C’est une véritable bombe qui secoue l’athlétisme néerlandais, à quelques semaines du coup d’envoi des championnats du monde. Un an après avoir mis sa carrière entre parenthèses, Zoë Sedney dévoile les vraies raisons de cette longue pause. Elle explique comment une sextape, réalisée à son insu, l’a poussée dans une grave dépression sans que la fédération ne prenne la moindre sanction.

Aujourd’hui âgée de 23 ans, Zoë Sedney était l’un des grands espoirs de l’athlétisme néerlandais. Ancienne double championne d’Europe chez les juniores, elle avait réussi l’exploit de se qualifier, à même pas 20 ans, pour les JO de Tokyo, elle faisait aussi partie du relais 4x100 lors des Mondiaux de Budapest. Elle semblait avoir l’avenir devant elle, jusqu’à ce qu’elle décide, à la surprise générale, de mettre un terme à sa carrière.

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Les médias néerlandais ont rapidement compris qu’il s’était passé quelque chose et, un an plus tard, l’athlète en dit plus sur les raisons qui l’ont poussée à prendre cette décision. Elle avait été filmée, à son insu, lors d’un rapport sexuel à Papendal, le renommé centre d’entraînement des athlètes néerlandais. Et les images de cette sextape ont été partagées.

“Je suis tombée des nues”

Désarçonnée et déboussolée, elle avait décidé de raccrocher les spikes, mais de garder le silence sur ce scandale. Jusqu’à ce jour. Car elle est finalement sortie du silence pour raconter son histoire dans un entretien accordé Runner’s World.

Une histoire qui débute en septembre 2023, quand elle a été invitée par la fédération néerlandaise d’athlétisme pour une conversation dont elle ignorait totalement la teneur. “C’est comme ça que j’ai appris qu’il y avait une vidéo de moi ayant un rapport intime avec l’un de mes partenaires d’entraînement et que les images avaient circulé. Je suis tombée des nues. Je me suis posé tellement de questions. C’était terrible”, raconte-t-elle.

L’athlète, dont on ignore l’identité, a ensuite reconnu qu’il avait filmé la scène, mais il a nié avoir fait circuler les images. Zoë Sedney pensait alors qu’il serait suspendu ou sanctionné, mais ça n’a pas été le cas. Quelques mois plus tard, il faisait même partie de la sélection néerlandaise pour championnats du monde indoor.

Zoë Sedney, elle, ne comprend pas. “Il n’y a pas eu la moindre discussion, ni la moindre explication. Rien ne m’a jamais donné l’impression qu’il avait tiré les leçons de ce qui s’était passé, alors qu’il était impossible pour moi de recommencer à m’entraîner avec lui. Quand j’ai appris qu’il revenait, je suis allée voir le directeur technique de la fédération, qui m’a dit que nous devrions à nouveau nous entraîner ensemble après la saison hivernale.”

“Un sentiment de totale impuissance”

“J’étais en colère. J’avais un sentiment de totale impuissance. Je ne m’énerve pourtant pas facilement, je parviens généralement à contrôler mes émotions. Mais là, c’était trop. Après tout ce qui s’était passé, il aurait fallu que je recommence à m’entraîner avec lui? Personne de la fédération n’avait pris la peine de m’en informer et, ça, ce n’était absolument pas acceptable.”

La jeune Néerlandaise a envisagé de porter plainte, mais quand elle a compris que la procédure pourrait prendre jusqu’à deux ans, elle a préféré renoncer. La fédération, de son côté, a enquêté pour tenter de comprendre qui avait fait circuler les images, mais elle n’a rien trouvé. “J’ai fait une grosse dépression. Je prenais des antidépresseurs parce que ça n’allait pas du tout.”

Mais Zoë Sedney va désormais beaucoup mieux. Elle estime même être plus heureuse que jamais. Mais elle avait aussi besoin de raconter son histoire dans “l’interview la plus personnelle qu’elle n’ait jamais accordée”. Une interview qui a fait beaucoup de bruit aux Pays-Bas, mais la fédération nationale d’athlétisme n’a pas souhaité réagir.

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