La politique au Sénégal fait mourir de rire

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  • Article ajouté le : 27 Samedi, 2021 à 18h11
  • Author: Birame Ndiaye

La politique au Sénégal fait mourir de rire

Après avoir fui avec les dossiers de la coalition avant de réapparaître quelques jours plus tard, l'ancien mandataire de Yewwi Askan wi à Matam, a rejoint la majorité présidentielle. Il a été, vraisemblablement, reçu en audience par le président Macky Sall. Et alors? Nous avons fait le choix de jouer bas. Après quoi, on s’étonne que l’avant-centre ne marque pas de la tête. Soyons conséquents, quand même. Pour ne citer que cet exemple, si Moussa Tine n’a pas été choisi candidat de Yewwi Askan Wi, à la ville de Thiès, c’est parce qu’il est proche de Khalifa Sall et que, déjà, il fallait, pour certains, anticiper sur la course au leadership de 2024.

La seule donne politique qui a changé et qui prend de court les témoins et les acteurs est que Macky Sall s’est refusé le port à temps plein des habits embarrassants de père de famille. Avec ses adversaires politiques, il se comporte sans les habituelles considérations qu’implique son rang de président de la République. Quand il doit contenir une poussée fiévreuse, il s’empare de singulières méthodes sans lesquelles il serait formellement attentiste dans un pré carré de discours policés et d’images plates. Dans le combat qui l’oppose aux opposants, il est président quand vient le temps de mobiliser les forces de défense et de sécurité. S’il faut jouer à malin, malin et demi, alors là, il se pare simplement des réflexes et ruses du ring, devenant ainsi gladiateur, et rien d’autre.

Abstraction faite des plus ou moins légitimes reproches que formulent les opposants au régime, il y a tout de même une volonté, de leurs parts, de créer les conditions de tension sociale de nature à secouer l’électorat pour un changement. Les actions pour y arriver ne visent pas nécessairement la déstabilisation du pouvoir, elles cherchent à persuader du pourrissement de l’atmosphère social et de la nécessité de virer les tenants du pouvoir.

« Personne ne peut m’intimider », avait dit Macky Sall. Le sens de ses propos n’est pas dans sa condition mentale. Il est à trouver dans son choix d’en découdre officieusement avec ses vis-à-vis. Il ne boude pas son plaisir, chaque fois qu’il peut neutraliser, s’offrir ou mettre hors d’état de nuire un adversaire, et ce, sans s’encombrer du fardeau des solennités de chef d’État. Voilà la nouveauté avec l’avènement de Macky Sall à la magistrature suprême.

Souvent, il est fait mention des organes de presse à la solde de l’exécutif. Il est également dit de la société civile qu’elle s’est assouplie. Ceux qui le disent, ce sont les plus fanatiques d’entre nous. Ils comparent les acteurs d’aujourd’hui à ceux d’hier sans intégrer le fait de la bonification de ceux actuels et de leurs apprentissages sur les hommes politiques et leur cynisme. Les professionnels de la presse ont compris que le jeu ne valait pas la chandelle. Autant les gens du pouvoir manipulent l’opinion et maquillent leurs plans politiciens, autant les opposants usent et abusent des mêmes artifices. Sinon, comment comprendre que certaines alliances ou rapprochements se scellent au seul motif que la fin justifie les moyens.

Birame Waltako Ndiaye
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