Le Blogs de : Youssou GNINGUE

Nous sommes à quatre mois du début du processus électoral et notons une absence complète de concertation entre le pouvoir et l’opposition. L’opposition reproche au pouvoir d’imposer ses propres postions et de ne pas mettre de réelles conditions de dialogue.  Le pouvoir reproche à l’opposition  de boycotter la table de négociation. Deux camps toujours cramponnés dans leur position vont devoir s’observer et  se surveiller lors des élections présidentielles 2019. Le dialogue social est rompu et les acteurs politiques ne communiquent plus.

Si les élections ont pu se dérouler au Mali,  c’est parce que leurs acteurs politiques ont pu s’entretenir autour d’une table. Et si le Mali a pu le faire dans cette situation d’insécurité, de terreur et de conflit, le Sénégal ne devrait pas être en reste. Pourtant, il y a eu des contestations et des accusations. Imaginons ce qui serait passé sans concertation.

Nous sommes donc dans une situation où nos acteurs politiques devraient se mettre autour de la table. Son excellence Macky doit assurer le préalable minimal  de démettre le ministre de l’intérieur Ali Ngouille Ndiaye qui a eu l’honnêteté d’annoncer son objectif de faire élire Macky Sall  coûte que coûte. Il est même allé plus loin en déclarant vouloir tout faire pour que chaque membre de l’Apr reçoive sa carte et aille voter.

Ceci n’est pas le rôle d’un superviseur d’élection. Le maintenir constituerait avec la cassette de son enregistrement, une preuve irréfutable de recours et de remise en cause de la supposée future victoire.

Je ne comprends pas comment Ali Ngouille a voulu se maintenir après sa déclaration aussi partisane. A sa place, j’aurais présenté ma démission.

Je ne comprends pas comment, Niasse, Tanor, Latif et compagnie, peuvent-ils se taire sur cette question.

Je ne comprends pas comment son excellence Macky Sall a pu oublier son exigence de départ de Ousmane Ngom exprimée avec une grande détermination.  Voir:

                            www.youtube.com/watch?v=sopmUVAHOKI

Je me rappelle encore de sa phrase prononcée le poignet fermé:

                              Bou ka Wade defoul niou diambar lokh mome

Ma seule explication par rapport à ce questionnement est le proverbe wolof et sa traduction ci-dessous.

                      Wakhou outekat defay outé akh wakhou kou oute ba ame

Sauf pour la véridique, la parole de la personne qui cherche à avoir est contradictoire avec celle de cette même personne quand elle a déjà  eu.

A cause de cette exception, j’ose espérer qu’il existe au moins une personne véridique dans l’entourage du président qui l’amènerait à promettre de démettre le ministre de l’intérieur et appeler à un dialogue électoral

                             Na goré Ndeuk ! Bou ka Wade akh Diouf gueuneu goré

Ensuite, son excellence Macky Sall  devrait assurer les conditions d’un réel et franc dialogue qui n’est pas de remplir toute une salle de personnes qui n’ont rien à y faire. Il serait judicieux de créer un Forum de concertation pour chacun des thèmes ci-dessous.

  1.  Fiabilité et validité du fichier électoral.

  2.  Stratégie de distribution des cartes d’électeurs.

  3.  Mode de déroulement du processus électoral. Les différentes étapes de déroulement du processus doivent être visitées, cernées et maitrisées. La nouvelle loi de parrainage devrait être discutée à ce niveau.

Cette partition en trois différents groupes de concertation permettrait d’éviter un blocage généralisé sur une seule question et d’assurer des avancées consensuelles.

              SVP, n’attendons pas que la table soit complètement dégarnie.

Professeur  Gningue  Youssou, Mathematics and Computer Science Dep.,

Laurentian University, Ontario, Canada