Pour une approche poppérienne de la question du vaccin Astra Zenica

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 Pour une approche poppérienne de la question du vaccin Astra Zenica

Selon les informations, neuf pays auraient suspendu leur campagne de vaccination Astra Zenica contre la propagation du coronavirus.

Le Sénégal devrait-il suivre l'exemple ? Y aurait-il des informations non divulguées sur le vaccin Astra Zenica ?

Il va sans dire que beaucoup trop de contradictions ont accompagné ce vaccin depuis sa découverte jusqu'à sa mise en circulation. Mais, la contradiction est-elle vraiment une démarche scientifique ? La science rime-t-elle avec la prudence ? Trente cas de thrombose sur cinq millions d'Européens vaccinés suffisent-ils pour disqualifier ou invalider le vaccin Astra Zenica ?

Pour mieux rendre intelligibles ces questions, une redéfinition de la science devient plus que jamais nécessaire pour lever le voile sur cette affaire vitale.

La science est une démarche et une activité rationnelle et objective qui part du fait au fait par l'idée grâce à ses lois qui lui permettent d'aboutir à des connaissances et des résultats exacts, universels et vérifiables partout et par tous sans distinction de race ou d'origine. Elle est antidogmatique. Les vérités et résultats scientifiques sont provisoires dans la mesure où la vérité d'aujourd'hui remplace celle d'hier et sera elle-même remplacée par celle de demain, plus vraie, plus plausible et plus valable. Ainsi, le vaccin Astra Zenica peut-il faire exception à la règle scientifique ? Le vaccin est-il assez confronté à la réalité du virus ?

Vu sous cet angle, les pays qui ont suspendu ce vaccin ont-ils raison ?

Pour Popper l'attitude scientifique doit être critique. De ce fait, la prudence concernant ce vaccin est une attitude normale. Selon lui, l’expérimentation n'est pas suffisante pour affirmer la validité ou la scientificité d'une théorie ou d'un résultat scientifique. De ce fait, l’expérimentation ne suffit pas pour déceler les avantages et les inconvénients d'un résultat scientifique. Dès lors, des tests empiriques s'imposent comme une nécessité pour mesurer les effets secondaires ou la possibilité de la réfutabilité du dit vaccin. Ceci justifie pourquoi Popper pense que la possibilité de la réfutation est un critère impératif de la scientificité d'un résultat scientifique. Ainsi, tout résultat scientifique est réfutable et provisoire. Ceci sous-entend qu'un résultat prouvé ou homologué reste aussi réfutable dans le sens où celui-ci n'a que l'âge de ses moyens dirait Bachelard. En réalité, chaque conclusion scientifique porte des zones d'ombres qui empêchent l'accès à la perfection. Autrement dit, la corroboration du vaccin ne signifie pas qu'il est prouvé définitivement puisque d'autres recherches ou effets secondaires détectés après la prise peuvent le disqualifier.

Seulement, il ne faut pas oublier que c'est de l'humanité qu'il s'agit. Le moment est certes grave car la pandémie semble de plus en plus inarrêtable. C'est ce qui fait que nous avons tous peur. Cette peur nous incite a chercher le moyen de l'éradiquer une bonne fois pour toute. En ce moment tous les protocoles d'homologation semblent bouleversés par cette précipitation et la course au prestige et a l'économie. Les puissances se bousculent à qui le premier. Et c'est cette concurrence qui empêche l'objectivité et installe la précipitation. De même cette bataille installé le sabotage, en ce sens que chaque puissance dénigre les performances de l'autre. On ne joue pas avec la vie ni avec la dignité humaine. Le corps humain n'est pas un objet. Ni le prestige, ni l'économie ne doit impiété sur la santé. La médecine doit avoir pour vocation de repousser les frontières de la mort. Le médicament en principe doit soigner et non pas nuire, ou ruiner nos âmes. Il est déraisonnable d'inoculer des corps étrangers dans l'organisme humain sans savoir les effets secondaires qui risquent de s'y ajouter. Rappelons qu'il s'agit de science elle ne doit pas tâtonner. Quant aux pays africains, ne versons pas dans la précipitation. C'est bizarre de voire que chez nous tout est question de politique. Juste pour ce vaccin tous les président et juste pour des raisons politiques veulent en disposer afin de soigner leur image. Que l'on ne se trompe pas de combat encore fois. Notre urgence se trouve ailleurs... 


Madame Diama Badiane

Professeure de philosophie 


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