Se voiler la face pour être aimé, pas pour conquérir le monde

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  • Article ajouté le : 07 Mercredi, 2021 à 02h04
  • Author: Birame Ndiaye

Se voiler la face pour être aimé, pas pour conquérir le monde

La foule s'est substituée au peuple, lui dénichant sa consistance et son éclat. Pour ce faire, des tribuns et des tisserands d'illusions se sont emparés subrepticement des leviers du moule psychologique des quidams, lobotomisant l'essentiel des faiseurs de roi.

Pourtant, est véritablement prince celui déshérité, mais encore libre au prix de l’exclusion, libéré de toute crainte de reproche. « Il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. » Les politiciens l’ont bien compris, les jongleurs s’en donnent à cœur joie, les militants-activistes aussi, même les journalistes s’y conforment aisément. Dès lors, il ne faut plus s’étonner que le populisme occupe le haut du pavé.

En rire ou en pleurer, ennemi du peuple, traitre, corrompu ou guetteur de prébende, rien de moins que des jugements à l’emporte-pièce. Rien que des supputations de soupçonneux en rut et en razzia de réputation.  Le mal est en nous tous. Tant que par lâcheté, nous nous le cacherons, nous chercherons inlassablement à nous mordre la queue, errant dans la royauté resplendissante des aberrations et des chimères.

L’Afrique en général et le Sénégal en particulier doivent se regarder devant la glace puis s’estimer déficients ou impuissants, chaque fois qu’il le faut. La seule revanche constructive qui vaille, c'est celle que nous prendrons contre nous-mêmes.

Nous nous trompons sans cesse de cibles et d’interlocuteurs, mais aussi et surtout de mécaniques. Il faut croire que c'est la condition du confort délassant sous l’arbre qui cache la forêt. Seulement, il n'est ni viable ni valorisant, mais faudrait-il que la masse se rebiffe et se ressaisisse. Depuis les indépendances, les revendications, les rappels et les révélations n’ont rien produit de palpable. Un peu de fierté et beaucoup de dégrisements. Depuis déjà longtemps, le monde, économique en particulier, est fait de boulettes, de bravades, de batailles et de dédoublements.

Birame Waltako Ndiaye
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