La peur, plus que la crise économique, nous a rendus agressifs

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  • Article ajouté le : 11 Dimanche, 2021 à 00h04
  • Author: Birame Ndiaye

La peur, plus que la crise économique, nous a rendus agressifs

Les difficultés économiques nées de la crise sanitaire sont très souvent avancées pour expliquer le déferlement de la violence dont nous avons été témoins. Cependant, cela ne suffit pas à l’étude. Pour cause, la diaspora a été de la partie, et ce, de la manière la plus virulente. Il y a également des causes liées à l’évolution du système politique, notamment à la naissance d’un véritable engagement militant qui, longtemps a fait défaut dans l’espace politique sénégalais. C’est une aberration que d’isoler le facteur Pastef de la mobilisation citoyenne qui s’est soldée par des actes de défiance et de brutalité.

Pendant longtemps, la désespérance a envahi l’espace politique, abîmant le lien de confiance entre les Sénégalais et les acteurs politiques. De manière inattendue, Ousmane Sonko s’est révélé galvaniseur d’un intéressement populaire à la politique. Du désabusement, des jeunes et des moins jeunes ont découvert un équilibre nouveau, retrouvant ainsi une garantie de confiance et d’espoir. Cet équilibre est assimilable à une zone de confort.

Par conséquent, il ne faut pas s’étonner que ces personnes, courant le risque de perdre un tel sentiment de sécurité et d’espérance, versent désespérément dans une agressivité contre toute personne et toute chose qui les bousculent à nouveau dans une sorte de jahiliya.

Eh oui! Cette violence verbale et physique qui s’est exercée sur la toile et lors des manifestations récentes traduit aussi et surtout la peur de se retrouver paumé et perdant.


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