. Son adhésion renforcera les échanges commerciaux intra africain très faibles (13 %), augmentera les investissements, et facilitera l’accès aux crédits dans les marchés financiers. Mais, au-delà des opportunités, il y aurait forcement des menaces comme toute nouvelle adhésion dans un bloc économique régional.

Les Menaces

Aujourd’hui, cette demande d’adhésion du Maroc ne fait pas l’unanimité. Elle divise et fait polémique chez les économistes.  Ceux qu’y sont réfractaires, développent l’argument selon lequel, le Maroc désintègrera l’intégration avancée de la CEDEAO. Ils dénoncent avec force une asymétrie de niveau de développement. Le Produit Intérieur Brut (PIB) du Maroc (121, 4 milliards de dollars) en 2017, est la somme des PIB de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Ghana. De là, y découle un fossé, une inégalité criarde en matière de développement. C’est là où se trouve le bémol car cette adhésion entrainerait des chocs endogènes et des effets systémiques notamment sur les écosystèmes industriels. Rappelons que la plupart des économies des pays membres ont un tissu productif fragile. De ce point de vue, l’entrée de Rabat dans l’espace  CEDEAO pourrait conduire à une destruction du tissu industriel de certains pays membre. En plus, les potentialités productives du Maroc sont plus élevées que les nôtres et par conséquent elles risquent d’étouffer nos économies. Si on analyse le secteur de la construction c’est-à-dire celui du BTP, ce dernier risque d’être menacé. En Afrique, le secteur du BTP croit à un rythme fulgurant (10%). Cette croissance s’explique par le fait que dans la plupart de nos pays, la croissance économique est tirée par une vigoureuse politique d’investissement infrastructurel. L’économiste sénégalais El Hadji Mansour SAMB nous explique dans un raccourci saisissant les menaces qui guettent le Sénégal dans ce domaine. Selon lui, le Maroc s’est associé avec Lafarge, leader mondial dans la cimenterie pour concurrencer Dangoté sur le continent.  La production annuelle du groupe Dangote s’élève à 48 millions de tonnes là ou Lafarge fait 18 millions au niveau de la CEDEAO. Au Sénégal, nous produisons presque 8 millions de tonnes de ciment par an ; nous consommons les 5 et nous exportons les 4 tonnes vers le Mali. Le Mali c’est un marché de 17 millions d’habitants qui importe presque tout le ciment du Sénégal. Supposons si le Maroc par l’intermédiaire du groupe Lafarge, installe une cimenterie au Mali. Il risque d’avoir un excèdent au Sénégal et de surcroît, une diminution de production et des pertes d’emplois.

Par ailleurs, la thèse qui prévoit une absence de souveraineté bancaire en Afrique de l’Ouest surtout au Mali est aussi plausible. Déjà, la Banque de Développement du Mali (BDM) appartient au Maroc. Donc, aux Etats membres d’anticiper cette adhésion en mettant en place des mécanismes de protections des entreprises les plus faibles de l’espace CEDEAO.

Le Maroc sera-t-il un membre à part entière ? Adoptera- t-il le schéma de libéralisation ? Mettra-t-il en vigueur le tarif extérieur commun ? Acceptera- t-il la libre circulation des personnes sur son territoire ? Difficile d’y répondre d’une manière convaincante à partir du moment où cette demande d’adhésion n’est pas encore effective. Mais pour faire face aux défis de l’intégration économique et ses menaces, nos Etats doivent dès maintenant conduire des études prospectives pour permettre à nos opérateurs économiques d’avoir le même niveau d’information que ceux marocains.

 

 

 

 


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