Le Blogs de : Birame Ndiaye

Aimer ne suffit pas, il faut surtout savoir aimer, être dans les dispositions constantes de manifester de la bienveillance. Cette attitude presque débonnaire s’accouple mal avec la fougue de jeunesse et les besoins de provocation qui vont avec. À son premier amour, quelquefois à son premier mariage, il arrive que ne sachant jouer au jeu des plus affinés, on finit par couvrir la flamme à coup d’insuffisances et d’excès.

Quand vient le temps de déchiffrer les exigences du spectacle divertissant et des petits mensonges consolants, il est déjà trop tard. Les ressentiments accumulés et les blessures stockées n’autorisent plus les simplicités charmantes et la légèreté calmante des couples aventureux. Un bénin croisement suave de regards jusqu’au banal entrelacement nécessite des efforts plus qu’il n’en faut. C’est ce recours permanent et pénible d’énergie qui finit par miner non pas le sentiment, mais le goût de s’en contenter.

Dans « Roméo et Juliette », il est question d’envie et de communion, jamais de déconvenue, pas même d’abandon. L’histoire de deux êtres qui se prolongent enchaînés et solidaires pour de bon y est apprise avec comme méthode d’isoler tout risque d’abattement, tout tempérament accidentel. Traduit romance et délicatesse, l’amour y est représenté par une ivresse persistante. Il s’abreuve et s’enduit de baisers compulsifs, de fleurs senties. Mais l’histoire ne dit pas qu’ils avaient l’un 50 ans et l’autre 50 ans et des poussières.