Pourquoi le féminisme n'opère pas au Sénégal?

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  • Article ajouté le : 15 Vendredi, 2013 à 01h43
  • Author: Birame Ndiaye

Pourquoi le féminisme n'opère pas au Sénégal?

La parité, égalité de représentation des hommes et des femmes dans les instances de décision, s’inscrit en faux avec le niveau de l’organisation sociale africaine. Faire-valoir politicien ou doléance élitiste, elle ne reflète pas  l’aspiration du beau sexe au pays de la grande royale. La  société de consommation exige des femmes une posture de salariée-consommatrice, pour autant le féminisme ne trouve pas écho auprès des sénégalaises.

Yewwu-Yewwi, premier mouvement féministe sénégalais, né des flancs du parti politique de gauche (And-Jëf), était considéré à l’intérieur, comme « un mouvement "individualiste-bourgeois", allant à l'encontre des intérêts de la classe ouvrière. » Pour expliquer la dislocation du mouvement, Marie Angélique Savané explique : « déjà des projets avaient commencé, des programmes avaient commencé et on avait impliqué les femmes dans la plupart des programmes au niveau international et au niveau national. »

L’insertion croissante des femmes dans le marché du travail exige d’elles une disponibilité qu’elles ne peuvent aller chercher que dans l’espace et le temps consacrés jadis au foyer. Le recours aux employées de maison, appelées communément «bonnes », représente la recette africaine de la conciliation travail-famille. Corvéables à petits frais, elles font, aux hommes, office de paratonnerre à la foudre égalitariste.

Partageant dorénavant  les charges financières du ménage, la femme sénégalaise se déleste progressivement de son diadème venimeux de reine du foyer. Un nouvel équilibre des rapports hommes-femmes s’impose par humanisme et surtout par nécessité. En autant qu’il se concrétise dans le respect des différences et de la protection de l’institution de la famille, l’organisation sociale sénégalaise conservera toute sa portée poétique.

En milieu rural, la lutte pour l’implication pleine et entière des femmes dans la gestion de la cité se confond au combat pour la dignité humaine. Elles y font face à des difficultés qui entachent tout court leur condition de mère et de citoyenne à part entière. Le mariage précoce, l’analphabétisme et l’inaccessibilité aux services publics constituent les obstacles majeurs à leur bien-être. Il est plutôt question de sens des responsabilités dans les politiques de développement que d’un emportement sexiste, pour venir à bout de leur vulnérabilité.  

Birame Waltako Ndiaye  


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le Samedi 16 Mars, 2013 à 19:51:26RépondreAlerter

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