À Mbougar: y a qu'à faire comme tout le monde

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  • Article ajouté le : 05 Vendredi, 2021 à 21h11
  • Author: Birame Ndiaye

À Mbougar: y a qu'à faire comme tout le monde

En réalité, l’agitation sociale, née de l'œuvre de Mbougar, reflète le fossé culturel entre les institutions républicaines et les représentations morales. En même temps qu’elle dénonce l'hypothétique atteinte aux valeurs traditionnelles, l’opinion s’accorde laborieusement sur la sacralité des libertés publiques. Ce paradoxe témoigne du cafouillage idéologique qu’impose la recherche schizophrénique d'équilibre. Eh oui ! L’acceptation des différences est pourtant une pièce maitresse dans le dispositif du modèle de démocratie libérale, engloutie et indigeste jusque-là.

C’est une chose que de protéger les homosexuels de la furie des fougueux, c’en est une autre que d’encourager l’homosexualité au Sénégal. Les homosexuels sénégalais ne descendent pas de la planète mars, ils sont œuvres et produits semi-finis des structures familiales bien de chez nous.

Nous pouvons plaider, nous investir contre la tenue de "gay pride", empêcher la banalisation des déviances sexuelles et s’opposer à la légalisation des actes contre nature, il y va d’un engagement pour le respect et la conformité à des référentiels propres. Pour autant, abandonner les homosexuels à la vindicte populaire, c’est compromettre le droit à la sécurité pour tous les citoyens.

Au nom de quoi il y a lieu d'imposer à Mbougar ses thèmes et ses prédilections? Il aurait dû choisir un sujet moins transgressif, disent ses détracteurs. Certains d'entre ces derniers diront également que l'apologie du terrorisme est une qualification saugrenue. En vérité, ceux-ci sont des idéologues qui n'ont rien à faire des raisonnements structurés et des pensées élaborées. Ils ont peur. Ils restent figés par l'effroi. Chansonniers, ils dégainent sur tout ce qui bouge.

Birame Waltako Ndiaye
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