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Par Khalifa Dia, Professeur de Philosophie

 Aujourd'hui, la pandémie du coronavirus n'épargne aucun pays. En effet, l'infiniment petit a fini d'installer la psychose, la phobie voire la folie collective dans le monde entier. Cette maladie a entraîné une crise multiforme et variée qui a fondamentalement chamboulé tous les secteurs de la vie. Ainsi, elle a déstructuré les économies les plus puissantes et celles des pays pauvres et constitué en même temps une menace pour l'existence humaine. Tout se passe comme si l'humanité semblait perdre ses repères car tout ce qu'on croyait acquis et définitif devient subitement dérisoire. C'est pourquoi nous sommes en droit de nous poser la question de savoir si nous inaugurons l'ère de la fin de l'histoire dont parlait Francis Fukuyama et le des systèmes alternatifs. C’est dans cette perspective que le Covid-19 nous invite à un questionnement existentiel. Qu'est-ce qui est à l'origine de ce mal ? Est-ce une punition divine ou la vengeance de la nature sur l’homme ? Comment devons-nous envisager l'avenir ? Quels sont les enseignements à tirer de ce séisme historique ? Aujourd'hui, nous vivons dans un monde vulnérable et fragile face à un virus rebelle qui défie l'homme. Dans tous les cas, après cette crise rien ne sera plus comme avant. Ainsi, force est de reconsidérer la vision de l'avenir et la conduite globale des affaires humaines.              Je pense qu'au sortir de cette crise, le monde doit fondamentalement changer de paradigme en insistant sur les points suivants : 

1. Repenser la gouvernance politique et économique mondiale.

2. Redéfinir les relations entre pays nantis et pays pauvres.         

3. Plaider pour un nouvel ordre mondial qui devra renforcer la résilience de tous les pays.            

4. Replacer l'humain et l'humanité au cœur des relations internationales car « il n y'a de richesse que d'homme ».         

5. Prendre conscience des limites objectives de la science car cette dernière est incapable de percer tous les secrets de la nature. Mieux, ce mal défie les limites de l'intelligence humaine en ce que la science n’a pas encore découvert le remède à cette pandémie. L’Afrique, en ce qui la concerne doit réinventer autrement et mieux son avenir en faisant appel à des stratégies de développement qui privilégie l'humain au détriment du matériel sauvage, de la solidarité à l'égoïsme, l'unité à la dispersion. Au sortir de cette épreuve, l'Afrique doit prendre ses responsabilités en refusant le diktat de l'Occident et la politique de la main tendue mais en se positionnant comme membre à part entière de la communauté internationale. Cela est possible grâce à une mobilisation intelligente de nos ressources intellectuelles et naturelles. J'invite les Africains que nous sommes à faire notre introspection en vue de repenser notre vivre ensemble en partant de nos spécificités. 

Khalifa DIA, socio-philosophe Louga