Le Commissaire Boubacar Sadio pilonne encore Macky

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Le Commissaire Boubacar Sadio pilonne encore Macky

      A SON EXCELLENCE MACKY SALL

« C’est clair dans l’esprit des Sénégalais que vous allez solliciter un troisième mandat ; mais, il doit, tout aussi, être clair dans votre esprit qu’ils vous le refuseront, dussent-ils y laisser leurs vies »

Monsieur le Président de la République, ne prenez pas, comme certains de vos affidés essayeront de vous y pousser, mes propos liminaires, comme des menaces ; oserais-je menacer l’homme le plus puissant du pays, le gardien de notre constitution, le chef suprême des armées, Sa Grandeur Macky Sall ? Que nenni, moi un simple commissaire de police, de surcroît, à la retraite. Considérez mes propos d’entame, comme une intention saine de vous mettre au fait de l’existence et de la confrontation, dans notre pays, de deux volontés opposées et in conciliables et de deux logiques en nette et totale contradiction. S’agissant des volontés, il y a, d’abord, la vôtre ; vous qui, manifestement, cherchez et tentez d’imposer au peuple sénégalais, une troisième candidature pour un troisième mandat interdit par les dispositions pertinentes, claires, limpides et précises de la constitution présentement en vigueur dans notre pays et qui stipulent, sans équivoque, que « Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs ». A l’opposé, il y a la volonté inébranlable  et légitime de la très grande et forte majorité des Sénégalais qui entend faire respecter la loi et empêcher quiconque, serait-il le Président de la République, de violer la constitution.

Monsieur le Président de la République, quant aux deux logiques, il y a d’abord la vôtre qui montre et démontre, à suffisance, que la finalité de votre démarche actuelle est de conserver voire de pérenniser votre pouvoir, surtout qu’il y a en perspective les mannes pétrolières et gazières que, pour rien au monde, vous ne voudriez céder  avant d’avoir joui et profité des premières retombées économiques et financières. Vous êtes dans une logique d’accaparement et de confiscation de nos ressources naturelles, propriété commune et indivise de tous les Sénégalais dont, particulièrement, ceux des prochaines générations. Au rebours de votre logique, il y a celle du peuple qui voudrait emprunter une autre et nouvelle voie, une nouvelle façon de gérer la chose et les biens publics, une nouvelle approche dans la mise en place des différentes politiques publiques privilégiant l’intérêt général sur les options égoïstes et personnelles. Comme il est facile et aisé de le constater, il y a une véritable ligne de rupture entre les choix opportunistes des dirigeants et les orientations stratégiques souhaitées par le peuple qui voudrait avoir des gouvernants  soucieux et guidés uniquement et exclusivement par le développement réel de leur pays et par l’épanouissement intégral de leurs populations.

Monsieur le Président de la République, aujourd’hui, votre intention de solliciter un troisième mandat est plus que manifeste, il est évident ; vos nombreux et divers actes que vous êtes en train de poser l’indiquent clairement et ne laissent aucun doute sur vos véritables intentions malgré vos précautions oratoires et votre discours sibyllin. Après avoir puni sans état d’âme certains de vos partisans honnêtes et véridiques qui ne faisaient que reprendre ce qui semblaient être vos convictions d’alors, en déclarant de manière sincère que vous n’êtes pas éligible pour un troisième mandat, voilà que, malicieusement, et dans le cadre d’une stratégie mûrement réfléchie, vous lâchez la bride aux nouveaux hérauts, dont des avocats fauchés et des patrons de presse stipendiés,  chargés de défendre, contre toute vérité juridique, toute logique et tout bon sens, la possibilité qui s’offrirait à vous de briguer un troisième mandat. Il est toutefois bon de rappeler que certains de vos actuels sycophantes avaient, par le passé, tenu un autre discours vous excluant de la compétition électorale de 2024.  Des personnes capables de ravaler leurs vomissures, sans le moindre frémissement, ne méritent pas d’être accueillies dans le recoin le plus puant d’une porcherie. Vous devez vous faire à l’idée que juridiquement, politiquement et moralement vous êtes définitivement exclu de l’élection présidentielle de 2024.

Monsieur le Président de la République, la confiance et l’assurance qui vous incitent à vouloir opérer un forcing pour présenter votre candidature reposent sur trois piliers, trois facteurs ou trois éléments, c’est selon. Il y a, d’abord, le soutien  indéfectible,  complaisant voire complice et évidemment coupable de vos amis, affidés et illustres membres du Conseil constitutionnel, ensuite les forces de défense et de sécurité, aujourd’hui suffisamment dotées en matériels de répression de dernière génération, et enfin les éventuels sicaires et les potentiels assassins de votre ami et fidèle compagnon  Aliou Dembourou Sow. Aux membres du Conseil constitutionnel et aux forces de défense et de sécurité, il sera adressé des messages pour qu’ils comprennent et s’approprient les enjeux de l’heure afin d’assumer en toute et pleine conscience et dignement leurs responsabilités historiques devant Dieu et les hommes. Quant aux apprentis meurtriers, devant agir sous la houlette de votre plus que frère Dembourou Sow, qu’ils sachent que le jour où ils voudront passer à l’acte pour trucider d’honnêtes citoyens qui n’auront eu que le tort de s’opposer à une violation manifeste et flagrante de notre constitution, ils trouveront en face des Sénégalais plus téméraires, plus motivés, plus déterminés, plus aguerris, plus coriaces et plus patriotes qui useront d’armes d’une létalité foudroyante qui ne leur laisseront même pas le temps de sortir de leurs fourreaux leurs fameuses machettes d’un autre âge.  Autant il s’est vanté devant ses collègues députés d’avoir toujours sous son lit sa machette, autant il doit savoir que d’autres ont constamment sous leur oreiller un pistolet ou un revolver chargé.

Monsieur le Président de la République, vous n’avez, jusqu’à présent, pas daigné condamner personnellement et publiquement les propos gravissimes de votre ami Dembourou Sow appelant à un meurtre massif de vos adversaires politiques. Votre lourd silence pourrait légitimement être interprété comme une caution morale ; ce serait vraiment triste et inquiétant. Au cours de votre dernière rencontre, vous vous êtes tous les deux autorisés de persifler sur notre religion ; votre ami Dembourou s’étant permis, sans gêne aucune, d’affirmer et de jurer qu’il est prêt à apostasier, à renier l’islam si vous le lui demandiez. IL n’a été enregistré aucune désapprobation vigoureuse de votre part, alors que de tels propos blasphématoire auraient dû être condamnés fermement avec la plus forte indignation. Ainsi, selon votre ami, vous seriez plus important que notre bien aimé prophète (PSL). Quelle abomination ! Il faut noter, pour le déplorer, chez nos dirigeants une attitude très désinvolte par rapport à l’islam, religion majoritaire dans le pays et dont ils se réclament ; il y a comme une atmosphère délétère de mécréance qui règne dans leurs milieux.

Monsieur le Président de la République, les fausses retrouvailles et la réconciliation non sincère entre Bourou ak Sow ont fini de défrayer la chronique. En l’évoquant pour la première fois, vous avez parlé de courage qu’il vous a fallu pour y parvenir. Plus qu’un simple courage, il vous a fallu ravaler, pas oublier, l’animosité viscérale, à la limite de la haine qui a toujours existé entre vous, de même que les misères que vous vous êtes faites, les saillies et autres propos malveillants que vous vous adressés, souvent, dans un cadre privé. Il vous a fallu, à tous les deux, un effort surhumain pour transcender les méchancetés que vous vous lancées. «  Ndamal Kadior » a poussé la farce à son maximum avec des applaudissements nourris, et en se trémoussant devant celui qui fut, naguère, son souffre-douleur, sa tête de turc ; qui l’eut cru ? Votre nouvelle entente n’est que de façade ; les avisés savent que vous vous détestez cordialement et que bientôt l’un va trahir l’autre, c’est une question de temps et d’opportunité. Qui vivra, verra.

Monsieur le Président de la République, permettez-moi de vous interpeller en votre qualité de « Père de la nation », gardien de la constitution, délégataire du pouvoir légitime du peuple et aussi responsable moral de toutes  les autorités publiques du pays. Il m’a été rapporté qu’une haute autorité, politique, administrative ou religieuse, je ne saurais le dire, aurait déclaré publiquement, qu’elle renonce, désormais, à faire du « Ndiouth Ndiath ». Une autorité, quels que soient son statut, son rang social, ses fonctions et ses responsabilités, qui fait une telle déclaration publiquement, sans gêne, sans honte ni vergogne, ne mérite ni respect, ni égard ni considération de la part de ses compatriotes. Une telle déclaration est d’autant plus gravissime qu’elle constitue un véritable aveu, une confession indiscutable ; cette autorité reconnaît de manière claire et explicite qu’il a toujours versé dans la tromperie, la tricherie, la fourberie , le mensonge, la duplicité, le faux,  la tortuosité ,les manigances, les expédients, les cachotteries, la malhonnêteté, l’hypocrisie, le dol et qu’il est doté d’un esprit retors et tordu avec une forte propension, certainement, à toujours manquer à sa parole et une irrésistible et pathologique tendance aux abjurations et aux parjures et, sans risque de se tromper, à la trahison. Je sollicite de votre excellence, vous qui prônez la vertu, donc l’éthique et la morale, de rappeler à l’ordre ,solennellement et vigoureusement,  à l’ordre toutes les autorités en charge d’une responsabilité et d’une mission publiques, pour qu’elles prêchent d’exemple, surtout par rapport à la jeunesse, en se gardant de faire du « Ndiouth ndiath », une pratique honnie et répugnante propre aux milieux de la pègre, des lieux interlopes de la délinquance et certains endroits crapuleux. Dans des pays plus sérieux, l’auteur de tels propos serait moralement disqualifié à se voir confier des responsabilités officielles et publiques. Malheureusement, dans notre drôle de pays, les gens en rigole, s’en délectent et même en font un sujet de distraction. Que voulez-vous, la majorité des Sénégalais est composée de personnes insouciantes, peu regardantes et pas du tout exigeantes vis-à-vis de leurs gouvernants, se contentant d’attendre d’eux de l’assistance et des aides provenant de leurs malversations.

Monsieur le Président de la République, j’entends souvent vos partisans, des journalistes à la culture limitée et des commentateurs politiques aux analyses  superficielles  vous qualifier de « génie politique », parce que tout simplement vous auriez réussi, par des manœuvres plus ou moins assimilables au « ndiouth ndiath » à obtenir le ralliement sans gloire d’opposants sans vergogne, sans éthique ni morale. Tout ce beau monde, ne cherchant qu’à vivre à vos dépens par des flagorneries et des dithyrambes, semble confondre génie politique et démon politique.  Vous n’êtes ni l’un, malheureusement ni l’autre, heureusement, bien que sur beaucoup d’aspects vos pratiques pourraient être considérées comme démoniaques. IL y a une grande différence entre un génie politique et un démon politique. Le génie politique est imbu d’éthique et de morale. Avec des valeurs  sociétales positives  toujours en bandoulière, il a comme unique objectif, principale préoccupation et seul souci le développement économique de son pays, l’épanouissement intégral de ses concitoyens, la moralisation des activités politiques et publiques, l’assainissement des mœurs et la volonté de toujours être en adéquation  rigoureuse avec la constitution de son pays dont le respect scrupuleux garantit durablement  la paix sociale. Quant au démon politique, la principale règle de son credo politique, c’est de fouler au pied tous les principes républicains, d’avoir une conduite des affaires et une philosophie d’action fondées sur des paradigmes anti sociaux tels que le « ndiouth ndiath ». Pour le démon politique, les contre valeurs ainsi que les anti valeurs constituent les seules références comportementales ; il éprouve une certaine jouissance morbide à toujours mentir, à martyriser son peuple , à corrompre les dignitaires religieux et coutumiers, à vouloir réduire, par peur de l’adversité, ses opposants à leur simple existence biologique, à instrumentaliser la justice, à stipendier la presse et à vassaliser la représentation nationale à la tête de laquelle il prend un malin plaisir à placer un vieux grabataire d’une soumission effarante, d’une veulerie déshonorante et d’une pusillanimité honteuse.

Monsieur le Président de la République, c’est vraiment inutile et peine perdue que de recruter une centaine de personnes pour rendre visibles vos réalisations. La meilleure communication est de faire sentir aux populations les bénéfices, les profits et les avantages de vos actions. Vos nouveaux chevaliers de la propagande gouvernementale auront une mission  quasi impossible à accomplir ; il leur sera extrêmement difficile de faire prendre aux Sénégalais des vessies pour des lanternes et de transformer des promesses irréalistes et irréalisables, des chimères, des virtualités et des mirages en réalisations concrètes, visibles et palpables. Quant aux éléphants blancs, ils ont totalement obéré nos finances publiques et ne nous font plus rêver, le TER, toujours à terre voire sous terre a créé de nombreux ghettos dans plusieurs localités,  entraînant la rupture des liens sociaux et imposant une distanciation physique très préjudiciable à l’harmonie communautaire .La pauvreté est passée de 46%, sous Wade, à 51% actuellement, l’indice de développement humain (IHD) est à 0,51% pour une moyenne africaine de 0,53%, on est dépassé par la Mauritanie ; le fameux de taux de croissance à démultiplié le taux de nuisance, le système de santé est agonisant avec des déserts médicaux dans toutes les régions, un plateau  médical vétuste et insuffisant, des personnels démotivés et scandalisés par un « corona –business » exacerbé au seul profit des enfants de ministres ; l’école est en délabrement avancé avec des milliers de classe en abris provisoires, des enseignants sous-estimés, nargués et, jadis, traités de criminels par une autorité ; l’assoiffe ment des populations citadines et rurales est devenu récurrent voire permanent . Du point de vue axiologique c’est la perversion des principes républicains, c’est une bonne gouvernance délibérément  chahutée avec en prime la déliquescence morale de nos dirigeants parmi lesquels on dénombre des faussaires au sommet de leur art  mais intouchables, des adeptes invétérés de Bacchus, des accrocs du chanvre indien et des drogues dures tant au niveau de la consommation que du trafic, des maquereaux  patentés ne s’intéressant qu’aux femmes mariées  et des vicieux d’une concupiscence effrénée qui jettent leur dévolu sur des fillettes à peine sorties de la puberté dont malheureusement, il deviennent les jouets et auxquelles ils livrent des secrets de la République. Né pensez-vous pas que si les sept ministres, les vingt directeurs généraux et les trois députés, constituant votre « task- force » avaient fait un excellent travail, chacun à son niveau de responsabilité et de compétence, vous n’en seriez pas là ? Vous n’auriez, alors,  qu’à exhiber leurs résultats plus convaincants que tout le bavardage, le verbiage,  la parlote et toute la péroraison qu’ils s’apprêtent à nous seriner inlassablement les jours à venir.

Monsieur le Président de la République, Il n’y a plus d’espoir, cette espérance dont le sage disait « qu’elle est une harpe à la voix douce, entendue seulement de Dieu et de celui qui en joue, mais que ces deux auditeurs ont plus de poids que l’humanité toute entière ». Cet espoir a déserté l’esprit, le cœur et le corps de milliers de jeunes qui entrevoient leur salut dans les eaux abyssales des océans dont les ressacs,  malheureusement et impitoyablement, nous rejette les cadavres sur les différentes plages. André Malraux disait que « le désespoir n’est pas une attitude morale », mais un horizon bouché ainsi qu’une absence totale de perspective  et un avenir hypothéqué  ont installé ces jeunes dans la déréliction et dans un monde d’irrationalité. Aucun discours, si puissant soit-il, aucune référence morale, si sacrée soit-elle, ne peut leur faire renoncer au voyage idyllique, même s’il se présente comme étant sans retour.

Concernant le troisième mandat, comme l’a si bien dit Mimi TOURE, c’est une question dépassée au Sénégal ; malheureusement, il y a des gens  payés par le régime, pour faire croire et instiller subtilement dans l’esprit des Sénégalais qu’il appartient au Conseil constitutionnel de trancher. Celui-ci n’a rien à dire sur une disposition constitutionnelle claire, précise et sans équivoque. La volonté du peuple est au-dessus des prérogatives du conseil constitutionnel dont la saisine pourrait constituer une grave forfaiture, parce que remettant en cause la volonté populaire  librement exprimée lors du referendum de2016 sur initiative du Président de la république.

Monsieur le Président de la République, ne vous referez pas à ce qui s’est passé en Guinée et en Côte d’Ivoire, les contextes ne sont pas les mêmes et nous n’avons pas la même histoire ni la même trajectoire politique ; et surtout ne vous inspirez ni de Alpha Condé ni de Alassane Ouattara. Des tueries ont eu lieu dans leurs pays  respectifs dans leur indifférence totale sans susciter la moindre indignation de leur part ; le sang versé ne les a pas empêchés de poursuivre leur objectif. Contrairement à eux, vous n’avez ni versé ni fait verser du sang. Au contraire, ce sont vos compatriotes qui, dans le cadre d’un sursaut patriotique, d’un engagement citoyen et volontaire pour défendre la constitution, ont accepté de verser leur noble sang, ce qui vous a permis de pouvoir trôner au Palais de la république. Pour 2024, n’acceptez pas que du sang soit versé inutilement et pas du tout souhaitable, abondamment, parce que tout simplement vous auriez, en dépit de tout bon sens, décidé de violer la constitution en sollicitant un troisième mandat auquel vous n’avez pas droit selon vos propres aveux, par la parole et par les écrits ; le sacrifice suprême des martyrs de 2012 qui vous a permis d’être Président de la république ne doit pas être vain.

Le pouvoir appartient au peuple qui en usera comme bon lui semble le moment venu ; ce n’est point un avertissement encore moins une menace quelconque, ce n’est qu’un appel à la réflexion  pour vous orienter vers une sage décision.

Dakar le 19 Décembre 2024                             

Boubacar SADIO                                                  

Commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite


 


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