(ASSEMBLEE NATIONALE) Pour un Nouveau Type de Député

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(ASSEMBLEE NATIONALE) Pour un Nouveau Type de Député

Le fonctionnement actuel de l’Assemblée Nationale n’est pas de nature à assurer le respect et la réputation seyants à cette institution. Ils sont nombreux les observateurs au Sénégal à le penser et, la récente levée de boucliers de députés de l’opposition, lors d’un passage d’un gouvernement, est venue comme pour mieux assoir leur argumentaire.

 

Ce jour-là, après avoir longtemps tenté de perturber la rencontre période entre le Législatif et l’Exécutif amené par le Premier ministre Abdallah Dionne, les députés ont boudé la salle. Un véritable coup d’éclat qui, aura finalement tout aussi cristallisé les attentions que les interventions des membres du gouvernement et de leur chef.

 

A la vérité, c’est le genre de coup d’éclat qui ne mérite pas que comme réaction l’indignation. Car, cela nous change d’une idée largement partagée au sujet de l’Assemblée Nationale. Qu’elle est une chambre de dizaines d’élus ne servant à rien, ou tout au plus somnolant et applaudissant. Le terme « chambre d’applaudissements » a même été créé par la presse pour qualifier cet état de fait.

 

Dans un nouveau jargon, il faudra sas doute commencer à parler de « chambre d’éclat » et reconnaître qu’entre les deux, on note une évolution. Pas mauvaise. Etant donné qu’une existence de l’institution peut être notée, avec des députés qui disent non. La manière peut laisser à désirer. Chacun faisant la guerre avec les armes à sa disposition. Maintenant, on a des députés excellant dans la vindicte populaire, jadis on s’extasiait de la hauteur des échanges entre les élus du Ps et du Pds, un Abdourahim Agne d’un côté face à un Ousmane Ngom, par exemple. La presse n’était pas alors aussi développée pour rendre compte de tout, en temps réel et de façon si détaillée.

 

Pour le reste, on est quand même encore loin de ces pays où une session parlementaire ne finit jamais sans un échange de coups poing entre députés des camps respectifs. La Russie, Israël, l’Azerbaïdjan sont, entre autres, célèbres dans ce cadre. La contestation y fuse, comme on s’y attend dans toute démocratie qui se veut majeure, comme le Sénégal.

 

Vouloir alors des députés tirant toujours tous dans le même sens, sans la moindre once de contradiction serait indigne d’une bonne démocratie. Qu’on réfléchisse après sur le mode d’élection des députés, idée avancée par certains acteurs majeurs de la politique nationale comme Ousmane Tanor Dieng le patron des socialistes dans l’émission Grand Jury de la radio RFM, est une perspective à ne pas négliger.

 

Ne plus avoir que des gens mis sur les listes par la magnanimité de leurs leaders de parti, casés pour récompenser leur engagement pourrait donner un Nouveau Type de Député et faire mieux prendre en charge la préoccupation des populations, plus ou autant que celles du parti. Alors, les éclats qui remplacent les applaudissements seront sans dégâts.

 


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