SUPPLIQUES POUR UNE RÉDEMPTION DE LA FEMME AFRICAINE

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SUPPLIQUES POUR UNE RÉDEMPTION DE LA FEMME AFRICAINE


 

L'histoire retiendra que la femme est restée toujours enchaînée ce mars 2021. Qui oserait dire ou penser qu'au 21ème siècle, la femme serait toujours enchaînée dans des chaînes politiques, culturelles, sociales, éducatives, sportives, économiques, etc. L'heure est venue pour nous les femmes de se lever et de dire Non ! Non à l'instrumentalisation de la femme, à la manipulation, aux abus, à l'exploitation, aux viols, aux agressions sexuelles, physiques, aux harcèlements entre autres attaques contre la femme. Ce non à toutes les chaînes de la vie n'est possible que quand on dit non à soi-même. Personne ne peut nous désenchaîner, c’est à nous de nous déchaîner d'abord.

 

La femme doit garder son statut d’antan, en ayant un comportement exemplaire, en ayant une position fédératrice, en jouant son rôle d'éducatrice...La caractéristique fondamentale de la femme c'est le ngor, le jom, le soutoureu,... Notre responsabilité est si énorme qu'on ne devrait pas jamais perdre de vue l'histoire de talatay ndeer, de Aline sitoé Diatta, de Mame Diarra Boussa, de Mame Fawade Wellé. Il n'y a pas mieux que la femme pour éduquer ! Y a t- il quelqu'un mieux placé pour apporter la joie et la sérénité dans les foyers, dans les sociétés .. Elle est le socle sur lequel repose l'humanité. Elle a la moitié de l'humanité dans une main et l'autre moitié dans l'autre main.

 

Refusons d'être des objets à la merci de certains incrédules. Ni la mauvaise articulation, ni la pauvreté, la misère, l'éducation, le milieu social ou la volonté de réussir ne doivent nous rendre vulnérables. Mais n'acceptons pas d'être des victimes. La femme symbolise l'espoir, la vie ... Aujourd'hui, toutes les femmes de tous les pays du monde doivent se lever pour matérialiser sous toutes ses formes leur indignation et leur opposition a l'oppression et la manipulation. Toute femme, devant ce fait, doit ressentir de la tristesse. Et cette situation devrait nous aider à nous éveiller, nous les femmes.

 

Nous ne sommes pas des appâts qu’on utilise pour liquider des adversaires ou pour faire les sales boulots de qui que ce soit. Il faut que les femmes se ressaisissent. Notre rôle doit plutôt consister à participer activement à construire notre pays, le monde, à donner la vie, mais pas à la détruire ou à ôter la vie. L'argent vaut-il la mort ?

 

Mais, non ! Prenons les choses en main et passons à l'action. Il est tant d'abolir l'instrumentalisation de la femme. Il n'est plus question de prendre la femme comme un objet ou comme des êtres à exploiter pour la manipulation, le chantage, la massification... Dès fois, à cause de sa vulnérabilité, son ignorance, ses ambitions démesurées, elle peut céder à la tentation. Mais, cela ne donne pas le droit d'user et d'abuser de la femme ainsi.  Cet avatar dans le monde politique et économique du mythe de la femme-objet doit être dissous pour libérer non pas seulement la femme, mais l’humanité tout entière. Il est tant d'abolir l'instrumentalisation et la chosification de la femme. Si on ne nous donne pas cette liberté que nous méritons, arrachons-la des mains de ceux qui nous oppriment et nous enchaînent. Les déclarations concernant la liberté et l'égalité entre les hommes et les femmes ne sont qu'un mirage pour nous désorienter vers l'inessentiel et les futilités. Déchaînons-nous et réveillons-nous de notre long sommeil hypnotique. Nous crions haut et fort, à l'appel de la mobilisation, de la responsabilité et de la prise de conscience. Que tous les mouvements de femmes, les associations féminines et les leaders féminins se lèvent pour dénoncer l'instrumentalisation de la femme de manière générale et surtout de la femme sénégalaise. Que ce 21e siècle soit “le siècle des lumières de la femme” de tous les pays du monde en général et du Sénégal en particulier.

Vive la femme, vive son honneur et sa dignité.

 

Sokhna Diama Badiane

Professeur de philosophie.



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