Le Thiessois Moussa Tine, un candidat pas comme les autres

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  • Article ajouté le : 28 Mardi, 2021 à 23h12
  • Author: Birame Ndiaye

Le Thiessois Moussa Tine, un candidat pas comme les autres

Voilà quelqu’un que j’ai connu à Thiès et pour Thiès, jeune et déjà nourri aux valeurs qu’on se disait thiessoises sans toutefois pouvoir les habiller du moindre mot. Moussa Tine, au foyer du Lycée Malick Sy, savait déjà parler le langage des cheminots et des bantous. Petit bout de bois de Dieu, il avait très tôt le toupet digne des clandestins sous Senghor. Je le vois encore, de ce regard paisible qui cravachait les charretiers de grand Thiès, en sandale et non moins en vedette américaine, psalmodiant les vers guerriers surgissant des vestiges du Cayor des origines.

Moussa Tine nous surclassait, en avance sur son temps, par son flegme face aux modes et mentalités mouvantes. Je le vois encore dans l’expectative, à la sortie du bar Aloup Kagne, sur les bancs qui faisaient face à Malick Sy, alors que nous étions bourrés d’eau de feu, peut-être de vie. Lui, sans verdict, sans aucune autre considération qu’amitié et affection fraternelles, il veillait encore, de sa superbe fidélité, aux liens qui nous unissaient depuis notre tendre enfance, perdus dans le chaos de la quête de sens.

Du quartier Aiglon à la cité Ousmane Ngom, de la mission chrétienne à l’école des rues, de ses années bon enfant à ses stades de mauvais garçon à la gare routière, Moussa Tine, variant quelquefois sur ses chichis, a gardé intact son trajet de chef de gare. Il me vient à l’esprit ce moment marquant : M. Ibrahima Niang, Dg de la Régie des chemins de fer, lui avait témoigné beaucoup d’estimes lors d’une séance de négociations entre élèves et autorités. Du haut de ses quelques seize ans et poussières, le pur produit de la cité du rail n’a trouvé rien de mieux que de lui asséner ses quatre vertes vérités.

Moussa Tine ou Boy sérère, c’est selon, c’est aussi la revanche du laissé pour compte en proie à la bourgeoisie provinciale. Exclu du lycée Malick Sy, en classe de première, pour fait de grève, il décrochât le bac la tête haute et franchit les murs de l’UCAD sans bourse publique ni secours partisan. Il en sort très vite, diplômes en poche et sauf de toute redevabilité corruptrice. De ses vacances, il en consacrait une bonne partie à la jeunesse thiessoise, à la grande famille du Nawétane. De cela, tout ce que je peux dire honnêtement, c’est que pendant que je me la coulais douce entre foot et folie, c’est lui, qui parfois, payait le thé et les tours de farces chez mère Fary, maman Africa.

Advienne que pourra, Moussa Tine est mon candidat à Thiès

Birame Waltako Ndiaye
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