Le billet de Baaba : Vivre avec son temps…

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Le billet de Baaba : Vivre avec son temps…

 

 

L'histoire des hommes et des femmes qui peuplent une contrée, pour un temps déterminé, est rythmée par la transmission de témoin entre les générations. Us et coutumes, Savoirs, pouvoirs et avoirs sont des attributs cessibles et transmissibles à l'infini !

 

Un processus de renouvellement incessant des usufruitiers de la terre qui incite, «  Ceux qui réfléchissent », à une haute conscience du temps qui passe, ainsi qu'a la conscience aiguë de la précarité des choses de la vie.

L’éternité n'est pas de ce monde. Ce qui est étonnant c’est d'entendre encore des gens en douter malgré les allers et retours incessants de la ville aux cimetières ! Jusqu’au jour où arrive notre tout d’y aller sans retour…

 

Cela étant j’ai, de plus en plus, le sentiment de voir le temps  s’accélérer ! La sensation vertigineuse d’une aspiration vers un avenir qui nous exige de nouvelles postures si nous voulons jouer notre partition…temporelle ! Et la phrase de Frantz Fanon qui résonne et claque comme un rappel pressant de l’inéluctable alternance générationnelle  : «  Chaque génération doit, à travers une relative opacité trouver le sens de sa mission, la remplir ou la trahir. »

 

C’est sous rapport au temps qui passe que je souhaite interpeller mes gens ! Ceux des rêves inassouvis du « Grand Soir ». Ceux avec qui j’ai partagé passion et amour pour ce pays, ses paysans et pasteurs, ses ouvriers. Je parle de tous ceux qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes, dans des conditions extrêmement difficiles, pour nourrir l’espérance jusqu’ici inextinguible d’une Afrique nouvelle, décomplexée et conquérante !

 

Où êtes vous «  Camarades des siècles d’incendie ? » Que sont devenus nos mots d’ordre et le sens de nos engagements primordiaux ? Que sommes-nous devenus à l’entame du crépuscule de nos jours ?

 

Allons ! Camarades ! Allons-nous regarder, impassibles le temps nous avaler, l’Histoire s’écrire sans nous ?

 

Oh ! Que non !

 

Nous dénoncions l’impérialisme, le colonialisme,  l’exploitation de l’homme par l’homme, le fachisme et ses avatars…Ces maux ont-ils été éradiqués ? La Révolution aurait-elle triomphé partout ? Les injustices sociales, raciales et économiques sont-elles abrogées  ? Camarades ! Répondons sans faux fuyants ni usage abusif de la dialectique à des fins malhonnêtes !

 

Pendant que certains d’entre nous ressassent, avec nostalgie des passés peu glorieux quant au fond, nos enfants piaffent d’impatience en nous posant des questions simples :

 

-        Comment avez-vous pu nous faire naître sur ce  Continent si riche et pourtant appauvri par l’incurie de ses élites ?

-        La corruption endémique,  les systèmes éducatifs obsolètes et anachroniques,

-        L’exode rurale vers le mirage de villes non préparées à accueillir une jeunesse mal formée,

-        L’abandon de filières entières de l’économie réelle au profit d’éléphants blancs sortis du mirage de maquettes en 3D.

 

 Au même moment des microentreprises performantes dans la Fintech voient le jour.   Visibles sur la plupart des réseaux sociaux, des milliers de jeunes sénégalais entreprennent dans plusieurs domaines porteurs dans l'indifférence générale.

 

 Paradoxalement ces réseaux sociaux (aujourd'hui décriés par certains bien pensants) favorisent la mise en relation et la visibilité de talents qui seraient restés confidentiels.  Cette visibilité accélère la mutualisation de leurs moyens par une jeunesse qui en veut.

 

Que préparent les pouvoirs publics pour assurer à cette jeunesse une entrée en fanfare dans la révolution numérique et l’économie du Futur ? Dès à présent ? Beaucoup de discours. Peu d’actes fondateurs et déterminés !

 

Le fond de notre  problème ne serait-il pas le passage de témoin, incontournable entre une génération vieillissante et une jeunesse exigeante ? Avec ses maladresses et ses excès,  j'en conviens!

 

La voie de la Raison serait que l'expérience des uns servent à éclairer le chemin des autres. Il est vain de chercher à ce que le présent de nos enfants ressemble à notre passé. Quant à leur avenir, il leur appartient!

 

Alors, à quand un véritable sursaut national pour redéfinir un projet de société qui réconcilie les générations de notre pays autour d’un véritable projet de Refondation de nos priorités,  ainsi que d’un agenda de réformes en profondeur de nos institutions ? Comment redéfinir des mécanismes de gestion et de transmission du pouvoir, mais surtout d’impulsion du dynamisme créateur de notre jeunesse, notre seul avenir ?

 

Nous serait-il définitivement interdit de rêver et d’inventer notre avenir hors de Bretton Woods et de ses programmes ?

 

Où êtes vous Camarades ? Un vaste et dernier chantier vous appelle !

 


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