Et après, on s’étonne que la violence déferle

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  • Article ajouté le : 13 Lundi, 2021 à 00h12
  • Author: Birame Ndiaye

Et après, on s’étonne que la violence déferle

Vaste vendange dans le décor des vestiges de vertus vantées, mais vouées à ne vivre que dans les vestiaires. Le jeu est fait d’espèces numéraires et de spécimens en rush. Illusion entretenue d’un changement possible et imminent. Changer d’élus, de politiques pour espérer une société nouvelle, pour espérer un Sénégalais de type nouveau. Que nenni ! Le combat contre les superficialités et l’hypocrisie ambiante qui passe presque pour du génie social est un impératif, si tant est que nous voulions combattre le vol, la vanité et, enfin, la violence.

Que d’incantations, rien que des apparences à gérer coûte que coûte. Et après, on s’étonne de voir autant de mendiants, autant de trafiquants, autant de prêcheurs et autant de politiciens, des détaillants d’apparences et d’absolutions. C’est à se demander, chaque fois que notre conscience citoyenne, religieuse ou militante est interpelée, de quel Sénégal il est question. Il peut s’agir de celui des faux-semblants, de celui de la débrouillardise ou encore celui hybride où se tamponnent et s’accouplent incestueusement les souches moralisatrices et les souffles mercantilistes.

C’est ce bâtard mélimélo qui enfante la colère, puis les actes insensés appelés violence tous azimuts. La seule façon efficace de s’en prendre efficacement à lui est de le priver de bouffe. Et pour ça, il ne suffira pas d’inverser les rôles entre gouvernants et oppositions. Bien plus que ça. Il faudra, dans les cases, dans les cellules, dans les bars, dans les Grand-Places et petits palais, que plus jamais ne se nourrit la bête. D’ordinaire, elle s’empiffre des faux-semblants qui font croire, sans même faire rire, que la beauté intérieure est plus importante que les parures. Elle s’alimente de la promotion et de la puissance de l’argent dans les foyers et familles.

Les seules fois qu’on s’en prend vivement à cette créature abjecte sortie de notre propre laboratoire social, c’est quand elle s’allonge et rumine tranquillement ce qu’elle a avalé intensément. Dès lors, les faux billets, les trafics de drogue jusqu’aux « battré », gaspillages ostensibles, sont ciblés en lieu et place de ce qui, essentiellement, incite à la recherche cynique et effrénée de frics, de quoi rivaliser avec ceux-là qui méprisent, qui humilient, qui écrasent de leurs avoirs et de la ferveur des seconds couteaux. Quelles sont les valeurs que nous partageons et qui guident la marche de la nation sénégalaise ? À cette question simple, la difficulté de donner réponse claire témoigne de la perdition, des dégâts de cette société d’accaparement et d’étalage.

Birame Waltako Ndiaye
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