Le Blogs de : Mbacké Ndiaye

Se désolant du fait que l’Histoire échoue invariablement à se répeter, certains malins génies, hommes politiques en général, ne peuvent se priver du plaisir de la faire bégayer chaque fois qu’il s’agira de pointer un doigt accusateur à l’endroit de certains de leurs concitoyens  pour mieux les pousser au ravalement, à la déchéance ou plus cyniquement encore pour, lâchement, les assigner au banc avilissant du purgatoire politico-social !

Les Démocraties occidentales veulent elles faire de leurs composantes musulmanes les nouveaux « dhimmi » des temps modernes ?

Pour la grande majorité d’entre nous, l’anachronisme de ce principe moyenâgeux ne fait l’ombre d’aucun doute. Et nous, tous, savons que, si l’on y prend garde, cette idée tendra à devenir de moins en moins saugrenue. Et pour cause !

Bien que moralement insoutenable, elle semble, de facto, lentement s’imposer à nous en comparaison et  à la lumière du climat de suspicion qui prévaut ces derniers temps quasiment partout en Europe. C’est une déchéance mais qui, quoiqu’on en pense, reste très politiquement plausible; entendu qu’on n’attend pas des hommes politiques qu’ils soient cohérents. Ce n’est pas là un de leurs traits caractéristiques favoris, loin s’en faut !

Avec l’électro choc de la brûlante actualité, beaucoup de musulmans sont gagnés par la peur et le désœuvrement. Postés en embuscade, les hommes politiques en question, bien souvent amoureux des extrêmes, semblent se délecter à les contraindre, comme qui dirait, à faire profil bas.

Subissant dans leur âme ce nouveau trauma, les musulmans sont  contraints, subrepticement, à s’engouffrer, bien malgré eux, dans la voie de l’acceptation de la condition de « dhimmi » !

La dhimitude est un concept politique Mohammadien né de sa volonté sécuritaire et de son attachement à une justice distributive, elle fut appliquée principalement aux juifs et chrétiens vivant parmi la majorité musulmane du temps de la splendeur de Médine, la ville-Etat et capitale  Lumineuse d’un  prophète triomphant.

En effet, dans sa volonté d’encrer la nouvelle "entité politique" qu’il vient de fonder par suite de la "conjuration de Médine" au début de l'An I de l'Hégire, le prophète Mohammed avait instauré un système politique érigé sur l’ouverture et la tolérance : liberté de culte, droit à la différence. De nombreux versets coraniques ainsi que diverses anecdotes contenues dans la Siira attestent de cette offre de co-habitation pacifique.

 L’Etat de Médine, dont Mohammed était le chef suprême et " législateur unique ", je dirai même l’impérium car il ne représentait pas moins que la "Loi " elle-même ( maa attaakum ar rassoulou fa khuzhuhu wa maa nahaakum 'anhou fantahou), était un Etat multiethnique et multiconfessionnel. Il y’avait là des noirs, des perses, des  juifs, parmi une majorité d'arabes qui peuplaient l’enceinte privée du prophète et participaient, tous, à la prise de décision.

Cependant si la postérité doit reconnaitre à Mohammed son ouverture d’esprit et sa volonté claire de créer une communauté humaine fondée sur le principe de fraternité, celle-ci ne s’appliquait, cependant, que de manière restrictive à ses seuls coreligionnaires (al muslim akhul muslim)

Les autres communautés religieuses notamment juive et chrétienne étaient régies par un autre mécanisme de protection garantissant la sécurité et le droit à la participation aux affaires de la cité contre le paiement d’une taxe dont le montant est fixé par l’autorité politique musulmane, en l’occurrence le prophète Mohammed lui-même !

C’est donc l’acceptation de la condition de dhimmi, c'est-à-dire d’infériorité et d’inégalité des droits, (que l’on comprendrait aujourd’hui par l’expression « citoyen de seconde zone ) qui conditionnait l’appartenance citoyenne des minorités religieuses à la société islamique du temps de la splendeur de l’islam au VII siècle de notre ère !

XIV siècles plus tard alors que l’on pensait, tous, que le principe d’égalité citoyenne (al ukhuwa devenu « liberté, égalité, fraternité) était bien encré dans les textes constitutionnels et les contextes politiques contemporains, voilà que l’on voit poindre à l’horizon les démons du passé sous la forme de la discrimination à la citoyenneté ! C'est du moins ainsi que le ressentent une majorité de musulmans d'ici.

Dans son étrange volonté de se barricader, l’Europe veut aussi, pendant qu’elle y est, se purifier en se purgeant de son surplus démographique devenu indésirable ! Et les seuls visés semblent être indubitablement les musulmans !  

L’Europe se plaint que la "greffe démographique" n’aie pas pris et on redoute qu’il n’y ait d’autres moyens que de s’en débarrasser au mieux et au plus vite.

C’est pourquoi il m’arrive de croire, parfois, que DAESH n’est rien d’autre que la reprise de ce slogan de bien sinistre mémoire : « la solution finale » mais cette fois : version musulmane !

Eh, oui pourquoi pas un Etat islamique conquis de haute lutte, au bout de plusieurs sacrifices et ensuite faciliter et organiser la déportation de tous les musulmans récalcitrants que l’Occident ne séduit plus et qui ne rêvent que d’une chose : vivre dans un Etat islamique où ce seront le Coran et la Char’ia qui constitueraient les références suprêmes.

« S’intégrer ou s’exiler chez DAESH » tel pourrait être bientôt la boutade la plus porteuse de sens et la plus en vogue dans toute l’Europe occidentale et peut être même au delà (outre-Atlantique) !

-C’est utopique !

-Oui mais c'est précisément pour cette raison qu’il ne faudrait jurer de rien !