Le Blogs de : Birame Ndiaye

Ce qu’il y a de plus difficile dans la vie, c’est de grandir brusquement. Alors qu’on n’y est pas préparé du tout, la face hideuse de l’humain, masquée jusque-là par nos ravissements, nous colle aux fesses. Elle est l’ami qui nous prend pour un enrôlé; elle est le frangin qui nous fuit pour notre insignifiance; elle est le collègue qui nous surprend toujours de ses dards taquins qu’en apparence. Impossible d’apprendre à être généreux ou à être méchant. La seule issue qui s’offre à celui qui est pris de court consiste à s’isoler, non pas par lâcheté, mais par autoconservation.      

Coûte que coûte. Vivre malgré les dégoûts, sourire bien que contrarié, esquiver les coups tordus sans se parer des ornements de la mesquinerie, voilà à quoi s’attendre. Tel est, à présent, le coût social d’une vie pleine et entière. Pour d’autres, repris des pensées vaporeuses parce qu’inadaptées, en arrivent à vouloir s’effacer. Ils peinent à se retrouver dans l’espace et le temps. Dans l’absolu, ils ne se sentent pas munis de munitions en duplicités et en duperies leur permettant, non pas de résister, mais de prendre part à la déprédation.

La fourberie s’est imposée en maitre et possesseur tous azimuts de l’existence. N’en déplaise à ceux qui continuent de s’arcbouter sur des considérations fabuleuses qui n’existent que dans leurs crânes. Les lignes en façade et les légendes en exposition poussent couramment dans les romances des réactionnaires exaltés. C’en a fait pas pour autant des sorciers. Utopistes, voilà tout ce qu’ils sont. Ils sont pris dans le même piège que celui qui tenaille les désillusionnés. En vérité, à chacun son heure d’obscurité, le Sénégal a ceci de particulier qu’il cache bien son jeu. Les Sénégalais l’y confortent. Et voici, tout son génie. Oups! Sa pernicieuse magie.