Sonko à l’épreuve de la popularité

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  • Article ajouté le : 16 Mardi, 2021 à 18h03
  • Author: Birame Ndiaye

Sonko à l’épreuve de la popularité

À la popularité succède le pouvoir. À l’épreuve du pouvoir précède l’éprouvant assaut de la masse critique, n’en déplaise aux inconditionnels. Ousmane Sonko a le vent en poupe, mais il draine, comme tout ancêtre du fameux mouvement de résistance nationalisant, des contradictions qu’il faut relever sous peine de complicité à la désillusion inéluctable. Les quatre-vingt huitares ne démentiront pas. Oui! Il faut livrer une grande bataille à la classe des nervis au pouvoir, usant et abusant des capacités institutionnelles. Non! Il ne faut pas, pour autant, céder à la nécessité commandée d’occulter les tares et les travers d’une option alternative.

Des accointances avec les activistes anti-impérialistes, il y a lieu de noter que parler n’est pas agir. Si Sonko arrive au pouvoir, il lui faudra du moins négocier, sinon renoncer à l’abandon du franc CFA. Eh oui! Les impératifs de survie de l’Union au sein de l’UEMOA et le diktat de la stabilité conjoncturelle le dénicheront de son bunker fait d’enlacements et d’attachement aveugles des militants et sympathisants. Voilà qui explique les reniements et revirements dans le paysage politique sénégalais. Quelque chose comme France Dégage va s’y faire ou s’y défaire. Si elle s’y fait, elle passera pour renégate. Si elle s’y oppose, elle enflera davantage le camp des éternels bénis bernés. Si elle dit niet, elle dessèchera inlassablement le gang des maîtres maudis, mais magnifiés tout de même.

Si on est encore en démocratie, vous me permettrez de dire haut et fort ceci : À Macky Sall, je n’ai rien à foutre de toi. Ousmane Sonko, tu ne m’as pas convaincu, malgré toutes tes simagrées. Et puis, c’est tout. Dans le contexte actuel sénégalais, la bonne gouvernance est au cœur de tout projet politique viable. Sous ce rapport, Macky Sall a raté le coche, fort de ses innombrables manquements au devoir de rectitude et d’assainissement de l’espace publique des affaires. Par ailleurs, la coterie adverse, couverte de ressentiments et d’animosités, verse dans la vile manipulation des esprits dans le seul but d’atteindre, non pas des objectifs, mais des cibles personnifiées, quitte à truquer. Elle semble dire tout bas que la fin justifie les moyens. Eh bien! Souffrez que d’aucuns résistent à cette ignominie.

Belote et rebelote! La vraie résistance, c’est refuser de jouer le jeu de la masse complaisante, celle qui tranche sans façon ni fermeté entre le mal et les minables manières de mise en cause. Ousmane Sonko est dans son rôle. On le lui concède. Néanmoins, rien de raisonnable, ni personne ne peut entraver notre rapport réfléchi à lui de le confronter et de le questionner en face de ses propres errements. Sa contenance de politique publique en est une, ses opérations politiciennes en sont d’autres. Il y a, dans la vie d’une nation des équilibres qu’on ne peut rompre qu’avec des conséquences encore plus graves que celles qu’engendre l’état courant des choses. Affidé aux marabouts, part intégrante du « système » afin d’accéder au pouvoir, puis vouloir s’en prendre à eux. Quelle inconséquence! Panafricaniste et en même temps contre l’Union économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Quelle hérésie!

À ceux qui pensent, dans une logique binaire et hermétique, que c’est oui ou non, avec ou contre moi, abstenez-vous des dérisoires jugements approximatifs de valeurs. Pour pouvoir aboutir à des solutions valables, il faut tenir compte de la réalité. La politique n'est rien d'autre que l'art des réalités. De toute façon, faudra bien s’abstenir de toute incivilité et de toute aversion.

 

Birame Waltako Ndiaye
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