Macky Sall l’autocrate, produit d’une opinion absolutiste

Blogs
  • Article ajouté le : 07 Mercredi, 2024 à 19h02
  • Author: Birame Ndiaye

Macky Sall l’autocrate, produit d’une opinion absolutiste

Regardez-les ruer sur les brancards, clouant au pilori le despote alors que, depuis longtemps, ils ont laissé faire et laissé aller le diktat qui s’opérait à travers les publications, les bulletins, les billets et les bravades. À présent, la chanson best-seller, qui tonne et qui tient en haleine les pleureuses et les faux dévots, décrit et distille l’ignominie dans l’acte posé par le président de la République. Il s’agit là d’une inconséquence notoire qui veut que les effets n’aient rien à voir avec les causes. Il y a à peine un an, il était presque impossible de donner un point de vue, lorsque celui-ci était différent de la mouvance populiste, sans que toute sorte d’opprobre ne soit déversée sur l’auteur. La démocratie ne s’incarne pas seulement à travers la vitalité et le prestige des institutions. Elle se manifeste d’abord par la civilité, la tolérance et la rationalité dans le débat public.

« Il y a des moments où l'absence d'ogres se fait cruellement sentir. » Quand le simple avis d’un groupe, fut-il majoritaire ou populaire, passe au forceps pour exclusif, au point que tout autre porteur d’avis contraire soit maudit, menacé et maltraité, il ne faut pas s’étonner que le maître des céans, vassal de son orgueil et de ses illusions, en arrive à tenter le tout pour le tout. On en était déjà là. Vous vous rendez compte! Les opinions intimes et discordantes ne pouvaient s’exprimer aisément qu’en privé, tellement la pensée unique, dispositif et protocole despotique de communication, s’était emparée des esprits fades et des âmes molles.

« Il y a pour les hommes d’aujourd’hui un chemin intérieur qui va des collines de l’esprit aux capitales du crime. Bien sûr, on peut toujours le refuser, s’endormir sur les collines ou se garer dans le crime. Mais, s’il faut refuser une part de ce qui est, il faut refuser soi-même à être. Il faut donc refuser de vivre ou d’aimer autrement que par procuration. » Ainsi, force est de reconnaître que l’acte posé par Macky Sall ne peut être considéré comme isolé de la tendance tyrannique observée, depuis un certain temps, dans l’espace politique sénégalais. Outre la personnalisation des enjeux de politique publique, la violence et l’intransigeance des acteurs et de leurs affidés avaient déjà jeté les jalons d’un Mortal Kombat. À ce stade, il n’y avait plus à espérer que le chemin du renégat soit tracé par l’exemple des devanciers ni que l’intérêt national dicte sa conduite.

« Si vous voulez obtenir une récolte pour une année, plantez du maïs. Si vous voulez une récolte durant des décennies, plantez des arbres. Si vous voulez une récolte durant des siècles, élevez des hommes ». Le vulgaire objectif électoraliste, du pouvoir comme de l’opposition, avait fini par tasser hors du champ démocratique l’idéal politique d’émancipation des masses. À présent, le vin amer est tiré, il faudra le boire. Ceux qui diront lutte, lutte, lutte, nous trompent. Ils se soucient davantage de leurs images que du devenir collectif. Mon rêve est de voir Ousmane Sonko élargi dare-dare de prison, de voir tous les acteurs autour d’une table et que Macky Sall s’engage résolument à organiser des élections libres, inclusives et transparentes. Libre à lui de soutenir loyalement qui il voudra. Il n'est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être.

Birame Waltako Ndiaye

Mouvement Populaire d’Émancipation Citoyenne (MPEC)
Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *