Choisir son président de la République, c’est transiger

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  • Article ajouté le : 20 Mardi, 2024 à 10h02
  • Author: Birame Ndiaye

Choisir son président de la République, c’est transiger

Le Sénégal traverse une période charnière dans le contexte de l’élection présidentielle. Il se réconciliera avec lui-même ou se perdra pour longtemps dans la fosse des brutalités, de la haine et de la mal gouvernance. Notre choix de président de la République nous départira des options imposantes et totalitaristes entre la voie de la conflagration continue et celle de la déflagration soudaine. Dans l’une comme dans l’autre, ceci entraînera immanquablement la continuation des hostilités infructueuses ou la ruine sauvage des équilibres sociaux et économiques.

Rien n’est plus dangereux qu’une nation trop longtemps frustrée de la souveraineté bafouée, c’est-à-dire la dénégation du droit imprescriptible à choisir son destin. Malheureusement, cette réalité est partout sévissant, non pas par la renonciation complice des dirigeants, mais, en grande partie du fait de la Finance internationale. Néanmoins, le renforcement de nos institutions nationales s’impose plus que jamais, afin de faire face aux contraintes imposées. Il s’agira moins de superposer des structures et des lois que de travailler à perfectionner la culture organisationnelle.

En Europe et aux États-Unis, les partis d'extrême droite ont le vent en poupe, s’appuyant sur la haine de l’autre et les inégalités sociales. De la même manière, le populisme mobilise de plus en plus les Africains telle une montée des eaux que rien n’arrête. Même phénomène, mêmes procédés, la peur du déclin social pousse les uns et les autres à vivre ou à haïr par procuration. Ce nationalisme est donc un fanatisme idéologique qui incite au conformisme à des clichés qui ont une homogénéité factice et qui sont fondés sur des ressentiments et des idées à l’emporte-pièce.

À présent, le pouvoir sombre dans une sorte d’impuissance, livré au clientélisme qu’il entretient par nécessité de survie. Les idées simplistes relayées par les médias et les réseaux sociaux le précipitent néanmoins dans l’embarras. Tôt ou tard, les chimères politiciennes se briseront sur les réalités historiques. Il est davantage question de sortir du torrent des discours réducteurs et des pratiques politiciennes qui nous assaillent.

Pour s’inscrire dans le courant du mouvement historique, ce sera par l’exemplarité, droiture et rigueur, que les autorités parviendront à imprimer leur puissance d’injonction et à faire grandir le civisme des citoyens. Les priorités relèvent d’une lutte intelligente contre nos vulnérabilités économiques, pour le défi d’industrialisation et les mesures de sauvegarde, pour la bonne gouvernance, ainsi que les enjeux de sécurité publique.

L’échappatoire de la cause souverainiste est devenue subrepticement la sève populaire de la politique étrangère. Pourtant, la marge de manœuvre est, à présent, dans la capacité à agir par un leadership fort dépouillé des préjugés et pénétré des larges desseins assez originaux pour une grande œuvre. C’est à partir de ce moment que le commun prétexte égoïste de gagner sa vie ne résistera plus à l’intérêt général. C’est, dès lors, que la dépravation et l’inconvenance des pouvoirs publics ne justifieront plus l’insolence et la pagaille dans l’espace public.

Il nous faut, dès lors, ouvrir la voie à une espérance nouvelle : le progrès; ni la pagaille ni la décrépitude. Ainsi, la préférence sera portée vers le développement graduel dans les idées, dans le service public et dans nos rapports aux institutions de la République. En clair, il s’agira d’une révolution tranquille qui nous préservera des brusqueries et des affres de la résistance populaire au changement. C’est ainsi que l’heureux élu sera protégé face à l’épreuve ingrate du pouvoir. C’est également ainsi que le lien de confiance entre les citoyens et les gouvernants sera rétabli sans heurts.

Birame Waltako Ndiaye
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