Le Blogs de : Youssou GNINGUE

AVANTANGE SENEGALAIS

Par rapport à la proclamation des résultats des élections présidentielles, le Sénégal possède un avantage considérable par rapport à  beaucoup de pays africains.

Au Sénégal, nous avons, comme dans les grandes démocraties, la bonne habitude d’avoir les résultats en direct le même jour. Ceci a amené en 2000, le Président Diouf à appeler au téléphone et à féliciter son adversaire avant même la proclamation finale des résultats. Ce même geste cavalier s’est également produit en 2012. Le président sortant Wade a rapidement accepté sa défaite et salué la victoire de son adversaire Macky Sall. Nous devons tout faire pour maintenir cette tradition voire l’améliorer en dotant au moins tous les grands centres de connexion, ce qui permettrait d’assurer une seconde voie électronique.

Une longue durée de l’attente de proclamation des résultats est une réelle source de tension. En effet, plus la durée augmente plus la suspicion est grande. Elle donne le temps à la manipulation. Cette période est un terrain fertile pour toutes formes de rumeur.

Au Zimbabwe, cette longue attente conjuguée à proclamation des résultats des législatives allouant un très grand score au camp du pouvoir a fait déborder le vase. L’opposition a manifesté pour montrer son désapprobation. Les militaires les ont maté en tuant 6 manifestants par balles et en  cravachant certains au vu et au su de tout le monde. La tension est toujours présente au Zimbabwe.

Aux élections de 2010 en Côte d’Ivoire, l’empêchement en direct de la diffusion des résultats à la TV a été déterminant dans la chute de Gbagbo et des évènements subséquents de la crise 2011.

Aux élections de 2016 en Gambie, le président sortant Jammeh avait été sonné par la surprise des résultats. Ensuite, il est revenu sa décision une semaine plus tard pour les contester. Si  l’attente de la proclamation des résultats  avait été plus longue, alors il ne les aurait jamais acceptés en premier.

Au Mali, l’attente de la proclamation des résultats  est toujours en vigueur. Le candidat Soumaïla Cissé  a appelé au soulèvement populaire. Nous analysons cette situation dans les prochaines sections de cet article.

CONDITIONS PRÉPARATOIRES DU SECOND TOUR MALIEN

Le second tour a opposé les deux candidats initialement favoris. Les candidats, IBK avec 41,7 %  et    SOUCIS avec 17,78 %  se sont  rencontré pour le duel final.

Les partisans de SOUCIS avec 17 autres candidats déchus ont contesté en vain les résultats. Finalement, SOUCIS a accepté de se préparer et se mesurer à IBK pour le duel final dont les stratégies d’alliance et conviction déterminantes se situent à trois niveaux. 

Le premier niveau concerne les 22 autres candidats. Chaque aspirant cherchera à s’allier le maximum et le plus de poids électoral parmi ce groupe de candidats perdants.

Le second niveau concerne tous les électeurs qui ont participé à ce premier tour. En effet, le report de vote et suivisme électoral ne sont pas automatiques. Le degré de communication et de persuasion serait d’une très grande importance.

Le troisième niveau consisterait à développer des stratégies s’adressant aux abstentionnistes qui constituent un groupe plus consistant que le groupe qui s’est initialement exprimé.

INCONSISTENCE DE SOUCIS

Par rapport à ces trois niveaux, SOUCIS a perdu sur toutes les lignes.

Concernant le premier niveau, SOUCIS semblait posséder  un avantage considérable pour avoir partagé un même combat en tant qu’opposant avec un grande partie de ces candidats perdants. Cependant,  il n’a réussi à rallier qu’un seul avec 0.59% parmi les 22 candidats perdants de valeur électorale égale à 40,52%. Par contre le candidat IBK a su rallier 5 candidats de valeur 10,07%.

Concernant le second niveau, le désintéressement de la population et la grande perte d’engouement ont rendu l’impossibilité de rattraper son adversaire par le vote de cette population.

Concernant le troisième niveau, le taux d’abstention s’est considérablement accentué. Les estimations sont de l’ordre de 30%.

L’inconsistance de SOUCIS est de rejeter les résultats du second tour de l'élection présidentielle non encore proclamés tout en prédisant sa victoire.

                              Rejetterait-il  les résultats s’il est proclamé vainqueur ?

L’inconsistance de SOUCIS est de rejeter les résultats du premier tour de l'élection présidentielle et d’accepter d’aller au second tour. Sa contestation avec les 17 autres candidats devraient également l’amener à rejeter sa position de second et de refuser avec ses pairs perdants de ne pas aller au second tour.

Ces chances de gagner ces élections de second tour ne pouvaient être effectives qu’avec la réalisation de l’effet Macky; le ralliement de la majorité de candidats perdants.

ACCEPTATION DES RESULTATS DU SECOND TOUR MALIEN

A mon point de vue, la stabilité du Mali vaut plus que votre volonté de devenir président de la République du Mali.

                               Vous avez joué, vous avez perdu.

Ayez la dignité d’accepter l’issue ou introduisez alors avec vos preuves un recours. L’appel au soulèvement n’est pas une position conséquente.  La quiétude du Mali vaut mieux que cette attitude irresponsable. Ensemble, restaurons l’Espoir en n’appelant pas au soulèvement.

                        VIVE LE MALI ! VIVE LE SENEGAL ! VIVE  L’AFRIQUE !

Professeur  Gningue  Youssou, Mathematics and Computer Science Dep.,

Laurentian University, Ontario, Canada