DÉBAT SUR L’HOMOSEXUALITÉ

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   DÉBAT SUR L’HOMOSEXUALITÉ

                       

M. Oumar Mboup, sur la question de l’homosexualité, vous parlez pour ne rien dire.

Papa Moussa SY

Professeur de Lettres au Lycée Franco-arabe public de Louga

 

Dans un article publié par Senactu, M. Oumar Mboup, professeur de philosophie au lycée d’excellence de Diourbel, s’est adonné à une réflexion à la fois nébuleuse et alambiquée sur la question de l’homosexualité. L’article, intitulé « L’homosexualité, question de liberté et question d’interdiction ? », est un texte qui interroge et cherche à établir des nuances sur l’interdit qui pèse sur l’homosexualité, en mettant en avant l’idée de la liberté de l’homme, présentée comme étant une valeur fondamentale.

 

Le but de l’article est exprimé dès les premières lignes, par un M. Mboup qui, n’étant ni en faveur de l’homosexualité ni tout à fait contre sa légalisation, accorde tout de même aux homosexuels le droit à la liberté et remet en cause les interdits qui pèsent sur eux. « Notre intention, écrit-il, on peut l’énoncer dès le départ, n’est pas de faire l’apologie de l’homosexualité, encore moins de rejeter la thèse admise par la majorité des sénégalais qui est celle de refuser la légalisation de celle-ci. Il s’agit, pour notre part, de se demander s’il faut réprimander, condamner avec violence et lancer une fatwa contre des homosexuels ».

 

Tout d’abord, M. Mboup, permettez-moi de vous dire que cette Fatwa, ce sont les livres sacrés, la Bible et le Coran, qui l’ont lancée en premier contre les homosexuels. Le récit de Sodome et Gomorrhes dans la Genèse en est une parfaite illustration.  « Vous livrez vous à cette turpitude que nul, parmi les mondes, n'a commise avant vous ? Certes, vous assouvissez vos désirs charnels avec les hommes au lieu des femmes ! Vous êtes bien un peuple outrancier », disait le Prophète Loth à son peuple (Sourate 7/80-81). Alors, en tant que musulman, la question ne se pose pas. Oui, il faut condamner l’homosexualité, oui il faut la réprimander !

 

Ensuite, M. Mboup, condamner l’homosexualité, ce n’est pas condamner la liberté, c’est rejeter une pratique contre-nature, un acte qui bouleverse l’ordre naturel de l’univers et qui bafoue la dignité humaine. Condamner l’homosexualité, c’est une autre façon de protéger l’humanité. Les hommes, M. Mboup, ne sont pas des êtres isolés qu’il faut séparer de leur société, de leur environnement, de leurs valeurs. La liberté humaine, sans contraintes, serait libertinage et licence des mœurs. Lorsque vous nous dites qu’il « n’est pas inutile de rappeler, que nous ne sommes pas prisonniers de nos valeurs, nous en sommes plutôt les acteurs », que voulez-vous dire ? Doit-on, sous prétexte d’évolution, de modernité, d’expression de la liberté, remettre en cause les valeurs qui nous définissent en tant que sénégalais et en tant que musulmans ? Pourquoi l’acceptation de toute sorte de vice et de pourriture devrait être perçue comme une ouverture d’esprit, tandis que le refus de ternir ses valeurs morales et religieuses serait un enfermement, un emprisonnement ?  Il y a quelque chose de pas logique dans ce raisonnement. Trêve de sophisme  !

 

M. Mboup, vous présentez la condamnation de l’homosexualité comme une contradiction lorsque vous arguez : « on ne peut pas au nom de valeurs humaines condamner des humains ». Si on suivait votre raisonnement jusqu’au bout M. Mboup, notre société ne condamnerait personne et accepterait toutes sortes de crimes, du plus vil au plus barbare. Car ce sont bien les humains qui sont auteurs de viols, de meurtres, de vols, de corruptions, de fraudes, d’actes sexuels contre-nature et j’en passe. Pour protéger nos valeurs humaines, serait-il alors inapproprié de les condamner juste parce qu’ils seraient humains ?  A cette question, bizarrement, vous semblez vous-même apporter une réponse quand vous dites : « Condamnons tout ce qui est contraire à notre humanité : racisme, xénophobie, esclavage, génocide, violence, barbarie… ». Mais sachez, M. Mboup, que l’homosexualité aussi est contraire à notre humanité. Ajoutez-la à cette liste !

 

Enfin, M. Mboup, le Sénégal ne sera pas un tombeau des libertés, rassurez-vous. Mais il ne sera pas, non plus, le berceau de l’homosexualité. Nul besoin de tours et détours, de tournures embrouillées et sophistes, pour tenter de colorer à l’arc-en-ciel une pratique qui s’inscrit totalement aux antipodes de nos valeurs religieuses, culturelles et humaines.

 

Papa Moussa SY

Professeur de Lettres au Lycée Franco-arabe public de Louga


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