Locales et législatives de 2022 : deux rendez-vous, un seul combat

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  • Article ajouté le : 14 Lundi, 2021 à 09h06
  • Author: Birame Ndiaye

Locales et législatives de 2022 : deux rendez-vous, un seul combat

La mobilisation pour les législatives de juillet 2022 constitue l’enjeu principal des élections locales de janvier de la même année. Autant dire que les locales ne serviront au pouvoir en place, qu’à disperser les troupes de l’opposition sur fond de querelles puis de lassitude. C’est du moins ce que va tenter Macky Sall qui, à tout le moins, représente pour ses partenaires un arbitre pourvu, entre autres, du levier de nomination, donc d’un pouvoir d’arrangement plus opérationnel. Ceci fait défaut au camp adverse. Le temps de panser ses plaies et de se relever des conflits internes, les législatives auront déjà été tenues et taillées.

Y’a qu’à prêter attention aux taux de participation aux élections législatives récentes pour se rendre compte que la tenue prochaine de deux scrutins en l’espace de six mois aura pour effet principal d’étouffer la capacité de mobilisation de l’opposition, après les locales de janvier. Pour preuve, décalées d’un an, les élections législatives qui devaient se tenir en 2006 ont finalement eu lieu en 2007, cinq mois après les présidentielles, avec un taux de participation très faible de 34.7%. En 2012, trois mois après la victoire de Macky Sall à la présidentielle, les Sénégalais étaient, de nouveau, appelés aux urnes pour les législatives. Le scrutin a été particulièrement marqué par une faible mobilisation, 32%.

En 2009, l'opposition avait remporté les élections locales dans la quasi-totalité des grandes villes du pays. La coalition de l'opposition, Benno Siggil Senegaal, formée de 35 partis et organisations de la société civile, avait davantage misé sur l’union autour du combat contre Wade et la perspective d'une candidature de son fils Karim aux présidentielles de 2012. En 2014, Macky Sall avait fait le choix d’affronter ses alliés du parti socialiste dans nombre de leurs bastions, au lieu de s’appuyer sur leur bonne implantation locale. Ceci lui a été fatal.

En vérité, de l’opposition et de la mouvance présidentielle, celle qui aura le plus minoré les dissidences et les candidatures multiples s’en sortira le mieux. D’abord, chaque parti de l’opposition aura à gérer ses propres contradictions internes avant de s’en prendre, dans le cadre des alliances avec d’autres, à la question essentielle de la candidature unique. Ensuite, des logiques complexes d’ancrage au terroir, entreront en jeu. Il s’agit d’attaches partisanes non réductibles à une simple culture de corruption spécifique.

Birame Waltako Ndiaye
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