La France : le souffre-douleur des africains francophones

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La France : le souffre-douleur des africains francophones

"L'intellectuel est la conscience de sa société. Il doit dresser la force morale de son engagement contre la montée de tous les périls" (Jean-Paul Sartre).
Une réflexion est très souvent au service de l'actualité et la mienne voudrait effectivement s'inscrire dans cette dynamique.Il est unanimement reconnu que l'esclavage et la colonisation ont été une vaste entreprise de spoliation et de vol, une tragédie inqualifiable et un mal absolu qui a privé l'Afrique de ses "bras valides et ses esprits fertiles" occasionnant ainsi un retard sans précédent dans tous les domaines. C'est aussi une vérité de la Palice que l'esclavage et la colonisation ont été un "crime contre l'humanité" (Emmanuel Macron), une vaste entreprise de nihilisme et de néantisation de l'africain pour reprendre le président français lors de son séjour en Algérie.
Pendant ces quatre (4) siècles, l'Afrique a subi les pages les plus sombres de son histoire par un impitoyable prédateur  décrit par René Maran dans Batouala : Tu bâtis ton royaume sur des cadavres. Quoique tu veuilles, quoique tu fasses, tu te meus dans le mensonge. À ta vue les larmes de crier. Tu n'es pas le droit mais la force. Tous ceux à quoi tu touches, tu le consumes.
Il est aussi vrai que le colon a été à l'origine du renversement de l'ordre établi par la chefferie traditionnelle et la perte à jamais de l'âge d'or. C'est pourquoi d'ailleurs le Souverain Pontife lors de son périple à Dakar n'avait pas manquer de "battre sa coulpe" pour ce génocide qui est une gravissime violation des droits de l'homme et des principes fondamentaux de la révolution française dont la Métropole se réclame être la véritable gardienne. Il est aussi connu de tous que ces quatre siècles ont été une vaste mafia orchestrée minutieusement pour voler les matières premières.Aujourd'hui nul ne conteste que certaines parties de l'Algérie sont à jamais détruites car ayant été l'objet d'essais nucléaires.La liste est loin d'être exhaustive... Le colonisateur est parti depuis bientôt 60 ans pour la plupart des états africains.
 Qu'avons-nous fait de cet héritage ?Quelle est notre part de responsabilité pour apporter un cinglant démenti à Hegel qui pensait à tord que l'Afrique est un continent dans l'enfance et surtout à Joseph Conrad qui voyait l'Afrique comme Le cœur des ténèbres?Pourquoi malgré le départ de la France sommes-nous le lieu des trois (3) Parques mortelles ( guerres, épidémies et famines) selon les mots de Malthus ?Pourquoi de 1970 à 2002, l'Afrique a été le théâtre de 35 guerres avec 7 millions de morts, 3 millions de réfugiés et 20 millions de déplacés ?Pourquoi entre africains, on continue d'instrumentaliser le religieux et l'ethnicité pour asseoir bassement nos viles ambitions pouvoiristes ?Pourquoi existe-il seulement ici le dutch disease ( la malédiction du pétrole)?Pourquoi l'Afrique est le terreau fertile de l'économie criminelle ( drogue, trafic d'armes..) ?
En mon intime conviction, je crois que la France n'est en rien responsable du l'incurie dans la gestion nos deniers publics, de la corruption galopante, du non-respect des droits de l'homme et de la prévarication de nos ressources.Je ne pense pas non plus que la France soit responsable de ces présidents à vie qui, pour se maintenir au pouvoir, n'hésitent pas à tripatouiller et tuer pour rester au trône.La métropole n'est pas à l'origine de l'accaparement de nos richesses par une minorité corrompu et une majorité qui s'enfonce dans la pauvreté et le dénuement.
Ce que l'on constate pour le regretter amèrement, c'est cette politique d'improvisation, du tâtonnement, du pilotage à vue et du colmatage teintées d'une vraie culture de la médiocrité et de la dissipation depuis hélas nos indépendances . .N'est-ce pas la crise de l'intelligence pour reprendre Michel Crozier ?
Je demeure fondamentalement convaincu que nous sommes arrivés à un point de non-retour où chacun d'entre nous doit interroger sa conscience pour savoir sa part de responsabilité et surtout mettre  un terme à cette fuite de responsabilité qui consiste toujours à mettre sur le dos des autres l'origine nos propres infortunes.En synergie, nous sommes capables de vaincre le signe indien car nous devons être : Le maître de notre destin et le capitaine de notre âme  pour paraphraser William Ernest HenleyPour terminer : Face à l'orage, sous le grondement des tonnerres et à la lueur des éclairs qui précèdent la foudre, nous devons rester debout Jean Jaurès.
Mouhamed DiopProfesseur de français
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