PETROTIM : La spirale du mensonge continue

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PETROTIM : La spirale du mensonge continue

LA SPIRALE DU MENSONGE CONTINUE

1. Le ministre conseiller, celui qui porte la parole du Président, prétend que même si le Président commandite un rapport de l'IG sur l'attribution d'une licence à PETROTIM, il a d'autres sources d'information qui lui auraient permis d'avoir une lecture plus nette de la situation, et de savoir si oui ou non cette opportunité est à saisir... Une telle déclaration est un parjure, une offense à nos institutions. Cela voudrait dire que Monsieur le Président de la république fragilise l'IGE, crée un Etat dans l'Etat (celui officieux et celui officiel). Pour quelqu'un qui niait l'existence d'un tel rapport, ça n'a rien d'étonnant (comme disent les Anglais « un mensonge en procure souvent un autre ») mais ce serait dangereux d'avoir à la tête du Sénégal, un homme censé être le garant du bon fonctionnement de nos institutions, et qui, au lieu de cela, les fragilise ! Si c'était vraiment pour tirer d'affaire ce régime qui s'est empêtré dans ce labyrinthe d'affaires nébuleuses, il a été contre-productif. Ce qu'il a avancé comme argument pour absoudre le président pourrait dans certains pays être considéré comme un parjure de la part de ce dernier.

2. Et quand la journaliste de TV5 l'interpelle sur la présence de Aliou Sall dans une sphère de décision, il baragouine et nous sort un traumatisme "karimien" faisant référence à la nomination de Karim Wade à une station controversée et très sensible. Il prétend que tous les autres Présidents ont eu un membre de leur famille dans les sphères du pouvoir. Quelle mauvaise foi ! Nous avons donc élu un président en 2012 pour qu'il fasse la même chose que ses prédécesseurs! Encore que pour Macky, c'est doublement plus grave : d'abord parce qu'il a construit son patrimoine politique sur la base de la dénonciation d'une gestion familiale des affaires publiques ; ensuite, parce qu'avec lui, il y a le frère, le beau frère, l'oncle, les amis de la famille, bref, une véritable oligarchie qui gère les affaires de l'Etat.

3. Interpellé sur la signature par le président du décret d'approbation favorable à la société de son frère, Monsieur Kassé (tel Mohammed Said al-Sahhaf durant la guerre du golf) nous sort une explication qui frise le ridicule. C'est parce qu'ils ont fait l'expérience des conséquences d'une rupture abusive et unilatérale de contrat (faisant maladroitement référence à l’affaire Kumba Resources qui réveille d’ailleurs l’affaire Arcelor MITTAL). C’est ce qu’on appelle comparer des éléphants à des grenouilles. Comment peut-on redouter les conséquences judiciaires d’une rupture de contrat dans une affaire où il n’y avait pas encore de contrat effectif ? Est-ce que réellement ce Monsieur prépare ses sorties médiatique ? Pour Macky Sall, il suffisait simplement de se fonder sur le rapport de l’IGE pour envoyer balader les associés de Aliou Sall.
4. D’ailleurs ceux qui se rappellent les explications de Macky Sall à l’époque de la concertation sur le pétrole à Diamniadio doivent être complètement déboussolés par les absurdités débitées par le ministre conseiller sur TV5. Dans une vidéo qui circule encore sur la toile, Macky avait pensé justifier son choix pour PETROTIM en arguant de la non compétitivité du potentiel pétrolier sénégalais. Autrement dit, pour justifier la rapidité avec laquelle il aurait sauté sur la première offre que le hasard aurait voulu qu’elle vienne de TIMIS, Macky rappelle qu’aucune grande compagnie pétrolière ne s’intéressait à l’exploration du potentiel sénégalais. On ne peut qu’avoir peur pour notre pays, face à un tel argumentaire : car si c’est comme cela que notre pays est gouverné, alors nous sommes embarqués dans une aventure périlleuse.

Nous pensons, en ce qui nous concerne, que quelle que soit la valeur du potentiel minier et pétrolier d’un pays, la vocation d’un Etat responsable n’est pas de s’en servir comme prétexte pour brader les ressources arguant qu’il est lassé de vendre son produit. Les Affaires qui touchent aux ressources naturelles ne concernent pas seulement une ou deux générations : c’est un patrimoine que nous devons partager avec nos descendants. Nous avions à l’époque, théorisé le principe d’un moratoire sur le pétrole et le gaz. Il faut en extraire une partie, investir dans d’autres secteurs et laisser aux générations futures la possibilité de développer des technologies capables de l’extraire ou de trouver (pourquoi pas ?) d’autres usages de cette ressource.

Avec El Hadji Hamidou Kassé, on a l’illustration du proverbe américain qui dit « celui qui règne par la presse périra par la presse ». Macky Sall est une sculpture médiatique.

Alassane K KITANE
Professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès
Président du Mouvement citoyen LABEL-Sénégal


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