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C’est en prélude au grand Magal de Touba prévu le 1er janvier 2013 que le comité d’organisation a organisé la 2ème édition du forum consacré à cet événement.

L’esprit entrepreneurial mouride qui est très répandu devrait servir de modèle de développement pour le Sénégal. Cette idée a été véhiculée lors du forum du Magal de Touba. « Il s’agit de faire en sorte que le style de management Mouride, qui est reconnu comme étant efficace, puisse servir de modèle dans la gestion des entreprises », ont laissé entendre les organisateurs du forum. Chez les mourides en effet, il existe une force motrice du travail qui, bien dupliquée dans les différents segments socio-économiques du pays permettra d’atteindre l’émergence à très court terme en attendant d’entrer de plain-pied dans la liste des pays développés. Le culte du travail chez les mourides est connu. C’est un véritable sacerdoce. Aujourd’hui dans la communauté mouride, essaiment des capitaines d’industrie, des agro-businessman formés dans les plus grandes écoles. Des hommes et des femmes versés dans le commerce international qui apportent des plus-values à leur pays. Combien de milliardaires ou des gens qui sont des multimillionnaires passent leur week-end à Touba. Ceux qui s’amuseraient à faire le décompte seraient ahuris, relève un participant. Les mourides pèsent lourd au regard de leur présence dans tous les secteurs d’activités. Et le président de la République, dans son propos à l’ouverture du forum, n’avait pas manqué de magnifier la contribution des mourides au développement du Sénégal. Macky Sall avait tendu la main aux dignitaires mourides en leur demandant de l’accompagner dans sa politique agricole. De nombreux intervenants n’ont pas manqué de souligner le fait que les mourides allient à merveille la théorie à la pratique. Serigne Cheikhouna Mbacké Abdoul Wadoud, a rappelé que dans les années 1990, ce sont les disciples de Serigne Touba qui ont pesé de tout leur poids pour éviter au Sénégal une crise économique. « Pour dire que le mouridisme est une solution à la crise économique, parce que comportant en son sein, les fondamentaux du développement ». Toujours sur ce chapitre, figure le nombre impressionnant de mourides dans la Diaspora. En effet, il ne fait plus aucun doute que l’immigration des mourides a des effets positifs et socio-économiques non négligeable. « Si tout cela est possible, c’est parce que les valeurs prônées par le fondateur du mouridisme font de l’être humain, un homme intègre et travailleur », a ajouté Cheikhouna Mbacké Abdoul Wadoud. Il a aussi fait savoir que la politique du mouridisme au service de l’humanité, vise à préparer la terre, à la cultiver.

Le forum de Massalikoul Djinane a été également l’occasion de se pencher sur le modèle éducatif sénégalais. Dans ce domaine, l’impérieuse nécessité d’intégrer les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba a été soulignée. « Des dignitaires de Touba avaient posé à Serigne Saliou Mbacké le problème de l’introduction de l’école française à Touba, mais il nous fallait un modèle éducatif qui prend en compte les valeurs mourides », a souligné un des organisateurs. Le ministre de l’Éducation, de passage au forum, a plaidé pour une école tournée résolument vers la demande. « L’offre doit être en parfaite harmonie avec la demande », dira Serigne Mbaye Thiam. Avant de relever que : « le Sénégal va dans cette mouvance avec l’introduction de l’enseignement religieux à l’école élémentaire ». En outre, selon les membres de l’association Sope Touba, « la ville sainte occupe plus de 10% de la population sénégalaise, et puis leurs enfants ont droit à une éducation. Donc, il faut que les autorités pensent à régler cette question ». La balle est donc dans le camp du gouvernement.

Au plan politique, l’une des recommandations qui a été faite est de redonner toute leur place aux marabouts en tant qu’acteurs clé pour la stabilité du pays. « Nous avons constaté que les différents khalifes mourides qui se sont succédé ont contribué de façon déterminante dans la résolution des différentes crises qui ont secoué le pays. Donc, il faut leur donner toute la place qu’ils méritent ». L’assainissement de Touba a occupé une place centrale lors du forum sur le Magal. « La ville de Touba sera dotée d’un budget de 48 milliards de francs CFA destiné à financer son « schéma directeur d’assainissement liquide » », a dit le directeur de cabinet du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Moctar Diallo qui indique qu’il y aura une phase prioritaire, avec un montant de 22 milliards de francs CFA pour les eaux usées et une autre phase avec 26 milliards destinés aux eaux pluviales. Moctar Diallo a par ailleurs salué « la volonté du khalife général des Mourides qui, sans attendre la réaction des pouvoirs publics, a mis à la disposition des autorités un montant d’un milliard de francs CFA » en guise de participation au programme d’assainissement de la ville de Touba. Serigne Abdou Ahad Mbacké Gaïndé Fatma, chargé de la communication du Magal de Touba indique à ce propos : « Je pense que seul l’Etat est à même de résoudre le problème de l’assainissement à Touba. Les besoins sont si énormes et les dégâts si importants que l’implication de l’Etat est nécessaire. »

Serigne Bass Abdou Khadre, porte-parole du khalife général des mourides s’est félicité de la réussite du forum qui entre en droite ligne du Magal. Il a rappelé l’œuvre gigantesque et impérissable de Serigne Touba, le fondateur du mouridisme. Pour le marabout, son grand père a laissé un legs important à toute l’humanité. « Sur la voie du mouridisme, le concret fait partie des principes », a-t-il souligné, avant d’inviter les musulmans à se conformer au droit chemin, « seul gage de plénitude sur terre ». Lui emboîtant le pas, Cheikh Mouhamadou Lamine Bara, fils de Cheikh Maty Lèye Mbacké le khalife général des mourides a estimé qu’il est temps que les musulmans s’approprient l’œuvre de Serigne Touba. « Nous devons garder jalousement cet héritage », a-t-il insisté.

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