Khadimoul khadim : Premier chantre de la Négritude et intercesseur des opprimés

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Khadimoul khadim : Premier chantre de la Négritude et intercesseur des opprimés

 

Ce soir, j'ai encore profité du silence et de la solitude de ma chambre pour tremper mon précieux calame dans l'encre de la sincérité et de l'objectivité avant d'apposer ces mots, fruits d'une observation empirique très approfondie. En effet, il faut être atteint de cécité intellectuelle pour ne pas constater de visu que l'arrivée de Cheikh Ahmadou Bamba sonne comme une bouée de sauvetage et une exception sublime pour avoir inculpé aux Africains en général et Sénégalais en particulier une identité socio-culturelle fondée sur un ensemble de valeurs et de coutumes propres au peuple dont il s'autoproclame l'ardent défenseur. Serigne Touba aura été incontestablement le premier défenseur de l'identité noire avec un enthousiasme certain et débordant, mais surtout avec cette fierté absolue. Et d'ailleurs, je me permettrai, ici, de paraphraser André Malraux en 1966, à Dakar, que : Pour la première fois un noir tient entre ses mains périssables le destin de tout un peuple

 

En relisant son magistral livre "Les itinéraires du paradis" ( Masâlikul jinân ), au-delà de l'élégance la plus aboutie ainsi que la richesse la plus infinie sur le plan esthétique, nous découvrons avec une indicible admiration que Serigne Touba était bien avant les écrivains du mouvement de la Négritude, le premier à revendiquer son africanité sur le plan vestimentaire ( Touba est une ville où on a honte de s'habiller en costume et cravate et surtout s'exprimer en Nassarane car borom Touba savait pertinemment que : Parler une langue, c'est supporter le poids d'une culture), sur le plan académique ( la création d'une université sur fonds propres)........

Dans les itinéraires du paradis, le cheikh affirme sans ambages que la connaissance n'est nullement l'apanage d'une race, d'une peau ou d'une appartenance géographique. Ce livre peut être considéré comme une cinglante réponse aux fervents défenseurs de l'assimilation et de l'acculturation. Malgré l'important dispositif déployé, Touba est l'une des rares villes à résister à cette influence étrangère en continuant de garder intact le riche legs de son fondateur convaincu qu'il est l'intercesseur : Je suis l'intercesseur qui protège contre l'enfer. Je jure au nom de Dieu que les richesses ne peuvent me corrompre. (Cheikh Moussa Kâ : Le cycle de l'océan).

 

C'est parce qu'il a trouvé une société profondément acculturée   et aliénée assise sur des valeurs occidentales, voilà pourquoi Cheikh Ahmadou Bamba a entamé un vaste programme de vivification des dogmes de l'Islam (entendu comme une religion qui prône l'égalité, lutte contre l'arbitraire et les excès et où l'individu est stratifié en fonction de sa vie et non sur la base de ses origines sociales). Voilà toute la quintessence de cet attachement indescriptible des dignitaires comme Cheikh Babacar Thiargane, Serigne Mor Mané, Serigne Aliou Diouf, ainsi que l'ensemble des Talibés car pour eux : Bamba détient nos âmes depuis l'appel historique d'Allah (Cheikh Moussa Kâ : Le cycle de l'océan).

 

Mouhamed Diop

 Professeur de Français

[email protected]

77 215 99 88


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