Appelez-moi par mon nom de famille, dixit la jeune dame

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  • Article ajouté le : 08 Jeudi, 2014 à 12h56
  • Author: Birame Ndiaye

Appelez-moi par mon nom de famille, dixit la jeune dame

Mon ami Sow, mon collègue Diatta, jamais ma camarade suivie du nom de famille. Ndèye Diop s’interroge, s’offusque et revendique, au nom d’une justice quelconque, que son nom de famille, patronyme sec, dénominateur commun et mesure triviale lui serve aussi d’identifiant. Il n’y a rien de plus rébarbatif que d’appeler une femme par son nom de famille. Qu’à cela ne tienne! Socle des vertus, bouclier contre la débauche, elle renonce dorénavant à cette  notoriété entretenue par la meute des hommes voraces et narcissiques.

Ndèye aspire à l’anonymat dont l’homme, rongeur de plaisir, s’est accaparé par légèreté et pour jouissance. Elle réclame sa part de banalité émancipatrice. Toute la poésie qui lui est consacrée lui parait dorénavant outil et appareil de contrôle. Elle en est là de ses réflexions sur le nom de famille, auxiliaire d’une combine masculine de mainmise.  Défenseur de l’ordre établi et fanatique du machisme, Makhou-le-fêtard lui reproche son audace rugueuse d’insoumise et ses goûts grossiers de déracinée.

Mère Diop à la limite! Seulement quand le poids de l’âge l’aura mise hors d’état de nuire, hors du circuit de conditionnement à rire des hommes sans être tentée de les rejoindre dans la cour des mauvais garçons. Appeler une femme par son nom de famille, ça ne se dit pas, un point c’est tout. Ça bourdonne trop vulgaire et ça rompt l’idéal de douceur et de bonté réservé aux seules dévouées. Ndèye trouve cette belle rhétorique intoxiquée de manipulation destinée à apprivoiser toute propension au bonheur et à l’enchantement. Voilà une camisole de force qu’on nous harnache pour mieux nous étouffer et nous séquestrer sans coup férir. Je renonce aux honneurs et considérations de la fonction, persiste Ndèye-la-rebelle.

Elle ne revendique pas un droit ou un espace de liberté, elle se décharge du poids de la responsabilité de régulatrice sociale, astreinte à la tempérance. Elle a pris peur, elle va, de cette allure féministe ardue et tatillonne, postuler à la banalité et à l’anonymat. Jusque-là, elle a répondu et de ses propres écarts et des frasques du sexe fort, répartiteur de rôles. Elle ne cherche pas à être l’égale de l’homme, ça ne l’intéresse pas de se mesurer au tortionnaire. Non, elle récuse son utilité sociale imposée, elle règle ses comptes pour les services rendus, connus et pas reconnus.

Pas seulement les hommes, pas seulement les femmes, c’est le monde qui s’effondre. C’en est fini de la poésie. Sans lustre ni sacrée bonté, nous nous retrouvons orphelins de notre point d’appui, Ndèye devient force. Les nombreux travers du progrès social condamnent à l’homogénéité, commodité et capitulation. Repoussée hors des chagrins intimes, la femme martyre prête le flanc et rejoint l’homme, roitelet, dans le carcan de l’enchantement et du bonheur complexe, obnubilant et inaccessible. L’émule s’est fait rivale, elle a cédé à la démesure et à l’excès des hommes de somme.

Birame Waltako Ndiaye

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Anonyme - #1

Vraiment C'est D N'importe

le Jeudi 08 Mai, 2014 à 21:40:39RépondreAlerter

Anonyme - #2

N'importe Quoi Ce Texte. Si Elle Veut Garder Son Nom Patronyme,grand Bien Lui Fasse.le Texte Est Trop Lourd Pour Ne Finalement Pas Dire Grand Chose.

le Jeudi 08 Mai, 2014 à 19:53:48RépondreAlerter

Anonyme - #3

Parlez Pour Vous. Dites Plutôt Que Vous N'y Comprenez Rien, Tête De Moineau.

le Jeudi 08 Mai, 2014 à 22:18:49RépondreAlerter

Kicama - #4

Comme Votre Plume Est Belle Monsieur Ndiaye!!

le Jeudi 08 Mai, 2014 à 18:54:48RépondreAlerter

Tigirigi.... - #5

Comme Toujours, C'est Un Grand Régal De Vous Lire...

le Jeudi 08 Mai, 2014 à 15:43:48RépondreAlerter

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