Pour l’exemple, l’étudiant Assane Faye risque plus qu’il ne faut

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  • Article ajouté le : 18 Dimanche, 2021 à 01h07
  • Author: Birame Ndiaye

Pour l’exemple, l’étudiant Assane Faye risque plus qu’il ne faut

Au terme de sa détention légale, l’étudiant Assane Faye a été déféré pour, « violation des franchises universitaires, violence et voie de fait… ». Il y a dans le traitement réservé à l’étudiant une individualisation qui contraste avec la généralisation de la violence en société. Certains diront qu’il faut une sanction dissuasive pour lutter contre la tendance actuelle à la barbarie. Cependant, l’effet dissuasif de la sanction pénale consiste à faire comprendre à tout individu qu’il risque de subir une sanction en cas de violation de la loi. C’est juridiquement tout ce qui doit prévenir le passage à l’acte, et non la sévérité d’une peine prononcée.

Les actes posés par l’étudiant Assane Faye, très fâcheux du reste, sont légion du point de vue de la défiance à l’autorité académique. Le sanctionner pénalement et de manière très sévère pour avoir arraché le micro d’un prof ne répondra ni à un besoin de justice, ni à l’impératif de construction d’un nouvel ordre social. Il ne fera que prolonger la tendance à la judiciarisation tous azimuts qui témoigne de la faillite des élus. Mal placés pour redresser la barre, les hommes politiques préfèrent décharger leurs responsabilités sur les juges. Il est insensé de se saisir d’un cas particulier pour venir à bout d’une réalité globale.

En inversant les rôles et le cheminement dans la prise en charge la question de l’insécurité, le gouvernement fuit lâchement ses responsabilités. Il y a lieu de craindre que la justice aille dans le sens de se substituer à la politique en s’arrogeant une mission de prévention. Le combat contre la violence dans les milieux universitaire et scolaire incombe d’abord aux autorités administratives et politiques. Il passe par un assainissement de l’espace et sa dépolitisation. C’est surtout en raison des velléités de main mise politicienne sur le « syndicalisme » estudiantin que les étudiants sont arrivés à gruger des espaces de pouvoir et de chantage sans cesse grandissants.

 

Birame Waltako Ndiaye


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