Interview Exclusive Avec Neega Mass: "Nous Avons Un Gand Travail A Faire Pour Valoriser Notre Musique"

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  • Article ajouté le : 08 Dimanche, 2012 à 21h36
  • Author: Mass Neega

Interview Exclusive Avec Neega Mass: "Nous Avons Un Gand Travail A Faire Pour Valoriser Notre Musique"

Entretien avec un activiste anti-impérialiste et un passionné de la culture Africaine, comme il se présente.

 

Pouvez vous-vous présentez en quelques lignes pour les gens qui veulent vous découvrir ?

Neega Mass c’est le « Grioot panafricain moderne et révolutionnaire », je suis l’afro- parleur qui depuis maintenant plus de 10 ans effectue un travail sur moi-même, sur le continent, et sur l’avenir des nôtres, et ce travail a donné naissance en 2007 mon premier album solo intitulé « Brain Wash » puis un deuxième en 2011 que j’ai baptisé « Révélations »

Depuis quand êtes-vous dans le milieu HipHop ?

Je ne me cloisonne pas dans le« milieu Hip Hop », j’ai compris que le Hip Hop faisait partie des expressions que nos ancêtres ont pratiqué depuis la nuit des temps, nous citerons le “bak”, le “candang” ou alors le “kebët”… Il m’arrive aussi de faire de la musique poétique traditionnelle appelée l’art oratoire, c’est pour cela que je me qualifie comme étant le « grioot panafricain ». J’ai été et je suis encore au milieu d’un art africain pour l’éducation et la transmission de connaissances.J’ai inscrit dans mon agenda de travail dans un processus d’éveil des consciences depuis que j’ai muri les réflexions de Marcus Garvey, Kwamé Nkrumah, ou alors de Joseph Ki Zerbo…

Vous êtes basé en France, et beaucoup de gens disent que le Rap Galsen ne s’exporte pas bien, vous en dites quoi ?

Il faut que ces « gens » qui disent que le Rap Galsen ne s’exporte pas bien commencent à dire que le rap ne se vend pas très bien au sein même du Sénégal. L’industrie du disque n’est pas encore une machine efficace qui permet d’en faire une activité rentable. Allez voir au Nigeria, au Tchad, au Burkina et même en Algérie pour constater que le disquaire du Rap Galsen est en pleine crise. Cette crise touche aussi toutes musiques confondues au Sénégal, vous pouvez vérifier ces éléments auprès de la BSDA pour consulter les statistiques des ventes, mais aussi les chiffres au niveau des droits d’auteur. Nous avons donc un grand travail à faire pour entreprendre et valoriser notre musique. Si nous voulons que les choses avancent, nous ne devons pas attendre qu’on nous tende la main car personne ne viendra le faire à notre place.

Qu’est ce qui vous a poussé à sortir cet album “Revelations” alors que vous n’êtes pas trop connu ici au Sénégal ?

Je précise une chose, lorsque je commençais à écrire et à travailler sur le concept de l’album, je ne me focalisais pas sur le Sénégal, je suis un polyvalent africain cosmopolite habitant de nul part en Europe et originaire de partout en Afrique, si vous comprenez cette réflexion vous saurez que mon objectif c’est que tout le continent soit uni, non pas de répéter bêtement ce que les autres disent à propos des États Unis d’Afrique, mais plutôt de travailler sur la création d’un état fédéral d’Afrique qui pourra s’élever pour sa propre destinée. A partir de ce moment, mes travaux seront connus des années plus tard comme notre grand savant Cheikh Anta Diop qui est une de mes références.

Y a t-il eu un grand label derrière ou vous l’avez produit seul ?

Je ne souhaite pas être derrière un label qui décide de mes œuvres, je suis né d’une liberté artistique qui me permet d’être symptomatique et d’être maître de ma virilité, je suis donc acteur de ma propre productivité.

Vous présenteriez comment cet album, pour ceux qui veulent aller l’acheter ?

L’album “Révélations” est composé de 15 titres c’est un concept panafricain révolutionnaire  et anti-impérialiste qui véhicule un ensemble de messages de lutte contre l’oppression, la domination, l’aliénation, pour la reconstruction de la renaissance africaine, et la restitution de la vérité historique autour de la dignité. Dans cet album j’ai fait appel à des instruments historiquement riches tels que les “djoumdjoums”, la calebasse, la flûte peulh, le “Tama” ,le balafon, le “guimbri”, ou alors le “Xalam” (luth à 3 cordes qui a ses origines en Égypte antique)

Le nom des featurings et des producteurs ?

J’ai eu à collaborer avec le célèbre chroniqueur Souleymane Jules Diop dans  le morceau « Poison d’Afrique », puis j’ai invité mes amis Gladiat’or et Checky Blaze dans le morceau « Rap Galsen » ensuite dans le morceau Bamba j’ai invité Badou du groupe Xalima et dans les chaînes des miens j’ai travaillé avec Mansour Diallo l’ex membre de BBC soundSystem. Il ya aussi Fadione une chanteuse malienne qui a chanté dans« Diambar ». Enfin Marina Oune chanteuse Sénégalo-cap verdienne qui a travaillé  dans le morceau Freedom.

Êtes-vous satisfait de l’accueil de l’album par le public ?

Je remercie d’abord tous ceux qui ont acheté l’album, et je suis content des retours que j’ai eus du public .Grâce à cet album, j’ai été récemment nominé l’artiste du mois sur la chaine Africa N°1, ensuite mon morceau Adouna a été classé 4 fois successivement dans le top 10 des meilleurs clips Africains dans l’une des plus grandes chaines urbaine « Trace Tv », puis j’ai été contacté par le grand Sékouba Bambino qui m’a invité en duo dans son album qui sort bientôt,c’est un honneur pour moi. Par contre je suis loin d’être auto-suffisant car je suis un perfectionniste.

Stratégies de promo, concerts ou autres projets prévus?

Je ne parle plus de mes stratégies car l’ennemi les utilise pour déjouer mes plans… Je prévoie une série de concerts cet été, vous serez informer en temps en heure.

Vous ‘’osciller’‘ entre Reggae et Rap je me trompe ? Sinon expliquer pourquoi ces influences Reggae dans votre style.

Ma musique peut avoir des sonorités reggae, dancehall, afro-world, rap, et même traditionnelles, je me laisse guider par mon étoile originelle. Toutes ces musiques que j’ai citées ont une source commune c’est l’Afrique, et quand je ressens la vibration dans une mélodie, je suis obligé de répondre à cet appel car la musique nous parle dans un langage bien défini et quand elle nous parle, il faut répondre par ce même langage.

On a vu que vous étiez impliqué, au même titre que beaucoup d’autres rappeurs, dans la période pré-électorale en luttant contre la candidature de Wade et autres problèmes du pays.Pourquoi cette telle implication ?

J’ai lutté pour le respect de la constitution, le respect des valeurs républicaines, le respect du peuple sénégalais, et en tant que militant panafricain,si je suis sincère dans ma démarche cohérente et constante, j’ai le devoir et l’obligation de répondre à l’appel du peuple.

Comment voyez-vous le niveau actuel du Rap Galsen ?

Il est en pleine expansion, mais il faudrait être encore plus créatifs, nous distinguer des uns aux autres tout en restant solidaires entre nous.Nous devons faire par nous-mêmes pour nous-mêmes, nos propres produits pour que les africains ne soient plus de simples consommateurs, mais des créateurs.

Votre dernier mot ?

All power to the people.

Source: rapdjolof.com

 

 


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