Le Blogs de : alassane kitane

Il tue la mère, et console le fils. Il se montre cruel et clément, deux attributs qui s’excluent mutuellement.  Ne me rétorquez pas que c’est Dieu qui tue, je vous le concède et je n’en doute point, mais les hommes aussi sont de grands assassins. Quand on ruine d’un coup la vie qu'un homme a réussi à construire péniblement et dignement pendant des décennies pour son simple confort politique. C’est qu’on a l’esprit criminel.

Cette mère meurtrie par l’emprisonnement illégal de son fils est morte depuis longtemps. Comme beaucoup de sénégalais, elle est rongée par le chagrin de voir son fils froidement dévoré par un monstre cruel qui place le pouvoir par-dessus tout.  Impuissante, elle n’avait que ces yeux pour pleurer devant l’injustice dont son fils était victime.

La clémence devait précéder les condoléances, mais son excellence sans aisance emmêle condoléances et clémence, son cynisme me dépasse. La politique à la sénégalaise n’est pas une affaire sérieuse, sa cruauté a quelque chose qui a trait au cannibalisme. Nos politiciens ressemblent à ces bêtes qui mangent la chaire de leur propre espèce.

La morale doit investir la politique pour qu’elle ne contraste pas avec notre modèle de société qui valorise les rapports de bon voisinage.

Je viens de comprendre l’expression « mes sincères condoléances » celles-ci ne sont pas sincères.

Ousmane Gadiaga

Professeur de philosophie