Le Blogs de : Birame Ndiaye

Le Premier ministre justifie la composition du gouvernement par la poursuite des objectifs de croissance et de meilleures conditions de vie. Sécurité publique, réduction des prix, emploi, campagne agricole et paix sociale constituent les orientations vantées et qui ont manifestement présidé au choix des ministres. Néanmoins Sidiki Kaba à l’Intérieur et Aissata Tall Sall à la Justice attirent l’attention. Voilà deux nominations qui, peut-être fallacieusement, ont pour finalité, de donner des gages de bonne foi. En tout état de cause, les prétendues motivations économistes déclinées par Amadou Ba sont destinées à maquiller des arrangements, des subordinations et des placements rentables. En bref, les visées politiciennes en vue de la prochaine échéance électorale constituent véritablement les seules baguettes du chef d’orchestre.

Il ne pouvait en être autrement, Macky Sall, président de la République, s’est conduit en commandant-stratège dans le choix des membres du gouvernement. Il est difficile d’empêcher un enfant de se comporter en bambin. De la même manière, il est chimérique d’envisager qu’un homme ou une femme politique se conduise autrement qu’en élu qui cherche à conserver le pouvoir. Si, dans l’idéal, l’intérêt général constitue la finalité de l’action gouvernementale, les moyens d’y parvenir, quant à eux, seront toujours à la solde des ambitions politiques. C’est la compétition en démocratie qui le veut et qui l’exige.

Juger de la pertinence des choix du chef de l’Etat portés sur les hommes et femmes de l’équipe gouvernementale est difficile et très risqué. Les trois critères qui président à la désignation des ministres laissent aux observateurs une toute petite marge d’appréciation. Il s’agit des critères de compétence, de confiance et de circonstance. L’étude des circonstances relatives, par exemple, à la gestion des équilibres entre les régions et les religions, se fait avec beaucoup plus de commodité. En revanche, l’ensemble des éléments d’appréciation de la compétence et de la confiance est généralement hors de portée du grand public, malgré les présomptions qu’autorise la réputation et le cursus des ministres.

Cependant, il était attendu de la formation du nouveau gouvernement que les acteurs politiques davantage soient rassurés. C’est de ce point de vue que les limites de référencement aux principes apolitiques tout à fait désincarnés paraissent souvent négligeables dans les actes de gouvernement. Actuellement, au Sénégal, les deux domaines d’activité qui sont les plus à l’épreuve des contestations de l’opposition et de l’opinion publique sont : la gestion du processus électoral et l’administration de la justice. Voilà pourquoi l’exigence de sauver la face prend le dessus sur la sincérité des actes posés et des choix opérés par le chef de l’Etat.