Le Blogs de : Birame Ndiaye

L’enjeu ne se trouve pas dans la passation ou non du pouvoir à la date du 2 avril 2024. Les retours de Sonko et de Karim vont bouleverser le jeu politique. Pour cause, la sortie de prison et l’éventuelle candidature de Sonko constitueront une pierre dans le jardin de Yewwi. Les candidats déjà retenus par le Conseil constitutionnel appartenant à ladite coalition verront leurs candidatures mises en mal. Ils seront si mal en point que les députés du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi seront obligés de voter la loi d’amnistie qui consacrera leur relégation au second plan.

Macky Sall, contrairement à sa déclaration, lors de l’interview accordée récemment, étend subrepticement l’ordre du jour du dialogue au-delà de la seule question sur la date de l’élection. La possibilité de mettre en lice d’autres candidats n’allongera pas la liste des 19. Elle la comprimera en raison de la prééminence en popularité de Sonko sur ses camarades candidats. Pas moins de quatre candidats se rendront à l’évidence de leur chance amoindrie de fait. En outre, la force de protestation populaire s’en trouvera beaucoup moins agissante.

Dans le sillage de ce reformatage, il sera également donné au patron de Benno Bokk Yaakar de changer de candidat. À défaut, Macky Sall pourra redéfinir les termes de la candidature d’Amadou Ba vis-à-vis de lui-même et des caciques de son parti. En tout état de cause, le rabattage des cartes permettra à Macky Sall de se rattraper et de travailler à l’unité autour du candidat de son camp. De la même manière, la candidature de Karim Wade bousculera, à coup sûr, l’échiquier, notamment en raison des accointances avec l’électorat mouride et de ses gros moyens financiers.