(POLITIQUE ) Dialogue, Retrouvailles, Roublardises, Opportunités

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(POLITIQUE ) Dialogue, Retrouvailles, Roublardises, Opportunités

C'est le sujet du moment dans l'actualité politique sénégalaise. Après les ballons de sonde de gens désireux de jouer un rôle de médiateur (El Hadji Ousseynou Diouf, Abdoulaye Mbaye Pekh) et de proches du pouvoir (Souleymane Jules Diop, Abdou Mbow), le chef de l’Etat a dit sa volonté de discuter avec son ex-famille politique. Cependant, le contexte et l'opportunité soulèvent des interrogations. Idem pour les sujets autour desquels dialoguer.

En filigrane, il y a la crainte de voir des intérêts de la population sacrifiés sur l'autel de la realpolitik. Notamment, en commençant et surtout concernant le dossier Karim Wade, le fils de l'ex-président emprisonné pour enrichissement illicite. Sa libération à été toujours considérée par les libéraux comme préalable à tout dialogue. Le président Sall est-il prêt à accéder à cette exigence afin de voir ses ex-camarades répondre à son appel ? La concrétisation des retrouvailles passe aussi par une officialisation de l'appel du président. Ce n'est pas encore le cas. Macky Sall s'est en effet prononcé lors d'une cérémonie de présentation de condoléances, occasion d'échange de bons procédés sous nos cieux. Quelle que soit l'ampleur des divergences !

Une chose est quand même certaine : dialoguer est synonyme de concessions à faire par toutes les parties. C'est un moment de « donner et de recevoir » pour reprendre une formule célèbre du président Senghor.

Que donner ? Que Recevoir ? Évincés du pouvoir, beaucoup de ses leaders traqués dans la lutte contre l'enrichissement illicite et/ou déjà en taule comme leur candidat à la présidentielle, les libéraux n'ont eux rien à perdre. Tout est gain pour eux en cas de retrouvailles…

On ne peut pas en dire autant de Macky. Pour qui, entre autres soucis, il y a la relation avec ses alliés depuis le début dans le cadre Benno Bokk Yakaar. Qui récemment ont été soumis à un partage de l’espace avec Djibo Kâ. Sont-ils encore disposés à être délestés au profit de nouveaux arrivants, qui plus est des adversaires combattus jusque récemment ? Rien n’est moins sûr. En d’autres temps, des perspectives de ce genre auraient facilement généré des clashs. Il se trouve qu’aujourd’hui, les leaders des deux partis pivots de Benno, en dehors de l’Apr, l’Afp et le Ps, n’ont plus le total contrôle de leurs troupes. Autant dire, une obligation pour le président de chercher de nouveaux alliés ou d’accueillir les bras grandement ouverts ceux qui se présentent. Surtout que le président devra faire avec le retour en scène du patron de Rewmi, l’ancien Premier ministre Idrissa, qui lui vaut tout sauf du bien.

Tout ne pourra être cependant réussi qu’avec un savant jeu de roublardises des uns et des autres. L’essentiel étant de dialoguer, pour se retrouver… Pour la pertinence de l’opportunité, il faudra repasser.


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