La mort est une piqûre de guêpe

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  • Article ajouté le : 09 Vendredi, 2021 à 10h04
  • Author: Birame Ndiaye

La mort est une piqûre de guêpe

Cœur meurtri, gorge serrée, chantons l’imperceptible science, celle-là unique qui régit le rapport de toute chose à l’homme, la véritable connaissance qui lui demeurera toujours cachée. D’erreur en erreur, nous pivotons dans l’effort spontané de comprendre cette œuvre gigantesque, complexe et imprévisible : l’homme aux prises avec lui-même.

Troublés du conflit infus entre les références et les ressentis, nous nous débattons, éprouvés, dans le méli-mélo des principes, des peines et des pensées. Nous crions notre désarroi et, personne ni rien ne vient avec succès à notre secours. La mort est cette force brutale et attendrissante, à la fois. La seule délivrance qui s’offre au survivant est celui qui pousse au renoncement. Nous lâchons enfin du lest, tournant les talons, tricotant une self sécurité avec du spirituel sucré salé.

L’enseignement déjà reçu est fort hétéroclite. En même temps qu’il indique le remblai à la résignation, il nourrit la révolte et la reconstruction. Toute une vie en marche ne suffit pourtant pas à comprendre et à accepter notre insignifiance devant l’éternité. Percer inlassablement le mystère naturel, le défi d’avoir à concilier la tendance à l’imputabilité, l’exhortation à la retenue et les promesses d’absolution.

La mort, ordre occulte, est rappel et révocation. Elle s’invite dans notre intimité pour stopper définitivement le rythme d’une pendule tout en remettant d’autres à l’heure. Parce qu’il rend service à l’humanité, parce qu’il freine les ardeurs et étouffe les plus puissantes passions, tout mort offre gracieusement l’hospitalité de son vécu.

Quid de sa responsabilité? L’Être humain, produit d’un passé hors de sa portée et un résumé d’une quelconque histoire, demandera encore à savoir, jusque dans l’au-delà. Si parce que pauvre, il a moins de chance de réussite et davantage enclin au brigandage, que faut-il pour être porté au bien ou au mal?

« J'ai perdu ma force et ma vie, et mes amis et ma gaîté; j'ai perdu jusqu’à la fierté qui faisait croire à mon génie. Quand j’ai connu la vérité, j’ai cru que c’était une amie, quand je l’ai comprise et sentie, j’en étais déjà dégoutté. Dieu parle! Il faut qu’on lui réponde. S'il me reste quelque chose au monde, c’est d’avoir quelquefois pleuré. »

Birame Waltako Ndiaye
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