APRES L'APRE CHANT DES RAMEURS, LE DOUX CHANT DES TOMBEURS

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APRES L'APRE CHANT DES RAMEURS, LE DOUX CHANT DES TOMBEURS

      

« Jai demandé souvent

Ecoutant la clameur

D’où venait l’âpre chant

Le doux chant des rameurs

 

Un soir j’ai demandé aux jacassant corbeaux

Où allait l’âpre chant, le doux chant des Bozos

Ils m’ont dit que le vent messager infidèle

Le déposait tout près dans l’eau

Mais que l’eau désirant demeurer toujours belle

Efface à chaque instant les replis de sa peau

……. »

Le Chant des Rameurs

     Birago Diop

Poète sénégalais (1906-1989).

 

Je me suis, pour ma part, demandé souvent, à propos de Monsieur Souleymane Jules Diop, d’où lui venait l’âpre détermination qu’il met dans le combat qui l’oppose au régime actuellement en place dans notre cher pays : le Sénégal.

Je me suis demandé souvent quelle devait être  la position des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs dans l’appréciation honnête et objective des articles (chroniques) et autres prestations médiatiques qu’il diffuse à travers différents canaux (Web, radio, audio, vidéo, papier etc.) et qui traitent du champ politique Sénégalais.

 En vain…..

Ce soir, en désespoir de cause sûrement, je me permets de l’interpeller, à travers le "Web" qui, contrairement au "Vent" est un Messager fidèle! Peut être aurai-je, enfin,  réponse à mes interrogations!

Je me suis demandé souvent, je vous l’ai déjà dit, quel était l’intérêt et pourquoi persiste-t-il à garder, jalousement, sa qualité de Journaliste quand il parle ou traite de la politique au Sénégal?

Je me suis demandé souvent si ce n’était pas plus honnête, de sa part, de dévoiler (aux sens propre comme au figuré) sa face d'opposant politique au régime libéral démocratiquement élu (officiel!)

A mon humble avis, cela lui donnerait plus de crédibilité car ce serait un signe tangible qu’il ne confond pas tout à tout! (La déformation professionnelle ne saurait être invoquée comme excuse!)

Je trouve, personnellement, qu’il possède un talent certain dans la maîtrise de l'écriture : le chatouillis du verbe et la transparence de la clarté; encore que tout ce qui est mordant ou croustillant n’est pas systématiquement vrai! Reconnaissons lui, aussi, une perspicacité assez tranchante dans l'abord des thèmes et sujets qu’il traite (tout ce qui fait la différence et qu’on est en droit d’attendre du bon Journaliste!), mais les relents d'opposant politique sont très forts dans ses articles et autres productions, par conséquent sapent sérieusement sa crédibilité en tant que Journaliste ?tenu au  respect d’une certaine déontologie et d’une certaine éthique pour satisfaire un objectif d’information juste et équilibrée du public?. Il le sait mieux que moi, n’est ce pas?

Très amicalement, je lui suggère d'être plus réaliste : la Realpolitik a ses avantages ?même si Mr Diop sait, aussi, en mesurer les inconvénients) et de ne pas craindre de dire qu’il prend part au jeu avec délectation et rage en tant qu'acteur politique car le Journaliste, lui, est un arbitre du jeu politique il ne prend pas part au lynchage politique! Je ne dis pas lynchage médiatique, ce qui est fort différent. Je m’explique!

LE LYNCHAGE (Soot ou Sootsotoo en sénégalais) suggère, comme à l’origine, l’idée d’un groupe homogène (gènes?) qui s’attaque à un autre, qui est différent de lui, qui n’est pas lui! Exemple : des blancs qui lynchent un noir ou un indien ou l’inverse.

Nous ne raisonnons pas ici sur la moralité ou non de cette pratique, il s’agit, ici, d’une simple description phénoménologique d’un fait social observable.

-Qu’une corporation, un groupe ou une personne «es qualité», un journaliste en l’occurrence, s’attaque au «fait politique», quoi de plus normal! Mais qu’il se substitut aux acteurs politiques et interfère dans le processus de production du « fait politique », me semble inapproprié et anormal. C’est une intrusion coupable dans un domaine réservé : élus politiques ayant reçu mandat pour s’exprimer aux noms de ceux qui les ont élus ou ayant obtenus une part plus ou moins représentative des suffrages légitimant leurs prises de positions dans l’arène politique nationale ou internationale. (Pétitions, affiliations importantes etc.)

Le « journaliste politique » a pour rôle de suivre, d’évaluer et de diagnostiquer ce rapport. Le sujet ne doit pas se confondre à l’objet. C’est un préalable incontournable sous peine de fausser le jeu en déréglant tout le système. Ce dérèglement mène très certainement au chaos : Moralité : le chaos ne profite à personne! Moralité de la moralité, le chaos nuit à tous!

C’est le travail du Journaliste, cependant, que de décrire, d’analyser et de commenter, à son aise, ce qui se déroule dans le champ politique et pas seulement ! C’est à cela que consiste la tâche et la fonction du journaliste : restituer, fidèlement, au public ce que l’activité politique et sociale  produisent quotidiennement.

La Presse, et donc, le journaliste est un acteur du système institutionnel global d’une entité donnée : les institutions (matérialisées ou non) dans l’ordre étatique.

A l’image d’un arbitre dans un match de football,  Le journaliste ne doit pas faire de l’activisme politique à l’intérieur du champ qu’il est censé analyser : le sacro-saint principe de neutralité le lui interdit.

Voilà, succinctement, les contours balisés du quatrième POUVOIR que constitue la Presse. Toute autre velléité ou revendication doit s’expliquer, se justifier et se légitimer ; et ce n’est pas inutile de rappeler, à ce stade, que la liberté de chacun s’arrête là ou commence celle des autres .C’est un vieil adage tant de fois martelé mais, hélas, peu de fois bien intériorisé  par tous.

Quel amateur de football, par exemple, ne serait pas scandalisé de voir l’arbitre d’un match s’emparer volontairement du ballon pour aller marquer un but dans l’un ou l’autre camp! Ou même de suggérer manifestement à l’un ou l’autre des joueurs d’une équipe donnée, de se laisser tomber dans la surface de réparation du camp adverse pour lui accorder un penalty lui offrant, ainsi, l’opportunité d’avoir un ascendant sur ses adversaires ?

Il est évident qu’aucun amoureux de ce sport ne tolérerait une telle situation et que tous se rebelleraient, à coup sûr, contre de tels manquements à la loi et à l’esprit de compétition sportive.

C’est pourtant le comportement qu’adopte Mr. Diop à l’intérieur du champ politique national qu’il est censé arbitrer : il participe au lynchage entamé par la «classe politique» avec ses habits de journaliste ! Oubliant qu’il n’en faisait pas partie!    

C’est le lieu, à présent, de faire la part entre plusieurs concepts qui, pour être voisins, n’en sont pas pour autant différents, et méritent, de ce fait, d’être éclaircis afin qu’il ne subsiste plus, dans l’entendement d’aucun de nous, la moindre possibilité de confusion ou d’amalgame.

Nous aimons et soutenons l’arbitrage impartial, par la presse, du jeu politique ! Car l’arbitrage impartial c’est bien, c’est beau et c’est utile ; il se déroule en fonction de règles strictes, connues par avance de tous. C’est ce que nous chérissons car c’est cela le Civisme.

L’immixtion partisane, de la Presse, dans la compétition politique nous l’abhorrons, le pourfendons et le condamnons sans réserve, sans compromission aucune, car c'est mal, c’est moche et c’est  inutile de la part d’un Journaliste. C’est une ingérence fautive qui crée une forme de vandalisme menant directement à la dilution des frontières et au final favorise l’instauration d’un climat d’anarchie.

Le Vrai Journaliste n’est pas un anarchiste (Antiautoritaire) ; c’est une tautologie que de le dire mais au point ou en sont les choses avec Mr Diop, je me vois obligé d’en arriver là!

Le journaliste digne de ce nom doit éviter ces travers et ces tentations. Il doit rester constant dans le respect du choix qu’il a opéré librement, clairement et qu’il peut abandonner tout aussi vite et tout aussi librement à tout moment! Mais il ne doit plus, le cas échéant, se réclamer de cette noble et nécessaire profession.

Le choix est donc libre à la condition qu’on s’en tienne à l’une ou l’autre option. On ne peut tolérer qu’un journaliste passe inconsidérément d’une situation à l’autre en bafouant les règles de précautions les plus élémentaires (La déontologie).

-Soit on est Journaliste, et Mr. Diop en a sûrement les aptitudes, je n'en doute pas une seconde, je dirais même qu’il est assez doué pour cela. Il doit par conséquent s’en tenir à faire son job et basta !

-Soit alors on est opposant politique, ce qui est tout aussi gratifiant, légal et légitime pour tout citoyen soucieux du mieux être de son peuple et c’est probablement le cas de Mr. Diop, il doit dans ce cas, également, en assumer complètement, toutes les conséquences en toute responsabilité.

Pour avoir mis en lumière les risques et les dangers de la démarche de Mr. Diop (confusion des rôles : activisme politique et journalisme politique), je lui recommanderais de mettre fin à ce jeu de duplicité : ombres et lumières par ce que ce n'est pas de bonne combine pour lui, et il n’en tirera pas davantage un meilleur parti ; le pire est que ce n'est même pas glorieux vis à vis de ceux qui l’aiment et le respectent (j'espère qu’il me comptera du nombre de ceux la)

A présent qu’il connaît mon ambition pour lui, je me permets de l’apostropher en ces termes :

-VOUS N'ETES PAS UN POLTRON, vous ne les piffez certainement pas! La couardise, n’en parlons même pas! Je le sais! Je le sens!

De grâce, ne vous cachez plus derrière ce bel habit de Journaliste (neutralité oblige!) pour poser des actes qui ne sont rien d'autres que ceux d'un simple mais non moins brave opposant!

Vous en avez et le droit, et la liberté et l’étoffe. Exercez ce rôle d’opposant à visage découvert, en pleine lumière, comme tout bon citoyen.

Cependant si votre qualité de journaliste vous tient particulièrement à cœur au point que vous ne puissiez pas vous en passer, eh bien, comme direz l’autre, affublez-la de l’épithète « engagé !» ou « militant !» Ça a existé des « journalistes militants !» ou des « journalistes engagés !», ça date d’une époque révolue mais cela a bel et bien existé dans un passé plus ou moins récent. La plupart d’entre eux finissaient, dans bien des cas, d’ailleurs, par occuper le poste de ministre de l’information ; après le triomphe de leur cause…bien attendu! 

-Allez ouste! Ne restez plus caché, sortez  de l’ombre, dites-nous à quoi vous vous engagez et pour qui vous militez. C’est beaucoup plus confortable pour tous : la pénombre ne sied à personne!

« Laqatu, ku bañ ñu giss la wala ñu xam’mal la moo koy def » 

Et depuis je comprends

Ecoutant la clameur

D’où venait l’âpre chant

Le doux chant des rameurs.

Le Chant des Rameurs

Birago Diop

poête sénégalais

(1906-1989).

 

Bruxelles, 02/07/08

[email protected]

 Belgique


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Lyns - #1

S'il Ne Restait Que Sérigne M'backé N'diaye Comme Homme Politique Au Sénégal Pour Prétendre être à La Tête De Notre Pays, Je M'y Opposerais De Toute Mon Intelligence, Tant L'homme Est Mal éduqué, Irrespectueux ! C'est L'"intérêt Et L'estime Que Je Porte En La Personne Du Président Wade Qui M'avait Poussé à écrire Une Lettre, Quelques Jours Avant La Présidentielle De 2012 Pour Lui Faire Par De Mon Soutien Désintéressé à "son", Notre Candidat, Abdoulaye Wade Avec Quyi J'ai Eu L'honneur De Discuter En 1990 Dans Ses Locaus à Paris Devant Alioune Badara Niand. Mais, Curieusent, Ce Mopnsieur N'diagne Ne Dégnât Même Pas De Me Repondre, Alors Que La Lettre était En Recommandé ! Depuis Lors, Cela Ne M'empêche Nullement De Continuer à Dire Que Le Départ De Wade A été Une Grande Perte Pour Le Sénégal Et L'afrique! Monsieur M'backé N'diaye Qui N'a Certainement Pas Mon Cursus, A Peut-être Imaginé Que Nous N'étions Que Des "guéwéls" Au Sens De Quémandeurs Comme Le Font, Dans Notre Société Woloff Les Niénios, Teugs, Laobés, Et Autres !

le Mardi 18 Septembre, 2012 à 14:10:25RépondreAlerter

Ob - #2

Bayil Doul Mbacke Ndiaye

le Mardi 08 Décembre, 2015 à 23:33:37RépondreAlerter

Uroy - #3

Un M'bakhe N'diaye Peut En Cacher Un Autre

le Samedi 28 Décembre, 2013 à 20:33:13RépondreAlerter

Uroy - #4

Un M,backhe N'diaye Peut En Cacher Un Autre

le Samedi 28 Décembre, 2013 à 20:35:58RépondreAlerter

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