Je ne suis pas imam, mais je me défends

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  • Article ajouté le : 01 Jeudi, 2017 à 21h06
  • Author: Birame Ndiaye

Je ne suis pas imam, mais je me défends

Sur une radio de la place, un invité imam a dit en substance ceci : à quoi bon jeuner si parallèlement le jeuneur s’adonne à des pratiques interdites comme s’abreuver d’alcool et s’empiffrer de viande de porc ? Il poursuit en disant que dans ce cas, c’est vraisemblablement dans le but de sauver les apparences que le dit jeuneur observe cette recommandation. Pour ma part, je considère que ce raisonnement est un photomontage, une caricature qui ne reflète pas du tout la réalité dans son ensemble.

Premièrement, rare sont les musulmans qui peuvent prétendre suivre correctement et tout le temps l’ensemble des prescriptions. Pour autant, ça ne fait pas de ces égarés occasionnels des infidèles. Il est également simpliste d’en déduire que les quelques actes de piété que ces pécheurs posent sont destinés à tromper leur monde. Oups ! Voilà une expression que je ne devrais pourtant plus utiliser. Je poursuis. Sans être en mesure de référencer ce qui suit, n’est-il pas dit que le prophète a reconnu qu’un ivrogne peut être musulman contrairement à celui qui ment à répétition.  

Deuxièmement, dans l’esprit d’un musulman négligeant, le mois de ramadan peut être considéré comme une occasion unique de rompre avec tout acte déviant et de se réconcilier avec les préceptes religieux. Sous ce rapport, l’entourage n’y est pour rien pour qu’on puisse l’assimiler à un « musulmenteur ». Si celui-ci n’a en ligne de mire que le jugement que portent la famille et l’entourage jusqu’à s’abstenir de manger et de boire, les salles de bain barricadées peuvent servir d’abreuvoirs réservés et les restos enclavés de cantines isolées.

Caricature pour caricature, il est connu des étudiants qu’ils attendent le dernier tournant avant les examens pour bûcher comme des nègres. Ce dernier mot est également de trop. Poursuivons quand même. Idéalement, ces étudiants en question auraient dû suivre et apprendre au fur et à mesure que les enseignements étaient dispensés, tout au long de l’année. Néanmoins, cela ne fait pas d’eux des non-apprenants. Bref, le rapport de l’humain à Dieu est très complexe. Et, cette complexité n’autorise pas, à mon avis, certains jugements de valeur.

En passant, demandons clémence pour Ouleye Mané et les autres poursuivis pour caricature montée par légèreté sur une photo grossière.

Birame Waltako Ndiaye

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