Le Sénégal sous l ére Macky SALL

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Le Sénégal sous l ére Macky SALL

Porté à la tête de l’Etat avec 65% des votes (chiffre historique ),le président   macky SALL est arrivé au pouvoir avec pleine d’ambition et de motivation .Dès l’entame de son mandat il a mis sur pied des reformes hardies (dissolution du Sénat, l’acte 3 de la décentralisation , la réhabilitation de la fameuse CREI (Cour de Répression pour l’Enrichissement Illicite) .Et c’est sur cette ancienne organe judiciaire qu’il s’appuya pour lancer la fameuse traque des biens supposés mal acquis. Cette même CREI est pourtant qualifiée comme  une justice à géométrie variable .Du coup, les deux débats sur l’existence ou l’inexistence, la légalité ou l’illégalité de la CREI, relèvent de la casuistique, et sont volontiers laissés aux orfèvres du droit. Après ce bref rappel des débuts du président SALL, jetons maintenant un regard synoptique sur la situation politique et  économique du Sénégal.

Longtemps considéré comme une parfaite  illustration de la vitalité d’une démocratie, le Sénégal est maintenant sur une pente descendante et tous les signaux sont rouges.

Sur le plan politique : l’actualité est marquée par la fameuse question de la réduction du mandat du président. « Une patate chaude »  que le président ne préfère pas s’en débarrasser. Depuis son discours à la nation (fin décembre 2015), les commentaires fusent de partout et on constate qu’il y’a anguille sous roche sur la réduction du mandant que le président lui-même clamait haut et fort lors de ses campagnes électorales.(Si je serais élu , je réduirai  mon mandant présidentiel de 7 à 5 ans disait-il ).Pourtant le président en mode pyromane, s’érige aujourd’hui en sapeur-pompier pour  éteindre un incendie que lui-même avait allumé avec une aisance déconcertante .Sauf que jusque-là il n’avait pas compris que « à la foire de l’absurdité, de l’erreur et de l’ineptie, il va sans dire que les stands bien achalandés pullulent » , nous apprend Babacar Justin Ndiaye.Pour l’instant, le débat est vif dans la classe politique, l’exploitation est effrénée dans les journaux, la controverse est nourrie à l’échelle du pays, et le brouillard squatte l’esprit du citoyen promptement indigné, en temps de crise économique.

Pendant ce temps la médiocrité s’expose et s’applaudit  à l’Assemblée nationale sénégalaise Voilà l’explication de cette orgie de violences verbales que le segment  de l’opposition et de la majorité  injectent dans leurs discours à tonalité insurrectionnelle.

Ils transforment cette institution farouchement défendue par feu Mamadou DIA et dignement représentée par Habib THIAM….. en une boucherie humaine ! Méchanceté, calomnie, violence, rancune, mesquinerie, hypocrisie, mensonge, tels sont entre autres le discours  qui rythme les quotidiens de l’hémicycle. Certains d’entre eux couverts par l’immunité parlementaire se paient même le luxe d’attaquer le chef de l’état avec des propos balivernes, claniques voire fallacieux .Conséquence, on assiste ainsi à une véritable mascarade politique. C’est de la supercherie totale. Quel inattendu recul et quelle surprenante balafre sur le visage politique du Sénégal !

Au moment où je vous parle le thermomètre monte, et la tension est tendue dans une assemblée nationale que le doux climat de Dakar n’a pas encore adoucie.

Sur le plan économique la réalité est autre, l’économie sénégalaise dégringole .Le classement récemment divulgué par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), pointe le Sénégal à la 170 iém place. Je ne cite pas celui du FMI (Fonds Monétaire International) car étant économiste je me réserve de commenter ce classement que je trouve infondé et assez réducteur. Toutefois rappelons que  le président SALL n’est pas un novice en politique : DG pétrosen, portefeuille ministériels bien garni, premier ministre, président de l’assemblée nationale, Macky SALL est suffisamment outillé et armé d’une culture étatique pour conduire le pays sur les rampes de l’émergence.

Contrairement à certains pontes qui occupent le landerneau politique, macky SALL n’est pas né avec une « cuillère d’or » dans la bouche .Le natif de Fatick a mené une vie modeste à ses débuts, gravi toutes les échelons et fréquenté les hauts arcans de l’Etat. Pourtant malgré ce parcours richissime c’est l’apogée d’une gouvernance orageuse qui balafre l’image du Sénégal.

Loin de moi un quelconque nihilisme, je salue les efforts qui ont été consentis dans tous les secteurs du pays , l’envie et l’ambition de bien faire .Le Plan Sénégal Emergent , plan qu’il veille d’ailleurs comme à la prunelle de ses yeux, est à la fois prometteur et louable. Mais sauf qu’il s’inscrit dans un avenir lointain (2035) et ce sont les estomacs repus qui font le repos, assurent la quiétude et garantissent la réélection d’un Président. Et non une ribambelle de projet et de chiffres (6,4% de croissance en 2015) pour dompter les sénégalais.  « L’économie réelle, c’est le ventre et la poche. Tout le reste n’est que littérature économique » nous –enseignait l’ex-ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal Mamoudou Touré.  
Dans l’attente d’un sursaut de lucidité ou d’un regain de pondération, je rêve de voir ce Sénégal émergent tant chanté par le président.

TOURE Mandela Ndiaye, étudiant - chercheur à l’université Pierres Mendes-France


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