Le Sénégal : un État-Nation en déliquescence

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Le Sénégal : un État-Nation en déliquescence


 

Par Mouhamed Diop

 

Pour ne pas être coupable de complicité silencieuse, j'ai le droit et l'obligation de dénoncer vigoureusement et avec la dernière énergie, ce que ma modeste conscience et mon statut d'intellectuel en quête de savoir et de sagesse considèrent comme des propos gravissimes de nature à jeter de l'anathème et du discrédit précipitant ainsi notre si cher pays vers des lendemains sombres et incertains. En effet, c’est avec une profonde et poignante meurtrissure que j'ai lu l'article du Journaliste Madiambal Diagne (une plume autorisée et très écoutée) s'attaquer avec une violence parfois chargée de haine la partie méridionale du pays en glissant dangereusement vers un séparatisme entre Nordistes et Sudistes. J'émets ici quelques réserves sur l'authenticité de tels propos visant à stigmatiser une partie du Sénégal pour y avoir séjourné et gardé de souvenirs tendres et délicieux à Sindian.

 

Sur cette même lancée son confrère halpulaar Yoro Dia appelle insidieusement les Sérères Niominka de Adji Sarr à protéger leur fille (Contre qui ? Je donne ma langue au chat).

Je passerai sous silence les lamentables et regrettables propos du député, des ministres…. 

 

Ces propos, si on y prend garde, risquent de faire tache d'huile et constitueraient un précédent dangereux pour notre cohésion nationale, notre commun vouloir de vie commune ( L.S. Senghor) qui a toujours été notre force faisant du Sénégal "Le pays de la teranga". C'est parce que la république est morcelée et fragilisée dans ses valeurs profondes qu'il a fallu aux pères fondateurs de trouver des solutions empreintes de paix durable, de tolérance et de respect mutuel.  Léopold S Senghor, Mamadou Dia et l'éminent Sociologue Raphaël Ndiaye ont trouvé Le cousinage à plaisanterie un véritable ciment de notre identité jadis meurtrières et destructrices (Amin Maalouf).

 

De surcroît, nos guides religieux, dans leur mission de propager l'islam, ont toujours privilégié la foi en Allah (Cf Bassirou Dieng dans son livre : Du Tiéddo au Talibé) l'amour du prochain. Il n’y a eu jamais dans leur homélie la moindre place à la haine ou au séparatisme car : *La haine tout comme le rejet est l'une des métastases de l'ignorance.

Le vénéré guide Cheikh Ahmadou Bamba sur son chemin à Diéewaal, à la question des populations : "Pourquoi vous ne prenez pas les armes contre le colon" ? - Le marabout leur rétorqua en ces termes : "Je préfère le pardon que m'a toujours recommandé Le Prophète (Psl) même envers ses ennemis les plus sordides".

Si Cheikh Ibrahima Niass a eu plus de talibés à l'extérieur, c'est parce qu'il a toujours tenu un discours rassembleur et prêcher la foi en Allah.

 

C'est le moment pour moi encore d'appeler à une union sacrée autour des valeurs cardinales loin des polémiques stériles et futiles dont la propagation virale infeste et infecte notre commun vouloir de vie commune car : Vivre ensemble, ce n'est pas se constituer contre celui qui n'est pas comme nous : c'est douter en commun nos identités respectives

En guise de clausule, je souhaite vivement et ardemment suite à l'appel du khalif général des mourides que les esprits se taisent, qu’il ait une recherche continue de convergence autour de ce qui nous rassemble, d’acceptation de la diversité porteuse d'une démocratie apaisée car Montesquieu a raison de dire dans son livre "Les lettres persanes" que : La justice pour autrui est un don pour tous et vouloir se séparer c'est vouloir se perdre

 

Mouhamed Diop

Professeur de français au Lycée de Salikegne

 


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