Pour L’honneur Et L’amour De La Patr....
Samedi 29 Juillet, 2017
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Pour ne pas trémousser entre les questions morales et la théorie du complot, j'outrepasse les béatilles de cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre en occupant les médias nationaux depuis plusieurs semaines.
Aujourd'hui, je vais axer mon analyse sur les paramètres d'une gestion de crise. Pour ceux qui se poseront la question de la légitimité que j'ai pour en parler, ma réponse sera simple : c'est mon travail en qualité d'expert dans la filière sécuritaire.
L'heure est grave et la question qui doit nous préoccuper et surtout les autorités politiques est celle-ci : comment sortir de cette crise ?
Quelle que soit la nature de la crise, le processus de gestion de crise se décompose en plusieurs étapes.
___ Qualification de la crise
Dans la définition contextuelle même d'une crise, on parle d'une rupture dans le fonctionnement normal d’une organisation ou de la société, résultant d’un événement brutal et soudain, qui porte une menace grave sur leur stabilité voire sur leur existence-même.
Dans le cas de l'ex-affaire "Adji Sarr/Ousmane Sonko" et je pèse bien mes mots, les incohérences et la manière dont le dossier a été géré, ont conduit à une crise politique ayant un caractère brutal et soudain. Ceci même est l'élément déclencheur qui appelle une réaction urgente de la part de toutes les forces vives de la Nation.
Les manifestations qui se déroulent partout dans le pays traduisent une somme de frustrations et de colères d'un peuple notamment d'une jeunesse qui se sentent trahi et délaissé à son triste sort.
La typologie de la crise que nous vivons actuellement au Sénégal est très complexe. La rupture qui a conduit au dysfonctionnement de la société se situe à plusieurs niveaux : politique, religieuse et sociétale.
Pour traiter ce type de crise et éviter le chaos, il faut analyser et comprendre les autres étapes.
___ L'urgence d'une réunion interministérielle et l'activation de la cellule de crise
Du fait de
son intensité et parce qu’elle affecte plusieurs secteurs ministériels, la
crise peut nécessiter la mise en œuvre d’une réponse globale de l’Etat. Afin
d’améliorer la coordination de l’action des ministères, l'État doit activer
rapidement une cellule de crise et confier la conduite opérationnelle à un
comité de pilotage (COPIL) composé de ministres et d'autres autorités désignés
en fonction de la nature des événements. En principe, il s’agit de porteurs de
voix, des ministères concernés ainsi que d'experts capables d'apaiser les
tensions en appelant au calme.
La cellule de crise peut-être constituée de quatre sous-cellules :
• la cellule « situation » dresse un état des lieux de la crise en s’intéressant notamment à ses origines, à son impact matériel et humain ainsi qu’à ses conséquences potentielles ;
• en complément, la cellule « anticipation » identifie tout événement pouvant compliquer la gestion de la crise et propose des actions pouvant être mise en œuvre en conséquence ;
• une fois le diagnostic réalisé, la cellule « décision » examine les propositions d’action produites par les cellules « situation » et « anticipation » et prend des décisions pour la conduite de la crise. Elle donne également les directives nécessaires à la mise en œuvre des décisions prises et s’assure de leur exécution ;
• la cellule « communication » élabore un plan de communication adapté et pilote l’ensemble des actions du dispositif de communication. Le plan de communication permet notamment d’informer la population sur l’événement et les mesures prises. Par ailleurs, il favorise la diffusion des recommandations nécessaires.
Malheureusement, dans la crise actuelle que vit le Sénégal, jusqu'à présent ces sous-cellules ne sont pas au rendez-vous ce qui complexifie davantage sa gestion. L'État du Sénégal a loupé des étapes en tentant de régler directement la crise par la force. Cette étape utilisée doit se tenir en parallèle des étapes citées précédemment. Elle se nomme "gestion opérationnelle" et sa mission principale est de contenir les foules, éviter au maximum les dégâts matériels et les dommages collatéraux.
___ Bilan et sortie de crise
La dernière étape consiste au bilan et sortie de crise.
Il n'est pas toujours aisée de déterminer la sortie de crise. Une crise peut avoir des rebondissements en fonction des décisions prises. La ligne de conduite doit être analysée en prenant en compte toutes les revendications. C'est par là suite qu'il faut trancher avec stratégie pour éviter une crise dans la crise.
Pour notre cas et à mon humble avis, l'État du Sénégal gagnerait plus à calmer le jeu et éviter la confrontation avec un peuple jeune déterminé et en colère. Pour éviter que les manifestations continuent ce week-end, il faut :
ü - Laisser Ousmane Sonko rejoindre son domicile avec ses avocats plus sommation (convocation) à venir répondre lundi aux horaires indiquées. L'itinéraire pourra lui être communiqué et encadré,
ü - Libérer les autres détenus sauf motifs valables et transparents,
ü - - Sortir du mutisme et parler au peuple sénégalais avec un discours d'Homme d'État soucieux du devenir de la Nation,
ü - Laisser la justice faire son travail sur l'affaire déclencheur avec la plus grande transparence pour que la vérité triomphe.
Pour l'amour de ma patrie voici ma contribution pour que la paix revienne.
Vive le Sénégal !
Bathie Ndiaye, un citoyen concerné...
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