Les symboles de la république, Un parfum de coup d’Etat ? Réponse à Mme Hilary Clinton

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Les symboles de la république, Un parfum de coup d’Etat ? Réponse à Mme Hilary Clinton

Les symboles de la république,

Un parfum de coup d’Etat ?

Réponse à Mme Hilary Clinton

 

 

Monsieur le Président de la république, ai-je bien compris ? Vous avez parlé du respect des symboles de la république… N’est-ce pas aux seuls actes que le peuple doit vous juger ? Sénégalaises, Sénégalais, un petit survol de ce début de mandat est riche d’enseignements que l’actualité brulante ne laisse guère le temps de décrypter.

 

1e Outrage au Conseil constitutionnel :

La déclaration de patrimoine a révélé que SMS est devenu multimilliardaire pendant le régime de l’alternance. L’enrichissement sans cause (sur les fonds politiques) brandi par ses anciens frères du sopi, n’a pas reçu le démenti attendu. Considérer que l’enregistrement de la déclaration de patrimoine est  un quitus de bonne conduite, délivré par le Conseil constitutionnel n’est rien de moins qu’un outrage. La première juridiction n’est-elle pas à l’opposé d’une « vulgaire » officine de blanchissement d’argent ?

 

2e Contestation de la souveraineté populaire :

Les quatre (4) conseils des ministres décentralisés dans les régions Saint-Louis, Kaolack, Ziguinchor et Diourbel ont enregistré la multiplication de promesses d’investissement. Soit un total cumulé de près de mille (1000) milliards sur trois années budgétaires, le tout sans l’adoption de la moindre loi de finance par le Parlement dépositaire de la souveraineté populaire ? Stipulation explicite de la Constitution sénégalaise dont le respect est au cœur de la prestation solennelle de serment du Président élu. Une fois installé, c’est trop facile de dire que son Gouvernement nommé avant n’est responsable que devant une Assemblée nationale élu bien après. Et qu’entre-temps l’Exécutif s’approprie le Pouvoir législatif. Un parfum de coup d’Etat institutionnel, troisième du genre : Dissolution avortée, Boycott suivi et Pleins pouvoirs de fait ! D’ailleurs le communiqué du Conseils des ministres du 02 Août 2012 est venu consacrer ce putsch, car le Président SALL a demandé au Premier ministre que compte lui soit rendu dès le mois de septembre de l’état d’exécution des mesures illégales adoptées par les Conseils décentralisés. Son forfait accompli, le Gouvernement peut savourer les vacances et renvoyer la 12e législature à ses charmantes études de rupture !

 

3e Réponse à la Secrétaire d’Etat américaine Mme Clinton :

Rappelons qu’en 1963, le Président SENGHOR a brillamment conclu sa reprise en main. En effet en 1962 le Parlement, sous la conduite de Maître Lamine GUEYE, mettra courageusement un terme aux manœuvres du Président du Conseil Mamadou DIA ; puis s’effaça fort curieusement. A la faveur des pleins pouvoirs, SENGHOR instituera un régime hyper-présidentialisé taillé sur mesure : Ce passage du régime parlementaire au régime présidentiel est en fait le premier coup d’Etat institutionnel du Sénégal indépendant. Suivra l’année 2001 qui verra le Président WADE déposer le Parlement (encore lui) au détour d’une réforme constitutionnelle conçue à cet effet. Quant au Président DIOUF (1981-2000) il se sera contenté de débarquer deux (2) Présidents de l’Assemblée nationale et un (1) Président de la Cour suprême. Bravo ! Nous pouvons bien excuser la Secrétaire d’Etat américaine Madame Hilary CLINTON. « Yes We Can » ! Vous ignorez les subtilités de la jeune démocratie sénégalaise et votre cher « modèle sénégalais » devra se surpasser. Maintenant notre cours d’histoire politique peut reprendre ses droits à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, enseigné par nos Professeurs émérites. Repartie loin des Ethiopiques avec son discours rêveur, Mme CLINTON devra méditer sur Sékou Touré, le crieur de gloire nègre dans les oreilles macabres du camp BOIRO !

 

4e Sécurité intérieure et défense nationale :

La « Territorialisation des politiques publiques » évoquée par SMS à Ziguinchor ne devrait être rien de moins qu’un changement de paradigme. Les réformes administratives et territoriales ont de sérieuses implications, tant sur la sécurité intérieure, que sur la défense nationale. Il est impérieux de prendre l’avis du Conseil de sécurité intérieure. D’autant plus que la Casamance est une région naturelle sénégalaise coincée entre deux (2) pays étrangers dont le soutien fait souvent l’objet d’un chantage diplomatique.Cette sorte de discontinuité territoriale entre le nord et le sud du pays est défi hautement stratégique. C’est ce qui valut à la Casamance une administration particulière par l’autorité coloniale française. L’abbé Diamacoune SENGHOR se sera vite engouffré dans la brèche pour revendiquer une indépendance, consacrée d’après lui par le fait colonial. La domination politico-religieuse mandingue, l’impérialisme français et les abus en tout genre ont eu raison du pacifisme diola. La paix est une spécificité culturelle diola. Toute réorganisation du commandement territorial doit être articulée avec les impératifs sécuritaires et de défense nationale. Aussi le Chef suprême des armées doit-il prendre toute la mesure du haut commandement, notamment dans ses aspects politiques, diplomatiques et stratégiques : l’indivisibilité du territoire national  est en jeu. Un Peuple un But une Foi.

 

Alhamdoulillah ! Pas un soupçon de complot à l’horizon malgré ces «affaires» alarmantes orchestrées autour de la voyance. Qui voudrait abattre le régime du Président Macky SALL ? Personne, je suppose. Cependant la succession d'alertes réelles ou virtuelles mérite des enquêtes approfondies. La fonction de veille et d’investigation est plus que nécessaire dans cette atmosphère de folles rumeurs putschistes dans la sous-région, encouragées par une géopolitique marquée par les conflits bissau-guinéen, casamançais et malien. Sénégalaises, Sénégalais, l’Etat veille-t-il ? Amen vivement !

 

M. Momar Idrissa NDIAYE, Professeur LETFP/Thiès

http://momaridrissa.seneweb.com/


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