Le Blogs de : Souleymane Thiam

Après le long tiraillement entre le « Oui » et le « Non » par médias interposés, le référendum est entré dans sa phase active avec la campagne. Il ne reste plus que quelques jours aux différentes positions pour convaincre les Sénégalais encore sceptiques.

En l’état actuel des choses, il faut convenir que le camp du pouvoir n’est pas tout à fait rassuré face à la poussée des partisans du « Non ».

Le contraire aurait sans doute surpris, étant donné l’occasion trouvée en ce référendum par les pourfendeurs de Macky pour aligner une batterie de rejets, critiques, attaques depuis la tenue de son discours annonçant le référendum et la non application de la réduction de 7 à 5 ans de son mandat en cours. C’était ce fameux 16 février. Les opposants, de plus en plus dans une bonne jonction, n’ont perdu aucune minute pour déterrer tout le mal qu’ils pensent du pouvoir. Ils n’ont pas non plus attendu pour investir le terrain dès le lancement officiel de la campagne.

Les partisans du « Oui » amenés par le pouvoir semblent eux timorés voire frileux, malgré une campagne d’affichage visible dans d’innombrables endroits de Dakar pour appeler à voter « Oui », sans compter le grand rassemblement présidé par le président au Grand Théâtre lundi 7 mars courant.

Toutefois, la promptitude avec laquelle ce dimanche 13 mars le président a instruit son chef de gouvernement d’intervenir, avec la rondelette somme de 10 millions, pour la diffusion en direct d’un combat de lutte très attendu par le public, ce que n’envisageait pas le promoteur, atteste d’une volonté de charmer un potentiel électoral. Ou en tout cas, de ne pas en rajouter à un registre de mécontentements déjà fortement fourni.

Sera-ce efficace et payant au bout du compte ? Il ne reste plus que moins d’une semaine pour le savoir. Mais face à un peuple qui a fini de comprendre l’utilité de la carte électorale et réalisé deux alternances en 15 ans, sans le moindre dégât, s’inquiéter est un sentiment fort justifié.

La spirale mortelle fait escale en Côte d’Ivoire. Après le Mali et le Burkina Faso, c’est en Côte d’Ivoire que les terroristes ont attaqué, précisément dans la ville de Grand Bassam, à une quarantaine de kilomètres d’Abidjan. L’attaque a fait une vingtaine de morts dans la cité balnéaire, première capitale de la Côte d’Ivoire. Le scénario est le même qu’à Bamako et Ouagadougou : le ciblage de zones à forte fréquentation, d’Occidentaux notamment, pour en compter le maximum parmi les victimes. Et, il faut avoir été dans ce site pour mieux mesurer le dessein funèbre des terroristes. Pendant le week end, bien des Ivoiriens y ruent pour décompresser. En plus des touristes venant profiter des plages et du soleil.

Les prévisions n’ont finalement pas eu tort, annonçant Abidjan et Dakar comme prochaines cibles, après les capitales malienne et burkinabé. Un seul mordre dès lors : vigilance et prudence ! La spirale mortelle rode toujours.