A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE.

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A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE.

 

« Le couard, le froussard, le pleutre et le poltron se prévalent toujours d’une fausse témérité pour évacuer leur peur viscérale. »

Monsieur le Président de la République, les mêmes questions déjà posées dans mes précédentes contributions s’imposent à nouveau. Quel est votre véritable problème ? Qu’est-ce-qui ne tourne pas rond chez vous ? Lors de votre séjour festif, coûteux , futile et inutile dans la capitale française que vous semblez beaucoup apprécier et ou vous vous sentez très à l’aise, retranché dans un chapiteau abusivement et illégalement installé dans la résidence de notre ambassadeur, entouré de militants triés sur le volet et motivés avec l’argent du contribuable, galvanisé par les dithyrambes de l’écornifleur Mbaye Peekh qui n’a plus d’âme, parce l’ayant vendu à vos prédécesseurs, vous avez cru devoir tenir un discours plein de propos comminatoires à l’encontre de vos concitoyens. Ce meeting politique inapproprié s’est tenu dans un endroit censé ne pas abriter de telles rencontres, parce qu’incarnant la République que nous partageons sans distinction d’une quelconque appartenance politique, religieuse, confrérique ou partisane. Encore une fois, comme vous en avez l’habitude, vous avez piétiné, dévalorisé, humilié, bafoué et chahuté la République dont vous aviez le devoir constitutionnel  et l’obligation morale de préserver l’honneur, la dignité et la sacralité.

Monsieur le Président de la République, évoquant la situation politique de notre pays, vous avez profité de la tribune qui vous a été opportunément et si facilement offerte pour vous en prendre à l’opposition et au-delà de celle-ci, de manière subtile, insidieuse et peu courageuse à l’ensemble de votre peuple. Au lieu d’une analyse profonde, responsable, objective et lucide des enjeux de l’heure en cette veille des élections locales que vous avez la charge d’organiser pour qu’elles soient transparentes, libres et démocratiques, vous vous êtes lancé dans un discours d’autoglorification plein d’un narcissisme de mauvais aloi. On peut tout simplement constaté que vous n’avez pas osé vous adresser directement à vos adversaires en les citant nommément, vous contentant d’allusions qui ne trompent guère sur les destinataires de vos menaces. A la grande surprise et à l’immense déception de tous vos compatriotes, vous avez tenu un discours pas du tout honorable et peu flatteur pour un  Président de la république censé incarner l’unité nationale et la cohésion sociale, censé être le fédérateur de nos divergences, de nos différences et de la diversité de notre peuple. Piqué par on ne sait quelle moche, doutant toujours de vos fonctions,  alors que vous êtes à votre neuvième année de magistère, vous avez cru devoir rappeler, maladroitement, inopportunément et ridiculement votre statut et les prérogatives y afférentes. Vous avez donné la très mauvaise impression de douter  de votre légalité et de votre légitimité, à juste raison d’ailleurs.

Monsieur le Président de la République, vous avez osé déclarer, sans sourciller, que personne n’a pu vous intimider alors que vous n’étiez pas encore Président de la république et que ce n’est pas aujourd’hui que vous l’êtes que vous allez céder à toute forme d’intimidation. Faisant totalement fi et ignorant entièrement Allah Le Tout-Puissant, Maitre de l’univers et de nos pauvres destins d’êtres ignorants et insignifiants, manquant de modestie et d’humilité dont on dit que c’est une forme affinée et raffinée de l’intelligence, vous avez affirmé ,avec une arrogance démesurée relevant de la mégalomanie, que vous détenez le pouvoir et la force et qu’à ce titre personne ne peut vous intimider. C’est une façon, on ne peut plus claire, nette et précise, de faire comprendre aux Sénégalais  que vous êtes omnipotent et disposez de tous les moyens et leviers nécessaires et indispensables pour régenter le pays selon votre  bon vouloir. Pour vous, nous devons tous nous soumettre à votre impitoyable férule ; n’aviez-vous pas déclaré qu’il faut gouverner le Sénégal par la dictature ? En réalité, sans vouloir le montrer, vous sur la défensive.

Monsieur le Président de la République, vous vous trompez lourdement d’époque et de pays. Vous vous trompez quand vous pensez pouvoir imposer le système de votre ami Denis Sassou Nguesso au Sénégal. Ce qui apparaît nettement dans votre nouvelle bourde discursive, c’est votre penchant maladif, votre propension morbide, votre tendance pathologique à la violence ; cela transparaît dans vos discours et apparaît dans vos actes. Les exemples sont légion pour étayer la véracité de nos propos, il n’est que d’évoquer votre honteux forcing à Fatick. Tous ceux qui vous connaissent, vos amis d’enfance et vos compagnons politiques, notamment ceux du Parti démocratique sénégalais doivent s’esclaffer de rire devant vos fanfaronnades et vos rodomontades, vous qui êtes d’une timidité paralysante et inhibitrice.  Vous n’avez jamais réussi quelque ose par vos seules et propres initiatives, jamais vous n’avez été une foudre de guerre. Cessez donc de jour au caïd, au dur à cuire, alors que tout le monde sait qui vous êtes réellement ; votre ancien maitre et nouvel allié Idrissa SECK n’avait-il pas dit que vous êtes un poltron, un très grand poltron ? Il est très bien placé pour le dire. Vous avez été à son service et sous son autorité pendant des années. Vous avez toujours eu besoin d’une présence tutélaire, d’une béquille pour pouvoir entreprendre quelque chose, vous avez toujours fui l’adversité frontale, même étant Président de la République.

Monsieur le Présidant de la République, à Paris vous avez été décevant avec une prestation lamentable, pitoyable. Franchement vous n’avez pas été à la hauteur de vos fonctions dont vous semblez ignorer la dignité, l’éminence et l’importance. Votre discours a été d’un prosaïsme de très bas niveau ; on avait l’impression d’écouter un roturier de basse extraction sociale qui se querellait. Bon sang, vous êtes le Président de la République ; un rappel nécessaire pour vous faire comprendre que vous devez vous imposer certaines contraintes et certaines exigences pour ne pas dévaloriser votre statut et surtout pour ne pas humilier la République. Vous semblez ne pas pouvoir vous départir de votre caractère vindicatif et revanchard, la rancune et la rancœur vous submergeant toujours. ; vous devez faire montre de tenue et de retenue, de classe et de noblesse autant dans vos propos que dans vos actes de tous les jours.  En parlant de noblesse, votre propre beau-frère nous a informé que du sang noble ne coule pas dans vos veines ; il a du faire les enquêtes et les recherches nécessaires pour s’enquérir de vos origines avant de vous donner sa sœur en mariage.

Monsieur le Président de la République, si aujourd’hui vous occupez la station présidentielle, vous le devez à deux choses. D’abord au Président Abdoulaye Wade qui, pour l’heure, souffre d’ingratitude et de maltraitance de la part de votre régime. Il vous a fait la courte échelle à plusieurs reprises alors que vous n’étiez ni le plus méritant ni le plus compétent ; vous lui devez votre ascension fulgurante, de simple cadre à Petroseni au perchoir de l’Assemblée nationale. Ensuite, vous avez bénéficié d’un premier entourage composé d’hommes de valeurs, chacun d’eux incarnant des qualités que vous n’aviez pas. Des hommes courageux, audacieux, intelligents et très compétents qui vous ont poussé à oser ; on pourrait citer, entre autres,  Alioune Badara Cissé, Moustapha Lo, Moustapha Diakhaté et Mbaye Ndiaye. Sans ces hommes intrépides, ces compagnons des années de braise, vous ne seriez jamais Président de la République. Qu’ont-ils récolté en retour de leur loyauté, de leur engagement et de leurs sacrifices, le bannissement.

Monsieur le Président de la République, à Paris vous avez fait un aveu e taille et des révélations graves. Vous avez reconnu avoir cautionné des listes parallèles au sein de votre coalition, alors que tous Sénégalais vous ont entendu dire qu’il ne saurait question que des militants dressent des listes parallèles sous peine de sanctions. Vous avez cité les exemples de Kolda et Bignona sans oser évoquer le cas de Dakar dont la liste parallèle a reçu votre onction. Votre comportement est incompréhensible et inadmissible et semble du « njucc-njacc » dont vous avez été un adepte dans un passé pas lointain de par vos propres aveux.  Vous  vous êtes impliqué à fond dans ces élections locales, choisissant vous-même les candidats, alors que vous aviez déclaré à New-York que vous ne vous impliquerez pas dans ces joutes locales, votre combat se situant ailleurs. Les Sénégalais ont vraiment un gros problème avec votre manque de constance, vos discours erratiques et insaisissables. Le constat est sans appel, votre parole est instable, variable, fluctuante, flottante, volatile, ne valant pas un seul kopeck. Un proverbe nigérian dit ceci « Un homme qui ne respecte pas sa parole est le pire des hommes ». Les Sénégalais souhaitent avoir un Président qui soit le meilleur des hommes.

Monsieur le Président de la République, votre discours de Paris ne fait que confirmer ce que je disais sur votre conception du pouvoir qu’il faut analyser sur trois niveaux. D’abord, vous avez une conception féodale du pouvoir qui vous amène à considérer vos concitoyens  comme des sujets corvéables et malléables à souhait et à volonté sans droit à la parole ni possibilité de remettre en cause vos décisions ; ensuite, vous avez une conception jacobine et très centralisatrice du pouvoir ou tout doit partir de vous pour revenir à vous, vous considérant comme l’alpha et l’méga de la vie publique ; enfin,  une conception manichéenne qui voudrait classer vos compatriotes en deux catégories, ceux qui sont vos partisans et qui bénéficieront de tous les avantages que peut leur offrir la république et ceux qui n’adhèrent pas à vos choix et qui seront considérés comme  des ennemis qui doivent subir votre colère et être privés de tous leurs droits.

Monsieur le Président de la République, les Sénégalais sont unanimes à constater que chaque fois qu’il y a risque d’embrasement pour prenez notre avion pour vous éloigner du pays laissant votre peuple à son propre sort. Certains de vos compatriotes assimile cela à de la fuite ; ce n’est pas, disent-ils, la posture ni l’attitude que l’on doit attendre d’un chef, d’une autorité En réalité, vos actes de courage sont rarissimes qu’ils paraissent inexistants. Nous vient à l’esprit votre visite chez Serigne Bara pour solliciter son intercession auprès du Président Wade qui vous accusait de blanchiment d’argent. D’après les témoignages de personnes présentes, vous y aviez versé des torrents de larmes, pleurnichant comme un bambin, au point d’avoir épuisé vos réserves lacrymales ; le marabout a du vous tapoter l’épaule avec insistance en  vous suppliant de ne plus pleurer, parce qu’un homme ne doit pas pleurer quelles que puissent les difficultés à affronter. Il a été remarqué que de tous les compagnons lutte du Président Wade, vous êtes pratiquement le seul à n’avoir jamais inhalé de gaz lacrymogène, à n’avoir pas été arrêté ni fait la prison. Cela témoigne d’une chose, votre art de l’esquive.

Monsieur le Président de la République, l’analyse de votre discours et de votre champ lexical, montre à suffisance que vous dans un registre belliqueux, dans une logique de confrontations et dans une dynamique d’affrontements. Vous dites que vous avez le pouvoir et la force ; détrompez- vous vous n’avez ni pouvoir ni force. Le pouvoir dont vous semblez vous prévaloir ne vous appartient pas en propre, il vous a été délégué par le peuple souverain de manière précaire et révocable ; il en est de même des forces de défense et de sécurité qui ne sont point votre propriété, elles ont tout simplement été mises à votre disposition pour remplir correctement la mission que vous  devez remplir au nom du peuple et pour le compte du peuple. Aussi, ces forces de défense et de sécurité doivent-elles être à coté et aux côtés du peuple dont elles sont issues ; c’est vous-même qui disiez « L’armée doit, en toutes circonstances, être républicaine et se ranger du côté du peuple ; elle ne doit pas obéir à des ordres illégaux. »

Monsieur le Président de la République, offrez moi l’opportunité, à travers la présente, de m’adresser à nos vaillantes forces de défense et de sécurité pour leur demander de bien  analyser votre discours ou  vous semblez leur dire qu’elles sont votre propriété. Elles doivent refuser de se voir traitées ainsi, une forme de réification dégradante et se dire qu’elles sont l’émanation du peuple souverain. Le Président est certes leur chef mais point leur maître et elles ne sont pas ses esclaves. Comme je n’ai  eu de cesse de le leur rappeler avec une insistance à valeur pédagogique, les forces de défense et de sécurité n’ont pas prête un serment d’allégeance au Président de la République, elles ont prêté un serment d’allégeance à la constitution. La constitution est la voix du peuple qui prime sur toutes les voix. Je tiens à rappeler une vérité historique jamais remise en cause, aucune force publique, aussi puissamment armée soit-elle, aussi lourdement équipée soit-elle et quels que soient ses effectifs, ne peut contenir la furie déferlante et massive d’un peuple déterminé à se libérer des chaines de l’oppression, de l’exploitation et de l’humiliation. A bon entendeur salut.

Monsieur le Président de la République, nous savons tous que l’objectif principal de votre régime est d’empêcher le sieur Ousmane SONKO de participer à l’élection présidentielle de 2024. Il est, pour l’heure, considéré comme l’opposant le plus virulent, un ennemi qu’il faut abattre par tous les moyens. C’est pourquoi, je ne saurais trop recommander à ce dernier d’être très vigilant, d’être en alerte maximale et permanente et, surtout , de relever au plus haut point le niveau d’efficacité et d’organisation de sa protection rapprochée et  de sa sécurité de manière générale. Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, le sieur Ousmane Sonko cristallise l’espoir de beaucoup de ses compatriotes, notamment les jeunes et à ce titre il doit pouvoir bénéficier d’un large réseau de soutien et d’une grande chaîne de solidarité, pour qu’en synergie avec d’autres leaders politiques et des membres de la société civile, puisse se développer une dynamique populaire qui conduira à la chute du régime actuel et à l’avènement d’une nouvelle ère  offrant de nouvelles possibilités et différentes offres de gouvernance. Il appartiendra aux Sénégalais de choisir celui qu’ils souhaiteraient voir à la tête du pays.

Le pouvoir au peuple, les servitudes aux gouvernants. TERMINUS 2024.

 

Dakar le 16 Novembre 2021.                      Boubacar    SADIO

                                                     Commissaire divisionnaire de police de

                                                     Classe exceptionnelle à la retraite.


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