Une fois mort et enterré, on se prosternera… enfin

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  • Article ajouté le : 14 Samedi, 2018 à 23h04
  • Author: Birame Ndiaye

Une fois mort et enterré, on se prosternera… enfin

Devant nos excès, en face de nos propres abus, actes de virilité publique, nous dirons : oups ! Non pas pour avoir fauté, pour nous être assumés beaucoup trop poupées à la solde de l’existence. Souvenirs, blessures, risques, malchances et prédétermination, Nous plaiderons non-coupables par la force des enseignements colportés par Tora, Bible et Coran. Mais comment ! Je ne suis pas malveillant, je suis, tout au plus, mauvaise herbe. Si condition détermine constitution, et ma naissance et mes rencontres et mes échanges et mon fichu caractère me sont obligés, tout compte fait. Autrement, dites moi un seul des plus prestigieux ascètes, mollahs ou cheikhs qui s’est approprié le mérite exclusif de son statut, de son grade, de sa gloire consécutive.

Ne goûte pas à l’eau de vie, et toi, tu te désaltères, espèce d’ivrogne. Femme, même frêle, même fatale, même fantastique, même facile, si elle n’est pas attachée par imam, c’est carrément haram. Et toi, tu pioches, tu laboures, tu creuses sans aucun laissez-passer, sans le moindre visa. L’Être humain, produit d’un passé hors de sa porté et résumé d’une histoire envahissante, a raison de plaider non-coupable devant l’éternité. Si parce que déterminé d’avance, il a moins de chance d’être porté à la droiture et plus enclin au vagabondage, pourquoi le bien et le mal s’imposent à lui sans même prévenir ?

Dieu s’est révélé aux aveugles avec l’apparence d’un éléphant. Ceux-là qui se sont agrippés à la trompe ont cru qu’il était tuyau. D’autres, caressant ses oreilles, n’en parlent que s’il s’agissait d’une feuille. Le troisième groupe, ne palpant que ses pattes, le décrit comme un tronc d’arbre.

Voilà qui a fait que les protestants ont pris le dessus sur les prolétaires catholiques. Voilà qui fait qu'un pays comme le Sénégal regorge de catéchumènes, de dogmatiques, de superstitieux, d’intégristes, de rien du tout et de tout à la fois. C’est que débauchés et difficiles, à la merci des forces initiatiques, les amis demeurent paralysés parce que leurs croyances leur dictent, quelles qu’elles soient, une langueur qui contraste avec les consolations et tous les pronostics de rattrapage.  

« J'ai perdu ma force et ma vie, et mes amis et ma gaîté; j'ai perdu jusqu’à la fierté qui faisait croire à mon génie. Quand j’ai connu la vérité, j’ai cru que c’était une amie, quand je l’ai comprise et sentie, j’en étais déjà dégoutté. Dieu parle, il faut qu’on lui réponde : s’il me reste quelque chose au monde, c’est d’avoir quelquefois pleuré. »

 

Waltako


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