Pour un nouvel élan : la promotion de l’ordre et la loi

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  • Article ajouté le : 14 Mardi, 2023 à 16h02
  • Author: Birame Ndiaye

Pour un nouvel élan : la promotion de l’ordre et la loi

Au Sénégal, le discours politique nous perd plus qu’il nous édifie sur les enjeux et les conduites républicaines à tenir. Pour cause, les tenants du pouvoir abusent de la puissance publique pour infliger des actes d’abus aux opposants. Ils se targuent de sèches dispositions légales et réglementaires qui, appliquées avec un détournement d’objectif manifeste, sont vidées de leur bien-fondé. C’est cela qui nous vaut ces débats récurrents auxquels les uns et les autres ne peuvent jamais s’entendre. Ils ne s’écoutent même pas parce qu’ils ne parlent pas le même langage.

Le sentiment constant d'inégalité, mal-être permanent et suite de blessures subtiles, a fini par plomber le débat public, justifiant tout et son contraire. L'enjeu dépasse les élus, les électeurs et les opposants, pris individuellement. Il faut bien parler d'un nouvel élan. Continuer pour continuer, n'est plus tenable. De la même manière, s’épuiser dans des règlements de comptes, contreproductif, nous conduira, à tous les coups, à une société d’inquisition et d’inimitié. À l’état exécrable des désirs de représailles et du ressentiment nourri, il y a beaucoup mieux. Mobilisons nos énergies et nos efforts pour la réconciliation durable avec nous-mêmes.

Résister contre l’injustice, disent les pourfendeurs du régime. Autant dire qu’ils se prévalent de la turpitude inacceptable des gouvernants pour s’autoriser, à leur tour, un espace d’écarts. Pire encore, certains citoyens en sont arrivés à décrier la condamnation d’un célèbre Tiktokeur pour vol, en raison des « détournements », jusque-là impunis, dévoilés par la Cour des comptes. Par ailleurs, la suspension de la diffusion des programmes de Walf TV et les indignations consécutives renseignent bien de la disjonction entre le prétexte de la pratique du droit et le sentiment élevé d’injustice. Effet de système qui se répercute sur les décisions administratives dont leurs insuccès sont le fait d’immixtion, puis de poussées politiciennes.

Il ne fait pas de doute que les autorités administratives et les forces de l’ordre sont tenues de veiller à ce qu’une manifestation interdite ne soit pas tenue. Sous ce rapport, on parle de droit. En outre, il est tout aussi évident que les prises de décisions administratives paraitront équitables à la mesure qu’elles se détacheront des considérations politiques. Là, on parle d’Etat de droit. Même le juge en subit les affres lorsqu’une non concordance des deux temps le fait passer, souvent à tort, pour vendu. Eh oui ! L’indépendance de la Justice est souvent questionnée sous le prisme de celle des juges alors que, dans bien des cas, ces derniers sont coincés dans les exigences d’interprétation stricte du droit.

C’en est assez de ces tamponnements. Cela ne peut plus continuer. Il est temps de mettre fin à ce spiral bureaucratico-politicien fait d’enchères et de surenchères. Pour ce faire, les pouvoirs, d’abord, devront mériter que les administrés, les commandés, et justiciables s’abandonnent à leurs autorités. Il y va de l’efficacité et de la légitimité des actes de gouvernement et des choix stratégiques en général. En vérité, le relèvement du lien de confiance entre l’élite et les masses ne se fera qu’à l’attestation perceptible et habituelle d’une conduite juste et transparente de la chose publique.

 

Birame Waltako Ndiaye

Mouvement Populaire d’Émancipation Citoyenne (MPEC)
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